Les Haiku Stairs, surnommés le « Stairway to Heaven », sont à la fois magnifiques et intimidants.
Après des décennies de débats, il semble que leur sort soit scellé.
Le maire de Honolulu, Rick Blangiardi, a annoncé que son administration procéderait au démantèlement de cette structure située à plusieurs milliers de pieds au-dessus de Oahu.
Revenons sur l’histoire de ces escaliers, leur importance, et pourquoi Hawaï a décidé qu’ils ne pouvaient plus rester.
Une ascension légendaire
Les Haiku Stairs sont une série d’escaliers qui grimpent vers les nuages.
Leur histoire commence le 7 décembre 1941, avec l’attaque de Pearl Harbor.
La Marine américaine avait besoin de communications radio capables d’atteindre Tokyo.
Pour cela, ils ont installé des câbles entre deux sommets montagneux, nécessitant la construction d’un escalier pour accéder aux points hauts.
La construction des escaliers a été un exploit technique et physique. Les premiers grimpeurs ont laissé des pics dans les rochers pour revenir chaque jour.
Ces pics ont été remplacés par des échelles en bois, puis par l’escalier en métal que nous connaissons aujourd’hui.
Un véritable phénomène de culture populaire
En 1981, les escaliers étaient gérés par la Garde côtière et accessibles après signature d’une décharge.
Leur popularité a explosé après avoir été montrés dans un épisode de « Magnum PI » et dans les principaux journaux locaux.
Cela a conduit à des centaines de demandes d’accès, forçant la Garde côtière à limiter l’accès avant de finalement les fermer en 1987 pour des raisons de sécurité et de maintenance.
Depuis leur fermeture, les escaliers ont continué d’attirer les aventuriers, surtout à l’ère des réseaux sociaux.
On estime que 4 000 personnes escaladent les escaliers chaque année, souvent en passant illégalement par les quartiers résidentiels environnants, causant des nuisances pour les habitants.
Débats et décisions
La sécurité des Haiku Stairs est souvent remise en question, bien qu’aucune blessure grave ou mort liée directement aux escaliers n’ait été signalée en 80 ans.
Les coûts de sécurité et de surveillance pour empêcher l’accès illégal sont estimés à environ 250 000 dollars par an.
Deux options ont été envisagées : retirer les escaliers ou instaurer un accès réglementé.
Le plan le plus populaire, soutenu par l’association « Friends of Haiku Stairs », proposait un système de réservation en ligne, une formation à la sécurité, et une entrée payante pour financer la maintenance et la sécurité.
Ce plan aurait été économiquement plus viable que la démolition.
Malgré cela, la ville de Honolulu a décidé d’aller de l’avant avec la démolition des escaliers, un projet dont le coût a récemment augmenté de 1 million à 1,3 million de dollars.
Cette décision est critiquée par certains, mais soutenue par ceux qui sont dérangés par les activités illégales associées aux escaliers.
Un espoir de réouverture ?
Les Haiku Stairs sont à la croisée des chemins entre la préservation d’un site historique unique et le respect des résidents locaux.
Alors que le démantèlement semble inévitable, cette situation met en lumière la nécessité de trouver un équilibre entre la popularité touristique et le respect des lois et des communautés locales.
Cette histoire montre également l’importance de respecter les règles et de considérer les conséquences de nos actions. Espérons que cette leçon sera apprise sans que les escaliers soient sacrifiés.
Les Haiku Stairs ne sont peut-être plus là pour longtemps, mais leur héritage et les débats qu’ils ont suscités resteront gravés dans les mémoires.