Le Mont Everest, culminant à 8 848 mètres au-dessus du niveau de la mer, est la montagne la plus haute du monde.
Depuis que Sir Edmund Hillary et Tenzing Norgay ont atteint son sommet en 1953 (eux ils avaient de sacrées cojones), il est devenu un objectif ultime pour les alpinistes du monde entier… Mais pas que !
Les influenceurs sur le toit du monde agacent…
Avec tout le tintouin médiatique de l’ascension du Mont Everest par Inoxtag, on a eu le droit à des débats enflammés sur la toile.
D’un côté, les pro-youtubeur qui félicitent l’exploit et de l’autre, les opposants qui crient au scandale.
Ce qui est certain, c’est que ce projet divise et fait jaser…
Et puis, il y a ceux qui disent que monter l’Everest n’est plus qu’une question d’argent : « donnez-moi un million et moi aussi, je la grimpe cette petite colline« .
Alors, c’est vraiment qu’une question d’argent l’Everest ?
Une « petite » préparation physique et mentale s’impose
Pour le jeune Inoxtag, un an de préparation aura suffi pour aller affronter le géant, quand pour d’autres, c’est le projet de toute une vie.
« Mais c’est normal, il est riche, donc il peut s’entourer des meilleurs coachs et des meilleurs alpinistes, tout n’est qu’une question d’argent, moi aussi tu me donnes… »
Oui, oui, on a compris, toujours est-il que grimper le Mont Everest ne s’improvise pas. À ce jour, seulement 5 000 personnes ont réussi à atteindre le sommet.
« Oui, mais parce que tout le monde n’a pas les moyens de le faire ! »
On ne se réveille pas un matin en regardant la météo et en se disant, tiens, il fait beau au Népal, quid d’un Everest aujourd’hui.
Il faut un permis d’ascension qui coute 15 000 dollars (« et voilà, toujours une question d’argent je vous dis« ) et un minimum d’expérience à son actif (un « petit » sommet de 6 500 m fait l’affaire, easy hein ?).
Bon, tout cela pour dire qu’une préparation physique rigoureuse est essentielle.
Les alpinistes doivent être en excellente condition physique, capables de résister à des températures extrêmes, à un air raréfié et à des efforts prolongés.
Une période d’acclimatation est indispensable pour permettre au corps de s’adapter à l’altitude.
Cette acclimatation implique plusieurs rotations entre les différents camps de base, une procédure qui peut durer des semaines.
Ces allers-retours permettent au corps de produire plus de globules rouges, nécessaires pour transporter l’oxygène dans des conditions de faible pression atmosphérique.
Il vaut mieux être à l’aise avec le froid…
L’Everest est célèbre pour ses conditions météorologiques extrêmes avec des vents atteignant les 200 km/h, et des températures plongeant à -40°C.
En résultent des risques d’engelures et d’hypothermie. Si tu t’appelles Wim Hof, c’est pas un souci, tu peux grimper à 7400m en slibard, mais pour le commun des mortels…
La « zone de la mort », située au-dessus de 8 000 mètres, est particulièrement dangereuse.
L’oxygène y est si rare que le corps humain ne peut y survivre longtemps.
Les alpinistes doivent souvent porter des bouteilles d’oxygène, mais la quantité qu’ils peuvent emporter est limitée par le poids et l’espace disponibles dans leur équipement.
Il faut signer en sachant que les dangers physiques et les risques de santé sont réels
« Oh, qu’est-ce qu’on risque au pire, un bon rhume ? »
Oui, c’est sans doute de cela que sont décédés les alpinistes qui gisent là-haut et font office de point de repères.
Demandez à ce bon vieux « green boots » !
Monter l’Everest expose les alpinistes à divers risques médicaux, dont l’œdème pulmonaire de haute altitude (HAPE) et l’œdème cérébral de haute altitude (HACE).
Le HAPE cause une accumulation de liquide dans les poumons, entraînant une sensation d’étouffement et une toux productive, tandis que le HACE provoque un gonflement du cerveau, des nausées et des hallucinations.
Ces conditions peuvent rapidement devenir mortelles sans traitement adéquat.
Quelques obstacles « techniques » jonchent le parcours
L’un des passages les plus périlleux est la cascade de glace du Khumbu, une gigantesque chute de glace à 900 m de haut.
Les alpinistes doivent traverser des crevasses sur des échelles en aluminium instables, parfois dans l’obscurité totale pour éviter l’effondrement de la glace pendant les heures les plus chaudes de la journée.
Les chutes de blocs de glace, les ponts de neige fragiles et les conditions de faible visibilité augmentent considérablement les risques de chute, ainsi que les rafales de vent…sinon c’est pas drôle.
Vous risquez de croiser un peu de monde là-haut…et ce n’est pas une bonne nouvelle !
« Chouette, on va pouvoir papoter ! »
Ces dernières années, l’Everest a été victime de son succès.
Le nombre croissant de grimpeurs a conduit à des embouteillages dangereux près du sommet, où chaque minute compte.
En 2019, 11 personnes ont trouvé la mort, en grande partie à cause des retards causés par la surpopulation sur les itinéraires.
Ces retards augmentent les risques d’épuisement, de manque d’oxygène et d’exposition prolongée au froid.
Dans la femeuse « zone de la mort » (qui commence à environ 8 000 mètres d’altitude), l’oxygène est si rare que même avec des bouteilles, il est difficile de survivre longtemps.
Les alpinistes doivent affronter des passages étroits et dangereux, comme le passage de Hillary et la crête sommitale, où des embouteillages peuvent se former, augmentant les risques.
Accepter de contribuer à la plus haute décharge du monde
Enfin, la montée en popularité de l’Everest a eu un impact écologique négatif.
Les alpinistes laissent derrière eux des tonnes de déchets, y compris des bouteilles d’oxygène vides, des équipements cassés et même des excréments humains.
Oh, pas grand-chose, 3 tonnes entre le camp de base et le sommet…
Oui, vous devrez composer avec les odeurs !
Ces déchets polluent l’environnement fragile de la montagne, posant des problèmes de santé pour les alpinistes et les communautés locales.
Si vous arrivez là-haut sain et sauf, vous avez à peine fait le plus dur…
La redescente est souvent plus périlleuse que la montée.
La fatigue, le manque d’oxygène, et la baisse de vigilance augmentent les risques d’accident.
La plupart des décès surviennent lors de la descente.
Même Kilian Jornet qui a monté l’Everest en 1 semaine (LOL) en témoigne « oui, c’est sûr que quand tu descends t’es bien fatigué »… »une sensation de pas savoir si j’étais réveillé ou dans un rêve »… »y’a des moments où tu sais pas si au prochain pas y’a tout qui va tomber tu vas mourir ».
Rassurant.
En résumé, ce n’est pas qu’une question de coût, vous en conviendrez !
Grimper l’Everest est également un défi logistique et financier, c’est vrai.
Le coût total d’une expédition peut atteindre 70 000 euros, incluant les permis, l’équipement, l’oxygène supplémentaire, et les services d’un sherpa expérimenté.
Les alpinistes doivent également prévoir une assurance pour l’évacuation médicale, car les secours en haute altitude sont coûteux et complexes à organiser.
Notez que les hélicoptères ne peuvent pas aller jusqu’en haut comme vous vous en doutez, certains hélicoptères spécialisés pourraient techniquement mais il faudrait une météo très clémente et un pilote d’exception.
Monter le Mont Everest est un défi extrême qui exige une préparation rigoureuse, une endurance physique exceptionnelle, et la capacité de gérer des risques considérables.
Bien que la montée offre une aventure inégalée et la possibilité de se tenir au sommet du monde, les dangers sont nombreux et bien réels.
Pour beaucoup, le rêve de gravir l’Everest reste hors de portée, réservé à ceux qui sont prêts à affronter non seulement les périls de la montagne, mais aussi les coûts et les sacrifices nécessaires pour y parvenir.
« Voilà votre chèque, alors, vous signez ? »
Je suis un alpiniste modeste et je m eclate tt au tant à gravir ds les Alpes pour un coût modeste sans laisser un seul détritus, cet alpinisme de riche ne m intéresse pas même si on me payait l expédition je n irai pas ,je ne reconnais pas cet état d esprit
Votre article est biaisé, si, l’argent est le facteur de réussite a l’Everest. Je prendrai pour appui le récit d’une ascension d’un contributeur camptocamp. Vous nous précisez que la quantité d’oxygène emportable est limitée ce qui n’est pas forcément vrai dans la mesure où certains s’entourent d’un nombre de Sherpas toujours plus grand pour leur trimballer l’équipement incluant l’O². C’est Mathis Dumas lui même qui le disait, l’apport d’oxygène permet de « descendre » de 2000 m, justifiant ainsi que inoxtag était prêt pour l’Everest après avoir gravi l’ama dablam (6800m). (D’autre part citer Jornett pour témoigner de la réalité de l’ascension comporte un fort biais car son ascension s’est déroulée en pur style alpin ce qui fait de son ascension un exploit qui n’a absolument rien de comparable au expéditions commerciales. Il faut aussi faire attention à ne pas confondre danger et difficulté, certes la cascade du Khumbu est dangereuse MAIS de par son équipement en corde fixe sa difficulté est faible. Je rajouterai que le recours à l’helico est beaucoup plus récurrents qu’on ne le pense, comme avec la VN de l’Annapurna où une expédition s’était fait livrer une cargaison de bouteilles d’oxygène au camp 3, dernier camp. Côté météo vos infos sont certes représentatives de ce qu’il se passe sur l’Everest mais pas a la période habituelle, le vent et les températures avancées le sont pour la période hivernale où les courants jets (violents vents de haute altitude) descendent vers l’Himalaya. Je terminerai par le plus évident : les cordes fixes. Présentes désormais partout sur la VN ces absurdités transforment un ressaut en M4 en un banale passage où il faut se tirer sur la corde… Certes l’ascension reste difficile mais pas extrêmement, loin de là. Et l’argent aide grandement. La préparation physique, l’entraînement en montagne avec des guides, l’équipement, tout autant de facteurs clés achetables par l’argent…