Vous souhaitez sortir des sentiers battus et partir à la découverte de nouveaux paysages de montagne ? Et si vous testiez la randonnée glaciaire ?
Cette activité pratiquée sur les glaciers est accessible à toute personne en bonne condition physique.
Premier pas vers l’alpinisme, elle se pratique encordée, sur des glaciers à la beauté saisissante.
Équipement, conseils, meilleurs spots en France, voici tout ce qu’il y a à savoir sur la rando glaciaire pour bien débuter.
Qu’est-ce que la randonnée glaciaire ?
Comme son nom l’indique, la randonnée glaciaire est une randonnée tracée sur un glacier.
Elle se pratique parfois par obligation, pour monter en altitude, gagner le pied d’une arête ou d’une paroi, mais peut également être appréhendée comme une activité à part entière.
La randonnée glaciaire est souvent considérée comme une porte d’entrée vers l’alpinisme.
La raison ?
Comme ce dernier, elle se pratique dans un environnement de glace en haute montagne tout en présentant bien moins de risques.
Ici, pas de pentes raides à affronter. Les crevasses constituent toutefois le principal danger, ce qui explique qu’elle se pratique encordée.
Point matos : s’équiper pour aller marcher sur la glace
La randonnée glaciaire nécessite un matériel spécifique pour être pratiquée en toute sécurité :
- Des chaussures d’alpinisme équipées de crampons ;
- Un casque, un baudrier, des mousquetons et des cordes (comptez environ 10 mètres entre chaque marcheur) ;
- Un piolet ;
- Des broches à glace ;
- Une protection solaire adaptée : crème solaire indice 50, lunettes de soleil anti-réverbération ;
- Un kit de mouflage (pour s’extrait ou extraire un compagnon de cordée d’une crevasse).
S’habiller pour affronter le froid glaciaire
La randonnée glaciaire n’échappe pas à la technique des trois couches.
En haute montagne, les écarts de températures au cours d’une même journée peuvent être conséquents.
Par ailleurs, vous aurez tendance à vite vous réchauffer en marchant, pour vous refroidir pendant les pauses techniques.
Nous vous conseillons donc d’opter pour :
- Une première couche thermorégulatrice, parfaite pour garder le corps au chaud (ou au frais) en fonction des conditions ;
- Une seconde couche chaude et respirante (généralement une veste ou une polaire) ;
- Une troisième couche imperméable, indispensable sur un glacier, constituée d’une veste et d’un pantalon pour rester au sec.
Randonner sur glacier sec ou humide : quelles différences ?
Les glaciers « secs » présentent une faible couche de neige, ce qui permet de distinguer la glace.
Sur ce type de glaciers, il est plus facile de repérer les dangers tels que les rochers qui affleurent la surface et les crevasses.
Ces endroits sont considérés comme plus sûrs pour pratiquer la randonnée. Les glaciers « humides » sont eux recouverts d’une épaisse couche de neige qui dissimule les dangers.
Dans ce cas, la prudence est de mise pour progresser en toute sécurité.
L’été, une saison idéale pour pratiquer la randonnée glaciaire
Au début de l’été, une épaisse couche de poudreuse recouvre encore les glaciers. Les ponts de neige sont encore solides et la marche se fait plus facilement que sur la glace dure.
Si partir à la nuit ne vous fait pas peur, vous pourrez également profiter d’un regel apprécié qui vous évitera de trop vous enfoncer dans la neige.
Attention cependant, au début de l’été, les crevasses se révèlent plus difficiles à détecter. Le printemps et l’automne offrent également de belles journées de randonnée.
Les spots de rando sur glaciers en France
La France est un pays de choix pour découvrir la randonnée glaciaire, car elle abrite plusieurs centaines de glaciers, de toutes les tailles et de tous les dénivelés.
Les Alpes offrent notamment un terrain de jeu propice à cette activité. Voici quatre spots parfaits pour débuter.
Randonnée du glacier Blanc jusqu’au refuge des Écrins.
Avec ses 5 km de long et ses 250 mètres d’épaisseur, le glacier Blanc est tout simplement le plus gros bloc de glace des Alpes du Sud.
Son relief principalement plat en fait un excellent spot de rando glaciaire, idéal pour s’initier à la pratique.
On y accède par le Pré de Mme Carle, niché à 1 872 m d’altitude (900 m de dénivelé jusqu’au glacier Blanc).
Une fois au pied, le refuge des Écrins à 3 715 m constitue un bel objectif pour un périple de deux jours.
La Pointe du Dard dans le massif de la Vanoise
La Vanoise abrite l’une des plus grandes concentrations de randonnées glaciaires en France, la majorité étant très accessibles.
Parmi les multiples itinéraires possibles, la Pointe du Dard (3 204 m) dévoile un sublime panorama sur les sommets environnants et notamment sur la Grande Casse, point culminant du massif.
Comptez environ 3 heures de marche depuis le refuge du col de la Vanoise.
Le dôme du Polset, une autre rando glaciaire à découvrir dans la Vanoise
Toujours dans le massif de la Vanoise, le dôme de Polset depuis le refuge de Péclet-Polset est également une belle randonnée glaciaire.
Sur le parcours de 4 heures, séracs et crevasses permettent de découvrir les spécificités de la randonnée glaciaire. Attention cependant à partir avec un guide ou un marcheur expérimenté.
La Mer de Glac à Chamonix
Dans le massif du Mont-Blanc, la Mer de Glace est un lieu propice à la découverte de la randonnée glaciaire.
Le train du Montenvers au départ de Chamonix permet d’accéder directement au plus grand glacier français dont l’absence quasi totale de relief est la garantie d’une initiation accessible à tous. Idéal pour se familiariser avec les notions de cramponnage et d’encordage dans un cadre naturel à couper le souffle.
4 conseils pour débuter la randonnée glaciaire
#1 Randonnez à plusieurs
Une randonnée glaciaire ne se fait jamais seul, au risque de rester piégé dans une crevasse. En tant que pratiquant novice, le mieux reste de se faire accompagner par un guide qui saura vous former aux bonnes pratiques.
Quoi qu’il en soit, partir en cordée est indispensable pour sécuriser la randonnée. Pour le nombre de participants, vous avez le choix.
Plus efficaces et plus agiles, les petites cordées de deux ou trois marcheurs permettent une meilleure progression sur les terrains techniques.
Les cordées plus conséquentes permettent toutefois de mieux prévenir le risque de chute.
#2 Encordez-vous correctement
Le but de la randonnée à plusieurs est avant tout de pouvoir progresser encordé. Cependant, encore faut-il savoir s’assurer correctement. Sachez que la distance de corde varie en fonction du nombre de marcheurs.
Plus vous serez nombreux et plus la corde sera raccourcie entre deux personnes. Par ailleurs, vous devrez également savoir faire des nœuds de freinage.
Disposés tous les deux à trois mètres, ils servent à enrayer une chute dans une crevasse (les nœuds de freinage ajoutent du frottement).
#3 Gardez toujours un piolet en main
Le piolet est un outil indispensable en randonnée glaciaire. Il vous servira pour faire un corps mort, pour vous appuyer dans une pente ou pour freiner la chute d’un compagnon de cordée.
L’autre main peut être laissée libre ou équipée d’un bâton de marche.
#4 Partez tôt
La randonnée sur glace n’est pas une activité qui plaira au lève-tard. L’objectif est en effet de partir le plus tôt possible afin de profiter d’une neige encore dure.
Au fur et à mesure de la journée, le soleil aura tendance à faire fondre la poudreuse, rendant la progression complexe, voire dangereuse.
Lorsque le soleil tape depuis quelques heures, le risque augmente de tomber dans une crevasse, car les ponts de neige se font plus rares et moins solides. Pour pratiquer en toute sécurité, vous devez être sorti du glacier aux alentours de midi ou 13 heures.