Le 21 mars est la Journée internationale des forêts et il est temps d’aller y faire un petit tour, et pourquoi pas d’inclure des balades en zones forestières dans vos habitudes.
En effet, la forêt a un pouvoir thérapeutique insoupçonné puisqu’elle améliore votre santé physique comme mentale.
Nous vous proposons de découvrir ses bienfaits et de vous donner quelques conseils pour vous initier au shinrin-yoku.
La forêt requinque !
Les balades en forêts aident à lutter contre l’anxiété et la dépression
La dépression est devenue la maladie du siècle.
Elle touche de plus en plus de personnes chaque année, à travers le monde entier, et qu’importe son origine, son milieu social ou son âge.
Les études sur les bienfaits de la forêt ont débuté dans les années 50 au Japon, mais en 1995, des recherches plus poussées ont été réalisées par les scientifiques Miyazaki et Motohashi et ont mis en exergue le fait que passer 40 minutes en forêt permettait de diminuer :
- La tension ;
- La dépression ;
- L’anxiété ;
- La fatigue ;
- La confusion.
Les zones forestières améliorent les problèmes cardiaques
Ces mêmes chercheurs ont aussi réalisé une grande expérience sur un panel de 420 participants et dans 35 forêts différentes du Japon.
Ils ont alors assisté à une baisse significative de l’activité nerveuse (7%) et du niveau de cortisol, c’est-à-dire de l’hormone du stress (12,4%).
Ces deux phénomènes ne sont pas exclusivement responsables d’un état d’anxiété, ils peuvent également être corrélés à des problèmes cardiaques et impacter la condition physique.
Ils ont ainsi observé un changement des paramètres physiologiques chez les sujets étudiés, et notamment :
- Une diminution de la pression artérielle systolique (-1,4 %) ;
- Une baisse de la fréquence cardiaque (- 5,8 %).
Les espaces boisés renforcent le système immunitaire
Au cours de la même étude, il a été relevé :
- Une augmentation importante de 56 % de l’activité des lymphocytes au cours de l’expérience dans les bois ;
- Un maintien de l’activité des lymphocytes de 23 % 1 mois après la fin de l’expérience.
Ces lymphocytes sont directement responsables du renforcement de l’immunité et la marche en forêt présente des résultats durables.
Cela s’explique par le fait que les zones forestières sont des espaces composés de plantes, de feuilles, d’écorces, de mousse et sont donc naturellement riches en huiles essentielles et en substances bénéfiques pour l’organisme, dont les phytoncides et la bactérie Mycobacterium vaccae.
En effet, pour se défendre des agressions extérieures et des micro-organismes pathogènes, les plantes diffusent des phytoncides (alpha-pinène et bêta-pinène), que nous respirons à notre tour à pleins poumons lorsque nous marchons en pleine forêt.
De plus, les sols forestiers sont riches en Mycobacterium vaccae, une bactérie participant efficacement dans l’amélioration des défenses immunitaires, mais également sur les maladies inflammatoires en lien avec l’immunité, telles que l’asthme, les allergies ou encore la tuberculose.
La marche en forêt a fait ses preuves contre le diabète
D’autres recherches ont été menées et visaient à découvrir si les balades en zones boisées pouvaient améliorer la condition des diabétiques.
Ainsi, une longue étude a été réalisée sur un total de 87 participants, tous diabétiques et non insulino-dépendants, et ce sur une durée de 6 années. Il a alors été examiné :
- Une amélioration durable de la sensibilité à l’insuline ;
- Une baisse de la glycémie.
Le shinrin-yoku, une pratique à inclure dans votre quotidien !
Une thérapie officiellement reconnue par le Japon
Les Japonais sont réputés pour être excessivement travailleurs et pour avoir un rythme de vie des plus stressants, et ce, d’autant plus le cas dans les années 80. Résultat, le stress lié à ce quotidien intense était devenu un véritable problème sociétal auquel il fallait remédier.
C’est ainsi que le shinrin-yoku, également connu sous le nom de “bain de forêt” ou encore de “sylvothérapie” entre en jeu et est admis par le gouvernement japonais comme thérapie et médecine préventive.
Celle-ci, encouragée par les autorités sanitaires, est devenue très populaire jusqu’à faire partie intégrante d’un mode de vie sain.
Une pratique spirituelle
Le shinrin-yoku pourrait s’apparenter à une simple balade en forêt, mais est pourtant bien différent de la randonnée, puisqu’avec cette méthode, il ne s’agit pas de se dépasser sur le plan physique en marchant vite ou en parcourant une certaine distance.La performance n’est pas l’objectif recherché.
La sylvothérapie revêt une approche davantage spirituelle puisqu’il s’agit de s’imprégner de ce qui nous entoure et des cadeaux de la nature : les odeurs, les sons, la lumière, les textures.
Cette pratique doit être réalisée dans un profond silence permettant d’éveiller les sens.
On devient alors beaucoup plus sensible et réceptif aux chants des oiseaux, aux sons des cours d’eau, aux bruissements des branches et des feuilles, au bruit du vent.
On distingue l’odeur des sous-bois, des fleurs et de la pluie, on différencie la texture rugueuse de l’écorce, dure de la pierre et moelleuse de la mousse.
Le bain de forêt consiste à faire le vide dans sa tête pour lâcher prise et à pratiquer la pleine conscience pour avoir la sensation de fusionner avec la nature. Instantanément, on ressent le calme et l’apaisement.
Les arbres les plus bénéfiques pour la pratique du shinrin-yoku
Il est important de bien choisir sa forêt afin de tirer un maximum de bénéfices de cette médecine traditionnelle japonaise. Voici quelques informations sur les bienfaits des arbres :
- Le cèdre japonais est réputé pour réduire le stress et contribuer à la relaxation ;
- Le cyprès favorise la détente et la tranquillité ;
- Le bouleau est synonyme de purification et de renouveau et aide à éliminer les pensées négatives ;
- Les forêts de feuillus luttent contre le stress, l’agressivité et la suractivité ;
- Les forêts de conifères ont des vertus vivifiantes et revigorantes, elles stimulent l’énergie.
Nos sources :
- Livre “ Shinrin Yoku – Les bains de forêt : le secret de santé naturelle des Japonais”
- https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC2793347/
- https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/9531856/