223 kilomètres de sentier serpentant à travers les MacDonnell Ranges, 7000 mètres de dénivelé positif et un point culminant à 1379 mètres d’altitude.
Le Larapinta Trail s’impose comme l’une des randonnées les plus épiques d’Australie.
Ce trek mythique traverse le cœur aride du continent, offrant un condensé saisissant de paysages désertiques et de culture aborigène millénaire.
Des gorges rougeoyantes aux sommets rocheux balayés par les vents, chaque pas sur ce sentier est une plongée dans l’histoire géologique et humaine de l’Outback australien.
La station télégraphique d’Alice Springs : sur les traces des pionniers
Le Larapinta Trail débute au pied de la station télégraphique historique d’Alice Springs, vestige de la colonisation européenne datant de 1871.
Ce point de départ, situé à une altitude de 600 mètres, marque le début d’un voyage à travers le temps et l’espace.
Les premiers kilomètres longent la rivière Todd, souvent asséchée, offrant un aperçu de la rudesse du climat désertique qui façonne cette région depuis des millénaires.
Équipement indispensable dès le départ : des chaussures de randonnée robustes, une gourde d’au moins 3 litres et un chapeau à large bord.
Le soleil australien est impitoyable, même en hiver.
Simpsons Gap : l’éveil des sens au cœur du désert
Après 23 kilomètres de marche, Simpsons Gap s’ouvre comme une oasis au milieu des falaises ocre.
Ce site sacré pour les Arrernte, peuple aborigène local, offre un premier contact saisissant avec la géologie unique des MacDonnell Ranges.
Les parois abruptes, sculptées par des millions d’années d’érosion, abritent une faune surprenante, incluant des wallabies des rochers qu’on peut apercevoir à l’aube et au crépuscule.
Un point d’eau permanent permet de refaire le plein, mais attention : il est impératif de traiter l’eau avant consommation.
Les filtres portables comme ceux présentés sur ce guide des gourdes filtrantes sont particulièrement utiles sur ce type de terrain.
Standley Chasm : la fournaise rouge sang
À 50 kilomètres du départ, Standley Chasm offre l’un des spectacles les plus saisissants du parcours. Cette faille étroite dans la roche quartzite s’embrase littéralement sous les rayons du soleil de midi.
Le contraste entre l’ombre fraîche du fond de la gorge et les parois rougeoyantes crée une atmosphère presque mystique.
Le passage technique pour atteindre le chasm nécessite une bonne condition physique et un sens de l’équilibre aiguisé. Les rochers peuvent être glissants, surtout après les rares pluies.
« Quand le soleil est au zénith et que les parois de Standley Chasm s’illuminent, c’est comme si la terre elle-même se mettait à respirer. C’est un moment que je redécouvre à chaque fois avec la même émotion, même après 30 ans à guider sur le Larapinta. »
Ellery Creek Big Hole : l’oasis miraculeuse des MacDonnell Ranges
Au kilomètre 80, Ellery Creek Big Hole apparaît comme un mirage dans le désert.
Ce point d’eau permanent, creusé par des millénaires d’érosion, offre une pause rafraîchissante bienvenue.
Les eaux turquoise, encadrées par des falaises de grès rouge, créent un contraste saisissant avec l’aridité environnante.
C’est l’occasion idéale pour un bain revigorant, mais attention à la température de l’eau qui peut être glaciale, même en plein été.
Ce site est également un excellent point de ravitaillement en eau, avec des installations pour le traitement.
Serpentine Gorge : sur les traces du Serpent Arc-en-ciel
Après 100 kilomètres de marche, Serpentine Gorge plonge le randonneur dans les légendes du Temps du Rêve aborigène.
Selon la tradition Arrernte, cette gorge sinueuse a été creusée par le passage du Serpent Arc-en-ciel, créature mythique à l’origine du monde.
Le sentier qui longe la gorge est particulièrement technique, avec des passages étroits et des escalades courtes mais intenses.
Une vigilance accrue est nécessaire, surtout par temps humide où les roches peuvent devenir traîtresses.
Ormiston Gorge : l’apogée géologique du Larapinta Trail
À mi-parcours, Ormiston Gorge offre un condensé spectaculaire de la géologie des MacDonnell Ranges. Les strates multicolores racontent 300 millions d’années d’histoire de la Terre, visibles à l’œil nu.
Le sentier serpente entre des formations rocheuses fantasmagoriques, témoins silencieux du plissement qui a donné naissance à ces montagnes.
La boucle de Pound Walk, longue de 7 kilomètres avec un dénivelé de 300 mètres, est un détour facultatif mais hautement recommandé pour les panoramas à couper le souffle qu’elle offre sur la gorge et les alentours.
La traversée du désert : 50 km d’immensité rouge
Entre Ormiston Gorge et Redbank Gorge s’étend la section la plus aride et isolée du Larapinta Trail. Sur près de 50 kilomètres, le sentier traverse un paysage lunaire de plaines désertiques et de collines rocheuses.
Cette partie du parcours met à l’épreuve l’endurance physique et mentale des randonneurs.
La gestion de l’eau devient cruciale : il est impératif de partir avec au moins 5 litres par personne et de bien planifier ses étapes. Les techniques de randonnée en altitude s’avèrent précieuses ici, même si l’on n’est « que » vers 1000 mètres d’altitude.
« Dans cette section, le désert vous met à nu. On se retrouve face à soi-même, confronté à l’immensité. C’est dur, mais c’est aussi là que beaucoup de randonneurs vivent leur expérience la plus profonde du Larapinta. »
Redbank Gorge : la porte du mont Sonder
Au kilomètre 210, Redbank Gorge marque le début de la dernière ascension du Larapinta Trail. Cette gorge étroite, aux eaux cristallines, offre une dernière occasion de se rafraîchir avant l’assaut final.
Les parois de quartzite rouge, hautes de plusieurs centaines de mètres, créent une ambiance cathédrale unique.
C’est également le dernier point d’eau fiable avant le sommet du mont Sonder. Assurez-vous de remplir toutes vos gourdes ici, car les 13 derniers kilomètres sont parmi les plus exigeants du parcours.
Mont Sonder : l’apothéose à 1379 mètres d’altitude
L’ascension finale du mont Sonder, point culminant du Larapinta Trail à 1379 mètres, est un défi technique et physique.
Le sentier grimpe sur 750 mètres de dénivelé en seulement 8 kilomètres, alternant entre pentes raides et passages rocheux exposés.
Le sommet offre une vue à 360 degrés sur l’immensité des MacDonnell Ranges et du désert australien. C’est le moment de contempler le chemin parcouru et de mesurer l’ampleur de l’aventure vécue sur ces 223 kilomètres.
Pour les plus courageux, partir à 2h du matin permet d’atteindre le sommet pour le lever du soleil, un spectacle inoubliable qui vaut largement l’effort supplémentaire.
Préparation et logistique : les clés d’une aventure réussie
Le Larapinta Trail n’est pas une randonnée à prendre à la légère. Une préparation minutieuse est essentielle :
- Période idéale : d’avril à septembre, pour éviter les chaleurs extrêmes de l’été austral.
- Équipement : chaussures robustes, vêtements adaptés aux amplitudes thermiques, kit de premiers secours complet.
- Eau : capacité de 5 litres minimum, système de filtration portable.
- Nourriture : prévoir des repas lyophilisés et des en-cas énergétiques pour l’ensemble du parcours.
- Navigation : carte détaillée et GPS (le balisage peut être difficile à suivre par endroits).
- Hébergement : tente légère, les nuits se font en camping sauvage sur des aires désignées.
Pour plus de détails sur la préparation d’une randonnée longue distance, consultez ce guide sur comment randonner de grandes distances.
Le Larapinta Trail : une aventure qui transforme ?
Au terme de ces 223 kilomètres, le Larapinta Trail laisse une empreinte indélébile sur ceux qui le parcourent. Plus qu’une simple randonnée, c’est un voyage initiatique au cœur de l’Australie profonde, de ses paysages grandioses et de sa culture millénaire.
Chaque pas sur ce sentier est une leçon d’humilité face à la puissance de la nature et à la richesse de l’histoire humaine qui s’y est écrite.
Alors, êtes-vous prêt à relever le défi du Larapinta Trail et à vivre une aventure qui pourrait bien changer votre vision du monde ?
