Ancien soldat des forces britanniques, Bear Grylls est un spécialiste de la survie. Connu pour son émission à succès Man vs Wild, l’homme est un pro des milieux extrêmes.
Alors que les beaux jours semblent (enfin) vouloir s’installer, voici neuf précieux conseils issus de son livre Né pour survivre, le guide de la survie extrême afin de revenir sain et sauf d’une escapade en montagne qui aurait mal tourné.
Loin de moi l’idée de vouloir jouer les oiseaux de malheur, mais comme on dit, ça peut toujours servir !
#1 Apprenez à faire des nœuds (avant votre départ)
L’apprentissage des nœuds n’est pas réservé aux marins et pourrait bien vous sauver la vie en cas de mésaventure.
Que ce soit pour vous sécuriser, servir d’ancre ou tout simplement construire un abri, le nœud est un art dont vous ne pouvez pas vous passer en matière de survie.
Résistant à la tension, solide et facile à défaire, boucle ajustable, etc. : chaque nœud a ses propres caractéristiques.
Le conseil du pro ?
Se familiariser avec différents types de liens de façon à pouvoir faire face à toutes les situations : nœud de plein poing, nœud de huit, nœuds d’ajut, brêlages, etc.
Côté apprentissage, aucun secret : pratiquer et encore pratiquer. Les gestes doivent devenir des automatismes. À vos bouts de ficelle !
#2 Décryptez les changements de météo
Tout comme les nœuds, être en capacité de décrypter les changements probables de météo est un savoir précieux.
Exemple typique : des signes orageux doivent vous amener à trouver un abri au plus vite. Prédire le temps à court terme n’est pas trop difficile, mais il est bien souvent trop tard pour agir.
Néanmoins, allonger le délai des prévisions au-delà de six heures est possible par la simple observation des nuages.
De quoi disposer d’une fenêtre assez conséquente pour anticiper l’arrivée du mauvais temps. En montagne, la présence de cumulonimbus reste l’un des principaux signes annonciateurs de l’orage.
En moyenne et haute altitude, le vent est également un bon indicateur. Dos au vent, observez les nuages.
Dans l’hémisphère nord, le temps devrait empirer si ceux-ci viennent de la gauche et s’améliorer s’ils viennent de la droite.
La règle est inversée dans l’hémisphère sud.
Bon à savoir : les prévisions météo ne sont pas une science exacte. Ces indicateurs sont intéressants à connaître, mais une marge d’erreur existe.
#3 Protégez-vous en cas d’orage
En montagne l’été les orages peuvent être très violents. Voici les recommandations de Bear Grylls à retenir pour échapper à la foudre :
- Cherchez un abri dès les premiers signes annonciateurs de l’orage ;
- Isolez vos pieds du sol en vous plaçant sur quelque chose de non conducteur ;
- Placez-vous en position foetale de façon à réduire la cible pour l’éclair ;
- Tenez-vous à distance des arbres isolés, gros rochers, surplomb rocheux, terrain plat sans relief et objets métalliques ;
- Si vous êtes à proximité d’une grotte ou d’une cavité rocheuse, abritez-vous à l’intérieur, mais ne restez pas à l’entrée.
Lire aussi : Que faire quand on se retrouve en plein orage lors d’une randonnée ?
#4 Cherchez à perdre de l’altitude sans vous précipiter
Si le sauvetage est exclu et que vous n’avez connaissance d’aucun refuge à proximité, la première chose à faire est de chercher à perdre rapidement de l’altitude.
L’air est plus chaud et les chances de trouver un abri, de l’eau et de la nourriture sont plus élevées à proximité de la vallée.
Attention cependant à ne pas agir dans la précipitation. Se piéger tout seul dans un endroit sans possibilité ni de remonter ni de redescendre est une des principales causes de décès des randonneurs égarés en montagne.
Avant d’entamer la descente, essayez donc de trouver un panorama de façon à prendre quelques points de repère.
Une fois en route, prenez toujours le chemin qui vous semble le plus sûr et le plus simple.
Conservez une allure confortable et faites des pauses régulièrement. La survie est un marathon, pas un sprint.
Autre petit tips intéressant à connaître : si vous devez enlever vos chaussures pendant une pause, gardez vos chaussettes un moment afin de faire évaporer la transpiration et éviter ainsi la formation d’ampoule.
#5 Mettez-vous à l’abri
Perdre en altitude n’est pas toujours la meilleure option, quand ce n’est pas tout bonnement mission impossible.
Dans ce cas, vous devez tout d’abord vous signaler aux secours avant de vous atteler sans attendre à la construction d’un abri.
Bear Grylls rappelle qu’il est important de se poser avant de se lancer tête baissée, au risque de consommer inutilement une précieuse énergie.
Prenez le temps d’observer l’environnement, le choix de la localisation est primordial.
La zone retenue doit être à la fois abritée des éléments (soleil, pluie, vent, etc.) et des risques naturels (inondation, chute de rochers, passages d’animaux, etc.).
Évitez également les fonds de vallée, plus exposés au risque de crue.
Le spot idéal selon le pro ? Une zone plate, à environ 30 mètres au-dessus de la vallée, protégé par des arbres ou des rochers qui auront absorbé la chaleur de la journée.
#6 Trouvez un point d’eau

Petit rappel : vous pouvez survivre trois heures dans des conditions extrêmes, trois jours sans eau et trois semaines sans nourriture.
Une fois votre abri construit (ou trouvé), vous devrez donc chercher un point d’eau rapidement.
La montagne abrite souvent torrents, rivières ou lacs. Toutefois, si vous ne parvenez pas à localiser une source, voici quelques indices naturels à scruter :
- Une piste formée par des empreintes de mammifère converge souvent vers un point d’eau. La probabilité est d’autant plus forte lorsque plusieurs pistes suivent une même direction.
- Des oiseaux décrivant des cercles dans le ciel tôt le matin ou en fin d’après-midi signalent généralement la présence d’un trou d’eau.
- Des essaims de mouches ou d’abeilles, de même que des colonnes de fourmis renseignent sur la présence probable d’eau dans les environs.
L’eau récoltée en montagne doit être purifiée, car le risque d’avaler un parasite ou une bactérie est grand.
Contrairement à ce que l’on pourrait penser, mieux vaut ne pas boire du tout que de boire de l’eau contaminée.
Lire aussi : Peut-on boire l’eau des rivières sans risquer sa santé en randonnée ?
#7 Partez à la chasse aux denrées alimentaires
En été, la montagne regorge généralement de nourriture, à condition de connaître ce qui est comestible et ce qui ne l’est pas. Gardez deux règles d’or en mémoire :
- Trouver de la nourriture ne doit pas vous faire dépenser plus d’énergie qu’elle vous en apportera ;
- Ne laisser passer aucune occasion de vous nourrir.
Voici quelques conseils partagés par le maître de la survie :
- Les plantes aquatiques sont souvent les plus nutritives ;
- Racines, bulbes et tubercules sont pour la plupart comestibles une fois cuits ;
- Les fougères peuvent être consommées une fois bouillies ;
- Toutes les parties du sapin sont comestibles ;
- Les plantes blanches, rouges, couvertes de poils ou d’épines sont probablement toxiques ;
- Les baies bleues et noires sont généralement comestibles
- Attention à la ciguë, qui peut vous tuer en quelques heures.
Les noix, graines, insectes et larves fournissent également un apport nutritif intéressant.
Les poissons, gibiers, serpents et autres rongeurs nécessitent généralement plus de connaissances techniques, au risque de vous épuiser à les chasser.
Attention : les conseils de Bear Grylls sont des recommandations générales. En situation de survie, consommez uniquement les denrées que vous savez comestibles.
#8 Protégez-vous des abeilles et des serpents
Les abeilles et les serpents sont deux des principales rencontres fortuites que vous pouvez faire en montagne en été.
En ce qui concerne les abeilles, si vous avez dérangé une ruche :
- Restez immobile si la ruche se trouve à plus de cinq mètres. Les abeilles sont attirées par le mouvement, elles pourraient vous ignorer.
- En cas d’attaque, plongez dans un lac, une rivière ou réfugiez-vous dans d’épaisses broussailles.
- Évitez de battre des bras,au risque de les exciter et d’en attirer d’autres.
Pour les serpents :
- Sondez toujours les espaces sombres avec un bâton si vous devez y mettre les mains ou les pieds.
- Tapez le sol fortement en marchant pour signaler votre présence
- Si vous tombez nez à nez avec un serpent, écartez-vous lentement sans lui tourner le dos.
#9 Restez volontaire
Même si vos connaissances en matière de survie sont rudimentaires, voire inexistantes, gardez la volonté de vous sauver.
Vous êtes seul à pouvoir décider de continuer ou d’abandonner, et cette seule décision fera la différence. Restez confiant, ce sera là votre plus grande force.





