Culminant à 1377 mètres d’altitude, le Mont Salève offre un dénivelé positif de 738 mètres sur un parcours de 8,2 kilomètres.
Surnommé le « Balcon de Genève », ce massif calcaire de Haute-Savoie dévoile des panoramas exceptionnels sur le lac Léman et la chaîne des Alpes.
Mais au-delà de ses vues imprenables, le Salève recèle une histoire millénaire et des légendes fascinantes qui en font bien plus qu’une simple randonnée.
Le sentier d’Orjobet : 600 mètres de dénivelé en forêt
L’ascension débute au parking du Coin à Collonges-sous-Salève, à 600 mètres d’altitude.
Le sentier d’Orjobet s’enfonce rapidement dans une forêt dense de hêtres et de sapins. Dès les premiers mètres, le dénivelé se fait sentir avec une pente soutenue sur un terrain caillouteux. Le balisage jaune guide les randonneurs sur ce chemin bien entretenu mais exigeant physiquement.
Après environ 30 minutes d’effort, on atteint l’un des passages les plus emblématiques du parcours : la Grotte d’Orjobet.
Cette cavité naturelle est équipée de câbles et de rampes pour sécuriser la progression. La montée y est raide et technique, offrant un avant-goût des difficultés à venir.
La légende du dieu Salus : quand la mythologie façonne la montagne
Selon la légende, le Mont Salève devrait son nom au dieu romain Salus, protecteur de Genève.
On raconte que pour protéger la cité des invasions barbares, Salus aurait érigé cette imposante barrière rocheuse. Cette histoire mythologique témoigne du lien profond entre le Salève et la région genevoise, dont il est le gardien naturel depuis des millénaires.
Au fil de l’ascension, on peut imaginer le dieu Salus façonnant ces falaises abruptes et ces plateaux verdoyants.
Les randonneurs les plus attentifs remarqueront peut-être des formes étranges dans la roche, vestiges de cette intervention divine légendaire.
Le GR Balcon du Léman : 2 km de crêtes panoramiques
Après l’épreuve de la Grotte d’Orjobet, le sentier rejoint le GR « Balcon du Léman ».
Ce tronçon offre un répit bienvenu avec une progression plus douce sur les crêtes. Sur environ 2 kilomètres, les randonneurs évoluent à flanc de montagne avec des vues dégagées sur la vallée.
C’est ici que l’on prend pleinement conscience du surnom de « Balcon de Genève ».
Par temps clair, le panorama s’étend du Jura aux Alpes, en passant par le lac Léman et la ville de Genève en contrebas. Des panneaux d’interprétation permettent d’identifier les principaux sommets visibles.
Le Trou de la Tine : un passage aérien à 1200 mètres d’altitude
Le parcours prend de la hauteur pour atteindre le Trou de la Tine, un orifice rocheux perché à 1200 mètres d’altitude.
Ce passage étroit et aérien nécessite de la vigilance, surtout par temps humide. Des câbles sécurisent la progression, mais une certaine agilité reste nécessaire.
Une fois franchi, le Trou de la Tine offre un point de vue saisissant sur le versant ouest du Salève. C’est également l’occasion d’observer la géologie particulière de cette montagne calcaire, sculptée par l’érosion au fil des millénaires.
Le plateau sommital : 3 kilomètres entre alpages et forêts
L’arrivée sur le plateau sommital marque un changement radical de paysage. Les falaises abruptes laissent place à de vastes étendues herbeuses parsemées de bosquets. Le sentier serpente sur environ 3 kilomètres à travers ces alpages, offrant un terrain de jeu idéal pour les marmottes et les chamois.
À 1277 mètres d’altitude, un croisement de sentiers permet de rejoindre la table d’orientation située près de la D41A. C’est l’occasion de faire une pause bien méritée et d’admirer le panorama à 360 degrés sur les Alpes françaises et suisses.
La chapelle Notre-Dame des Voyageurs : un balcon à 180° sur le Léman
Perchée sur le rebord du plateau, la chapelle Notre-Dame des Voyageurs offre l’un des plus beaux points de vue du parcours. Son esplanade surplombe la vallée, dévoilant un panorama à 180° sur la campagne genevoise, la ville de Genève et le lac Léman.
Construite en 1959, cette petite chapelle est un lieu de recueillement apprécié des randonneurs. Son architecture moderne s’intègre harmonieusement au paysage, formant un cadre idéal pour contempler le coucher de soleil sur les Monts du Genevois.
La descente par l’alpage : 3,5 kilomètres de sentiers techniques
Le retour s’effectue par un itinéraire différent, empruntant les alpages du versant ouest. Sur environ 3,5 kilomètres, le sentier alterne entre passages en forêt et prairies ouvertes. Le terrain reste technique avec des sections caillouteuses qui nécessitent de l’attention, surtout en cas de pluie.
Cette partie du parcours offre de belles opportunités d’observation de la faune locale. Les randonneurs chanceux pourront apercevoir des chamois, des cerfs ou des rapaces comme le faucon pèlerin.
Le chamois magique : une légende qui perdure
Une légende locale raconte qu’un chamois solitaire aux pouvoirs magiques habiterait les pentes du Salève. Certains randonneurs affirment l’avoir aperçu furtivement au détour d’un sentier, mais il disparaîtrait toujours avant qu’on puisse l’approcher.
Cette histoire fait écho aux paysages enchanteurs du Salève, où la nature semble parfois prendre des allures féeriques. Qu’elle soit vraie ou non, cette légende ajoute une touche de mystère à la randonnée et incite à observer attentivement les moindres recoins de la montagne.
La Maison du Salève : 300 ans d’histoire à découvrir
Bien que située en contrebas du parcours, la Maison du Salève mérite un détour avant ou après la randonnée. Cette ancienne ferme des Chartreux datant de 1733 abrite aujourd’hui un espace muséographique passionnant. À travers des expositions permanentes et temporaires, elle retrace l’histoire du Salève et son importance dans la région.
L’exposition « La forêt, maison des animaux » ravira particulièrement les enfants, leur permettant de découvrir la faune locale de manière ludique et poétique. C’est l’occasion idéale de prolonger l’expérience de la randonnée et d’approfondir ses connaissances sur cet environnement unique.
Conseils pratiques : équipement et sécurité pour une ascension réussie
Le Mont Salève est une randonnée exigeante qui nécessite une bonne préparation. En été, des chaussures de randonnée robustes, un sac à dos avec de l’eau et des encas, ainsi qu’une pharmacie de voyage sont indispensables. Une coupe-vent est également recommandée, même par beau temps, car les conditions peuvent changer rapidement en altitude.
En hiver, l’équipement doit être adapté aux conditions plus rudes : chaussures avec crampons, vêtements chauds et imperméables sont de mise. Il est crucial de vérifier la météo avant de partir et de ne pas hésiter à rebrousser chemin si les conditions se dégradent.
« Le Salève peut sembler inoffensif vu de Genève, mais c’est une vraie montagne qui mérite le respect. J’ai vu trop de randonneurs mal équipés se mettre en difficulté. Mon conseil : préparez-vous comme pour une course en haute montagne, vous ne le regretterez pas. »
– Jean-Marc Peillex, guide de haute montagne depuis 30 ans
Quand partir ? Les meilleures saisons pour randonner sur le Salève
Le Mont Salève se prête à la randonnée presque toute l’année, mais chaque saison offre une expérience différente. L’été est la période la plus populaire, avec des conditions généralement clémentes et des journées longues. C’est aussi le moment idéal pour profiter des alpages fleuris et observer la faune active.
L’automne offre des couleurs spectaculaires avec le changement de teinte des feuillages. Les températures plus fraîches sont idéales pour la randonnée, mais il faut être vigilant aux brouillards matinaux qui peuvent réduire la visibilité.
Le printemps voit le réveil de la nature, avec l’apparition des premières fleurs alpines. C’est une période magnifique mais qui peut être humide, rendant certains passages glissants.
L’hiver transforme le Salève en un terrain de jeu pour les amateurs de raquettes ou de ski de randonnée. La vue sur les Alpes enneigées est alors exceptionnelle, mais cette saison est réservée aux randonneurs expérimentés et bien équipés.
Le Mont Salève de demain : entre préservation et accessibilité
Face à sa popularité croissante, le Mont Salève fait l’objet d’une réflexion sur son avenir. Comment concilier l’accueil des randonneurs avec la préservation de cet environnement fragile ? Des initiatives sont en cours pour sensibiliser les visiteurs au respect de la nature et améliorer les infrastructures d’accueil de manière durable.
L’Association Genevoise des Amis du Salève (AGAS) joue un rôle crucial dans cette démarche, en proposant des randonnées guidées chaque dimanche. Ces sorties permettent de découvrir le Salève de manière responsable, tout en bénéficiant des connaissances des guides locaux.
Que vous soyez un randonneur aguerri ou un débutant curieux, le Mont Salève vous invite à une aventure unique entre histoire, légende et nature préservée. En respectant ce site exceptionnel, vous contribuerez à ce qu’il reste un « balcon » magique pour les générations futures.
Envie de découvrir le Mont Salève par vous-même ?
Pour préparer au mieux votre randonnée, n’hésitez pas à consulter les ressources suivantes :
- Le fichier GPX du parcours est disponible sur Visorando
- Les dernières actualités et conditions des sentiers sont à retrouver sur le site de l’AGAS
- Pour des conseils sur l’équipement, consultez notre guide sur le choix des chaussures de randonnée
- Découvrez d’autres randonnées sportives en France pour préparer vos prochaines aventures
- Apprenez à lire le balisage des sentiers de randonnée pour une progression en toute sérénité
Que votre ascension du Mont Salève soit riche en découvertes et en émotions !
Je fait suvant des randonnes au mont saleve et je me fatige pas. c’est manigfique