L’Everest, toit du monde et symbole d’aventure extrême, fait face à une problématique environnementale majeure : la gestion des déchets.
Face à cette situation, un groupe d’étudiants ingénieurs et architectes a lancé une initiative ambitieuse pour nettoyer et recycler les déchets accumulés sur les pentes du géant blanc.
Un enjeu de taille : la pollution sur l’Everest
Le mont Everest, reconnu pour ses records d’altitude, est également tristement célèbre en tant que « décharge la plus haute du monde ».
Chaque saison d’alpinisme génère plus de 10 tonnes de déchets, principalement composés de matières plastiques abandonnées par les expéditions successives.
Cette accumulation pose non seulement un problème écologique mais également visuel, altérant la beauté naturelle du site.
L’intervention nécessaire des autorités
Les responsabilités s’intensifient pour les grimpeurs qui sont désormais priés d’utiliser des sacs biodégradables pour récupérer leurs excréments, réduisant ainsi l’impact humain direct sur l’écosystème fragile de l’Everest.
Cependant, ces mesures restent insuffisantes face à l’ampleur des déchets présents.
L’initiative Tri-haut pour un Everest propre
Dans une démarche résolument tournée vers la durabilité, des étudiants de l’INP-Ense (Institut National Polytechnique) et de l’ENSAG (École Nationale Supérieure d’Architecture de Grenoble) ont débuté le projet « Tri-haut pour Everest ». Ils proposent une solution innovante pour gérer et valoriser les déchets sur place.
Conception d’un centre de tri en haute altitude
- Localisation : Pangboche, village habité toute l’année situé à 4,000 mètres d’altitude.
- Objectifs : Construire un centre équipé pour le tri et le recyclage.
- Collaborations : Projet développé en partenariat avec des organisations locales, y compris le Sagarmatha Pollution Control Committee.
Ce centre verra le recyclage de certains plastiques transformés en petits objets ou figurines de yak, tandis que le reste sera transporté à Kathmandou pour un traitement plus poussé.
Des obstacles à surmonter
La construction du centre confronte l’équipe à divers défis, allant de la localisation précise du site aux limitations en électricité, sans compter les complications administratives imposées par le statut de parc national de la région.
Malgré ces difficultés, l’optimisme reste de mise.
Impact espéré et engagements futurs
L’objectif à long terme du projet Tri-haut est de réduire significativement la trace écologique laissée par les alpinistes et de sensibiliser la communauté internationale aux impacts du tourisme de haute altitude.
Par leur action, les étudiants espèrent créer un précédent important pour de futures initiatives écologiques dans des conditions extrêmes.
Une campagne de nettoyage exemplaire
Avec l’aide de Breffni Holze, un ingénieur franco-irlandais expérimenté dans les campagnes de nettoyage en haute altitude, l’équipe prévoit une collecte initiale des déchets au camp de base ainsi qu’à Ama Dablam.
Ce travail, essentiel pour l’efficacité du centre de recyclage, marquera le début réel des efforts de nettoyage.
En résumé, ce projet étudiant ne représente pas seulement une mission de recyclage mais incarne également un changement potentiel dans la manière dont nous percevons et traitons les régions reculées touchées par le tourisme mondial.
Par ces efforts, les sommets glacés de l’Everest pourraient un jour retrouver leur splendeur originelle, libres des vestiges humains qui les encombrent aujourd’hui.
Pourquoi tout simplement ne pas obliger les expéditions à redescendre leurs déchets et infliger de lourdes amendes si besoin ? Elles ont bien su monter les ingrédients !