L’Everest est une montagne peu hospitalière, et nombreux sont ceux qui s’y sont aventurés et l’ont payé de leur vie.
Malgré cela, des centaines de personnes tentent de gravir l’Everest chaque année durant la courte fenêtre temporelle possible, et elles sont de plus en plus nombreuses.
Mais 2023 fut une année catastrophique avec un nombre de décès encore plus élevé que les autres années et un taux de mortalité qui grimpa de façon alarmante.
Quelles en sont les véritables raisons ? S’agit-il de causes humaines ?
De raisons techniques ? Ou l’Everest est-elle simplement une meurtrière ? Nous faisons le point, ici, sur les 4 façons de périr durant l’ascension du toit du monde.
#1 : l’altitude et ses graves conséquences
Les premiers effets de l’altitude
Le camp de base de l’Everest se situe à 5 334 mètres d’altitude, ce qui signifie qu’arrivé à ce stade, vous êtes déjà en difficulté à cause de l’oxygène et de l’altitude, et il ne s’agit pourtant que du début de l’ascension.
En effet, dès 2 500 mètres, les premiers effets se font ressentir et des changements physiologiques peuvent être observés :
- Les maux de tête, les nausées, les étourdissements et la fatigue excessive sont les signes du mal des montagnes ;
- La confusion mentale, la perte de coordination, voire la perte de conscience montrent que vous souffrez d’hypoxie, phénomène qui se produit lorsque la concentration d’oxygène dans l’air diminue. Elle peut devenir mortelle dans certains cas ;
- D’importants troubles intestinaux (nausées, vomissements, diarrhées) sont également courants et liés à des changements drastiques : altitude, alimentation et hygiène. Ils sont la cause de déshydratation et de fatigue accrue, pouvant être à l’origine de conséquences graves.
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Les risques d’œdèmes
Il existe également un risque d’œdème cérébral et pulmonaire de haute altitude, qui peut survenir lorsque du liquide s’accumule soit dans le cerveau, soit dans les poumons.
Deux situations pouvant être fatales si elles ne sont pas prises en charge rapidement et qui se retrouvent au cœur des préoccupations lors de l’ascension de l’Everest.
Ce risque est majeur lors du passage de la section Lhotse Face entre le camp 2 et 3 car les alpinistes doivent faire face à un soudain pic d’altitude.
Parallèlement, les conditions et notamment le vent, ne permettent pas de faire demi-tour, ce qui implique que lorsque cela se produit, le grimpeur malade doit être traité sur place avec un équipement spécifique de pompe permettant de simuler une plus basse altitude pour le cerveau.
L’aveuglement dû à la neige et aux ultraviolets
Également connu sous le nom de « snow blindness » ou d’ »ophtalmie des neiges », cette condition est causée par l’exposition prolongée des yeux à la lumière réfléchie par la neige, associée à l’intensité élevée des UV en haute altitude.
Les alpinistes ont alors la sensation d’avoir du sable dans les yeux et ne peuvent plus les ouvrir ou ont une vision floue.
Ce n’est normalement pas mortel.
Toutefois, il faut comprendre que, rendus aveugles, ils ne sont plus en mesure de se déplacer seuls et doivent donc être guidés.
Cependant, la montagne et certains passages difficiles ne le permettent pas.
Au même titre que l’état de fatigue des autres grimpeurs rend la tâche d’autant plus complexe et bien souvent ils ne sont pas en mesure d’assister une personne privée de sa vue.
Cela contribue donc à créer des situations extrêmement dangereuses et à accroître le risque de mortalité.
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#2 : la montagne et ses pièges mortels
Les chutes de glace du Khumbu sont meurtrières
Les chutes de glace du Khumbu, situées entre le camp de base et le camp 1, ont la réputation d’être extrêmement dangereuses, et même meurtrières.
En effet, le Khumbu Icefall constitue une section du glacier des plus instables, car d’énormes blocs de glace (séracs) peuvent se détacher des parois et chuter brusquement.
Des ponts de neige et des crevasses se forment également, rendant l’évolution complexe.
Il faut comprendre que la montagne est un environnement changeant, ainsi, elle se retrouve en perpétuel mouvement, et il est très difficile, même pour les guides les plus avertis, d’anticiper les conditions imprévisibles et les heures de passage critiques non fixes.
De surcroît, cette traversée représente une véritable difficulté technique, puisqu’il faut y utiliser des échelles, des échafaudages et d’autres équipements spéciaux.
Ainsi, la combinaison de l’instabilité et du franchissement d’obstacles augmente considérablement le risque d’accidents fatals. Les alpinistes n’ont pourtant d’autres choix que de passer à travers cette zone mortelle.
Rappelons d’ailleurs que celle-ci, en 2014, a fait l’objet d’une sérieuse avalanche tuant 16 personnes d’un coup.
Le camp 4 est appelé la zone de mort
Le camp 4 de l’Everest se trouve à une altitude de 8 000 mètres et constitue le dernier camp avant d’atteindre le sommet, ce dernier porte le nom morbide de zone de mort, ce qui s’explique par de nombreuses raisons.
Tout d’abord, la pression atmosphérique y est trop faible, ainsi l’oxygène n’y est pas suffisant pour maintenir la vie humaine.
Ce manque d’oxygène dans le sang peut être à l’origine d’une hypoxie pouvant entraîner la mort dans les cas les plus graves.
Parvenu à si haute altitude, les températures peuvent descendre jusqu’à -40 degrés Celsius et entraîner une hypothermie, soit une baisse de la température corporelle.
Celle-ci peut être dangereuse, entraîner une perte de conscience et même un arrêt cardiaque et la mort.
Enfin, arrivés à ce stade, il faut comprendre que les alpinistes ont atteint un seuil d’épuisement extrême et que cette condition peut engendrer une baisse de la concentration et des erreurs de jugement, pouvant être à l’origine d’un accident.
Sauf qu’à cette altitude, la moindre coupure peut être mortelle et le corps ne peut tenir le choc. Il faut savoir qu’entre 1921 et 2006, 56% des morts sont survenues dans ce secteur.
#3 : votre équipement peut vous sauver la vie ou vous tuer
L’équipement est crucial et peut aider à épargner bien des vies, puisqu’il agit comme une protection contre les conditions climatiques extrêmes et permet également d’escalader le plus haut sommet du monde, notamment à l’aide des crampons, piolets, cordes et autres accessoires.
Mais le revers de la médaille est que ce même équipement peut également présenter des risques mortels, et notamment en cas de mauvaise utilisation de ceux-ci.
Prenons l’exemple du piolet, il peut vous aider à gravir la montagne et à vous ralentir en cas de chute, lorsqu’il est correctement utilisé.
Mais dans le cadre de chutes violentes et inattendues, ce même instrument peut également vous blesser et causer votre perte.
De même, il existe un risque de surcharge d’équipement qui peut réduire la mobilité et accroître la fatigue. Or, chaque chute sur l’Everest peut être fatale.
#4 : la surpopulation augmente le taux de mortalité
Une histoire de proportionnalité
En 2023, un grand nombre d’alpinistes ont péri sur la montagne, bien plus que les années précédentes.
Mais il ne s’agit là que d’une logique de probabilité et de proportionnalité. En effet, sur la route, plus il y a de voitures et plus le risque d’accident est élevé.
Sur l’Everest, c’est la même chose, plus il y a de grimpeurs et plus le risque d’accidents est important. Bien que le nombre de décès soit plus haut, le taux de mortalité reste le même.
Les embouteillages en montagne
L’augmentation du nombre de grimpeurs est à l’origine d’embouteillages.
En effet, pour atteindre le sommet, il faut que les conditions soient parfaites, cette situation étant rare, tous les alpinistes se retrouvent à gravir le sommet en même temps.
Leur progression est alors plus lente et ils se retrouvent exposés à des situations extrêmes et dangereuses pendant de plus longues périodes.
De même, la chute de l’un peut entraîner la chute de nombreux autres participants, tous étant en file indienne, causant ainsi un effet domino mortel.
Cette lourde circulation, combinée aux conditions difficiles et au manque d’expérience de certains, augmente de façon exponentielle le risque de mort sur l’Everest.
Pourquoi des « alpinistes » de grande classe et dont le niveau n’est pas à minimiser acceptent-ils parfois de faire partie de ces attroupements insensés, même involontairement à cause de l’afflux des « touristes = idiots qui veulent montrer qu’ils peuvent le faire parce qu’ils ont les moyens financiers ? Alors qu’ils devraient tout faire pour mettre un terme à cette stupidité de l’exploit pour l’exploit sans tenir compte du risque majeur.
Comme pour le mont blanc régulation des alpinistes des vrais peuvent monté les autres touristes reste aux camps de base la seule solution pour éviter le grand nombres de morts sur le toit du monde