C’est un constat que l’on peut faire en regardant l’augmentation depuis plusieurs années du nombre de visiteurs et la forte fréquentation de certains lieux des Pyrénées, sujet qui inquiète de plus en plus et oblige les acteurs du tourisme à s’adapter pour améliorer les conditions d’accueil et sensibiliser aux règles en vigueur pour le respect de la faune et la flore.
Surfréquentation et embouteillages
La forte fréquentation de nos sommets montagneux engendre une saturation des routes ce qui provoque des embouteillages. On se souvient notamment du péage qui avait été installé dès l’été 2019 sur le site d’Artigusse, commune d’Aragnouet (Haute-Pyrénées), en amont du massif du Néouvielle afin de réglementer la fréquentation de la route amenant jusqu’au massif. Une tentative avait déjà été faite en 2018 et abrogé peu après la fronde générée sur les réseaux sociaux.
Les sites du lac de Bious-Artigues et du lac d’Ayous sont également pris d’assaut. Dans cette partie du Parc national des Pyrénées, la fréquentation sur ces deux dernières années est passée « de 20 à 25 % ». À partir de 11h, en période estivale, il est déjà presque impossible de pouvoir espérer trouver une place de parking, ce qui génère en premier lieu de la frustration et amène les visiteurs, en dernier recours, à se garer dans des lieux qui ne sont pas prévus à cet effet. Entre stationnement sauvage et surfréquentation, les acteurs locaux du tourisme essayent tant bien que mal de réguler cette situation.
Le public, majoritairement français comprend également de nombreux primo-visiteurs.
Les drones, problème majeur pour la faune
Le succès de nos montagnes provoque aussi des troubles pour la faune, on constate de plus en plus souvent l’utilisation de drones pour immortaliser des souvenirs de randonnée, mais cela engendre beaucoup de bruit ce qui dérange les isards ou les marmottes. Le fait que le drone puisse s’élever assez haut peut aussi perturber les rapaces, sans parler du risque potentiel qu’il représente par rapport aux randonneurs.
Interdictions liées aux incivilités
Un autre problème récurrent revient assez souvent : L’incivilité de certains visiteurs qui n’hésitent pas à laisser leurs déchets sur place ce qui dégrade les sols, d’une part, mais peut aussi provoquer des départs de feu involontaire. C’est d’autant plus visible dans des lieux où le bivouac est encore autorisée, je vous invite d’ailleurs à lire cet article pour bien différencier le bivouac du camping sauvage.
Ces incivilités amènent les autorités locales à prendre des mesures pour le moins drastiques : Interdire purement et simplement par des arrêtés le bivouac sous tente. C’est le cas dans bon nombre de communes qui, face à l’afflux de visiteurs, sont obligés de prendre des décisions pour limiter l’impact sur la faune, la flore et alpages qui subissent parfois bien des dommages.
Qu’est-ce qui explique ce succès ?
Depuis la fin du premier confinement, les français se sont dirigés vers des activités de plein-air, pour des raisons assez simple : Nous avons connus des périodes successives de confinement puis de déconfinement, l’impression d’être totalement seul et isolé a renforcé cette recherche de liberté, de grand air et de lieux vastes où l’on peut se recentrer sur soi.
Pour beaucoup, la randonnée a été révélateur et a fait naitre chez certains une passion jusqu’alors insoupçonné.