Comme tout sport pratiqué en pleine nature, la randonnée comporte son lot de risques.
Désorientation, blessure, changement de météo brusque : une situation difficile arrive parfois plus vite que prévu.
Dans ce cas, mieux vaut connaître quelques bases de survie. Point d’eau, denrées comestibles, allumage du feu ou encore hygiène corporelle : voici six techniques de survie qui pourraient bien vous sauver la vie en cas de mésaventure.
Avant toute chose : connaître les priorités de la survie
En matière de survie, savoir faire les bons choix au bon moment est une question de vie ou de mort.
Connaître les meilleures techniques n’est pas suffisant, encore faut-il savoir prioriser. Avant d’entrer dans le vif du sujet, petit rappel sur l’ordre des actions à mener :
- Se protéger (des conditions météo extrêmes, des animaux dangereux, etc.) ;
- Se mettre en situation d’être secouru (matérialiser un grand SOS au sol, rester si possible sur les lieux, etc.) ;
- S’hydrater ;
- Se nourrir.
Gardez toujours cela en tête : vous pourrez survivre environ trois heures exposé à des températures extrêmes, trois jours sans eau et trois semaines sans nourriture.
Apprenez à faire des nœuds
Que ce soit pour se sécuriser sur une paroi, servir d’ancre, attraper du gibier ou tout simplement relier deux objets entre eux, les nœuds font partie du b-a-ba de la survie.
Chacun possède ses propres caractéristiques et pourra se révéler plus ou moins utile en fonction des situations. Pour apprendre à faire des nœuds, il n’y a pas de secret.
Cela demande un peu de temps et beaucoup de pratique. Entraînez-vous devant la télé, en balade ou dans un temps creux, en plein jour et dans l’obscurité de façon à ce que les gestes deviennent automatiques.
Demi-nœud, nœud de huit, plat, de galère, d’écoute, de Prusik ou encore de sangle pourraient bien vous sauver la vie dans une situation difficile. Comme on dit, mieux vaut prévenir que guérir !
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Levez la tête et observez les nuages
Prévoir la météo relève tout autant de la science que de l’art.
Cependant, certains indices permettent d’anticiper les changements météo et d’adapter ses choix en conséquence.
Si vous avez prévu de vous déplacer, savoir détecter les indices de beau temps ou d’orage est un véritable plus afin d’identifier le moment opportun.
Observez les nuages. Ceux-ci vous renseigneront sur les changements météorologiques probables environ six heures avant qu’ils ne se produisent :
- Temps stable : stratocumulus (larges masses nuageuses arrondies)
- Beau temps : cumulus (mouton nuageux)
- Beau temps suivi de la pluie : cirrus (filaments fins)
- Pluie : altostratus (couche nuageuse laissant filtrer le soleil) ou cirrostratus (voile nuageux continu)
- Averses : cirrocumulus (fleur de coton) ou altocumulus (ciel pommelé)
- Orage : cumulonimbus (mouton, nuage montant très haut)
- Tempête : nimbostratus (nuages à strates s’élevant très haut)
Ramassez de bons combustibles pour faire un bon feu
La réussite d’un feu tient dans sa préparation qui permet d’obtenir une flamme efficace et durable.
Attachez-vous tout d’abord à trouver un endroit à la fois plat, abrité du vent et situé à proximité de votre refuge, avant de partir en quête de combustibles primaires.
Sur ce point, plusieurs choses sont intéressantes à connaître.
Premier conseil : cherchez en hauteur.
C’est là que les éléments sont le moins humides et donc plus inflammables. Brindilles mortes arrachées à un arbre, intérieur des nids d’oiseau, mousse sèche, aiguille de pin, fougère, etc. prennent feu facilement. Voici quelques autres tips utiles :
- Les fruits duveteux ou plumeux roulés en boule avec des herbes sèches sont un excellent initiateur de feu ;
- Les herbes sèches utilisées seules doivent être rassemblées en boule bien aérée de la taille d’un pamplemousse (minimum) ;
- L’intérieur fibreux de nombreux champignons est aussi efficace que le bois sec ;
- Les matières résineuses telles que les écorces de genévrier, bouleau et épicéa sont très inflammables :
- Certains objectifs manufacturés sont de très bons combustibles primaires, à condition d’être bien préparés : coton ou ouate ébouriffés, pellicule photo découpée en toutes petites bandelettes, etc.
Second conseil : les éléments récoltés doivent être minutieusement préparés. Ne vous précipitez pas. Prenez le temps de les séparer, déchiqueter et découper. Les brindilles ne doivent pas dépasser la taille d’un cure-dent pour pouvoir se consumer à basse température.
Apprenez à détecter les signes de présence d’eau
En l’absence de point d’eau évident dans le paysage, la nature fournit de précieux indices pour identifier les sources à proximité :
- Les pistes d’empreintes de mammifère mènent souvent à un point d’eau, d’autant plus lorsque plusieurs d’entre elles convergent dans une même direction.
- Les oiseaux tournoyant dans le ciel tôt le matin ou en fin d’après-midi indiquent généralement la présence d’un trou d’eau en dessous. Observez également les pinsons et pigeons. Ceux-ci ont tendance à voler bas et lentement lorsqu’ils viennent boire.
- Des colonnes de fourmis, essaims d’abeilles ou de mouches renseignent sur la présence probable d’eau dans les environs.
- Une touffe de végétation dans un paysage aride est fréquemment le signe d’un passage d’eau souterrain.
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Misez sur les plantes comestibles pour assurer votre alimentation
Environ 120 000 plantes comestibles ont été recensées à l’échelle du globe, dont 10 000 rien qu’en Europe. Présents en nombre dans la nature, racines, graines, noix et fruits constituent ainsi une précieuse ressource nutritive en survie.
Quelques informations sont intéressantes à retenir :
- La majorité des bulbes, tubercules et racines sont comestibles une fois cuits ;
- Les plantes aquatiques sont souvent les plus goûteuses et les plus riches en nutriments essentiels ;
- Les fougères peuvent être consommées sans risque une fois bouillies ;
- Toutes les parties du sapin sont comestibles ;
- Les fruits uniques qui poussent au bout d’une tige sont généralement comestibles, de même que les baies bleues et noires ;
- Les baies et fruits composés (mûre, framboise, etc.) sont toujours comestibles ;
- Les plantes rouges, blanches, couvertes d’épines ou de poils ainsi que les baies jaunes et blanches sont généralement toxiques.
Quoi qu’il en soit, une seule règle prévaut : consommez uniquement les denrées que vous savez comestibles. Il est possible de passer plusieurs jours à jeun sans mettre sa vie en danger. Mieux vaut donc se montrer prudent.
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Lavez-vous régulièrement les mains (et le corps)
Penser à se laver n’est certainement pas la première chose qui vient à l’esprit, perdu en pleine forêt ou égaré en montagne.
Pourtant, négliger son hygiène corporelle expose à de graves dangers, d’autant plus lorsqu’il s’agit de manipuler de la nourriture avec les mains sales.
Établissez donc une routine quotidienne, comprenant le lavage du visage, des mains, des pieds et des dents.
Le lavage des mains doit être renouvelé si possible à chaque manipulation de denrées alimentaires. Vous n’avez pas d’eau à disposition ?
Faites avec les moyens du bord, en frottant vos mains dans la rosée des buissons, voire dans la terre sèche. C’est toujours mieux que rien.