4,85 kilomètres de sentiers ombragés, 62 mètres de dénivelé positif, et un lac artificiel de 67 hectares : bienvenue sur la boucle du Lac de Saint-Ferréol, joyau hydraulique du XVIIe siècle niché au cœur de la Haute-Garonne.
Ce parcours, accessible en toutes saisons, offre une immersion unique dans l’histoire du Canal du Midi et la richesse naturelle de la Montagne Noire.
Dès les premiers pas, le murmure de l’eau et le bruissement des feuilles vous enveloppent, promettant une randonnée où ingéniosité humaine et beauté sauvage s’entremêlent harmonieusement.
L’héritage de Pierre-Paul Riquet : 350 ans d’irrigation ingénieuse
La boucle débute au parking de l’Ermitage, point de départ idéal pour plonger dans l’histoire.
Créé en 1667 par Pierre-Paul Riquet, le Lac de Saint-Ferréol est bien plus qu’un simple plan d’eau.
C’est le cœur battant du système d’alimentation du Canal du Midi, classé au patrimoine mondial de l’UNESCO. Sur les premiers 500 mètres du parcours, longez la digue principale, un ouvrage de 786 mètres de long et 35 mètres de haut, témoignage éloquent du génie civil de l’époque.
En observant attentivement, vous remarquerez les robinets de bronze, véritables chefs-d’œuvre de fonderie, qui contrôlent encore aujourd’hui le débit d’eau vers le canal.
Ces pièces, pratiquement inchangées depuis trois siècles et demi, illustrent la durabilité exceptionnelle de cette infrastructure hydraulique.
« Chaque fois que j’ouvre les vannes du lac, je ressens le poids de l’histoire. Ces mécanismes, conçus il y a plus de 350 ans, fonctionnent toujours avec une précision remarquable. C’est un hommage vivant au génie de Riquet. »
– Jean-Marc Lafon, gardien des eaux du Lac de Saint-Ferréol depuis 1995
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La passerelle de Saint-Ferréol : 1,2 km de panorama sur l’ingéniosité hydraulique
Après avoir parcouru 1,2 km le long de la rive boisée, vous atteignez la passerelle de Saint-Ferréol. Ce point marque non seulement le quart de votre parcours mais offre également une vue imprenable sur l’ensemble du lac. Depuis ce promontoire, observez les différentes teintes de bleu qui varient selon la profondeur et la luminosité.
C’est ici que vous pourrez apprécier pleinement l’ampleur de l’ouvrage et son intégration parfaite dans le paysage de la Montagne Noire.
La passerelle, construite en bois local, s’intègre harmonieusement dans l’environnement.
Elle permet de traverser un bras du lac, offrant une perspective unique sur la faune aquatique. Équipez-vous de jumelles pour observer les nombreuses espèces d’oiseaux qui fréquentent ces eaux, notamment des hérons cendrés et des martins-pêcheurs.
Le geyser mystérieux : une curiosité hydraulique à 1,5 km du départ
À 1,5 km du point de départ, un détour de quelques mètres vous mène à l’une des attractions les plus insolites du parcours : le geyser de Saint-Ferréol. Ce phénomène, bien que d’origine artificielle, ne manque pas de surprendre les visiteurs. Alimenté par la pression de l’eau du lac, le geyser peut atteindre une hauteur impressionnante de 15 mètres.
Pour y accéder, empruntez le sentier qui descend légèrement sur votre gauche. Le terrain peut être glissant, surtout après une pluie, alors restez vigilant. Une fois arrivé, patientez quelques minutes : le geyser entre en éruption toutes les 20 minutes environ, offrant un spectacle aussi bref que saisissant.
« Le geyser est capricieux, comme un vieil acteur qui ne se montre que quand bon lui semble. Mais quand il jaillit, c’est un moment de pure magie qui rappelle la puissance de l’eau contenue dans le lac. »
– Marie Deschamps, guide naturaliste au Lac de Saint-Ferréol
La forêt de la Montagne Noire : 2 km de biodiversité préservée
En poursuivant votre chemin, vous pénétrez dans la forêt dense de la Montagne Noire. Ce tronçon de 2 km vous plonge dans un écosystème riche et varié. Les chênes centenaires côtoient les hêtres majestueux, créant une canopée qui offre une ombre bienvenue en été. Le sous-bois, particulièrement luxuriant au printemps, se pare de jacinthes sauvages et d’anémones des bois.
Restez attentif aux bruits de la forêt : le pic épeiche tambourine souvent sur les troncs, tandis que le roucoulement des palombes résonne entre les branches. Si vous êtes chanceux et silencieux, vous pourriez apercevoir un chevreuil s’abreuvant dans l’un des nombreux ruisseaux qui alimentent le lac.
Le GR®7 : 500 mètres sur un sentier mythique
À mi-parcours, votre boucle rejoint pendant environ 500 mètres le célèbre GR®7. Ce sentier de grande randonnée, qui relie les Vosges aux Pyrénées, offre ici un tronçon particulièrement agréable. Le balisage rouge et blanc vous guidera sur cette portion, vous permettant de vous imaginer poursuivre l’aventure vers le nord ou le sud.
Ce segment du GR®7 est relativement plat, avec un dénivelé d’à peine 20 mètres. Il serpente entre les arbres, offrant par moments des échappées visuelles sur le lac en contrebas. C’est l’occasion idéale pour une pause, peut-être pour déguster quelques spécialités locales que vous auriez eu la bonne idée d’emporter.
La Rigole de la Montagne : 3,5 km d’ingéniosité hydraulique
À 3,5 km du départ, votre chemin croise la Rigole de la Montagne, un autre chef-d’œuvre d’ingénierie hydraulique conçu par Riquet. Ce canal d’amenée, long de 25 km, collecte les eaux de la Montagne Noire pour alimenter le lac. Observez le flux constant de l’eau et la précision de la pente qui permet son écoulement naturel.
Le sentier longe la rigole sur quelques centaines de mètres, offrant l’occasion d’observer de près cet ouvrage remarquable. Les pierres taillées qui bordent le canal portent encore les marques des outils des bâtisseurs du XVIIe siècle. C’est un véritable voyage dans le temps, où chaque pas vous rapproche un peu plus du génie de Riquet et de ses contemporains.
La faune du lac : un écosystème riche à 4 km du départ
À 4 km du point de départ, vous atteignez une zone d’observation idéale pour la faune aquatique. Le lac de Saint-Ferréol, bien qu’artificiel, abrite un écosystème diversifié. Équipez-vous de jumelles pour observer les nombreuses espèces d’oiseaux qui fréquentent ces eaux.
Parmi les espèces régulièrement observées, on compte le grèbe huppé, reconnaissable à sa huppe caractéristique, et le héron cendré, souvent immobile au bord de l’eau. Les plus chanceux pourront apercevoir le martin-pêcheur, éclair bleu filant au ras de l’eau. Sous la surface, le lac abrite une population importante de carpes, de brochets et de perches, faisant le bonheur des pêcheurs locaux.
Le barrage : un ouvrage d’art à 4,5 km du départ
À 4,5 km, vous arrivez au pied du barrage, pièce maîtresse de l’ouvrage hydraulique. Haut de 35 mètres et long de 786 mètres, ce barrage-poids en terre est un exemple remarquable de l’ingénierie du XVIIe siècle. Sa structure, renforcée au fil des siècles, continue de remplir sa fonction avec une efficacité remarquable.
Prenez le temps d’observer les différentes parties du barrage : la digue principale, les contreforts en pierre, et les systèmes de vannes qui régulent le débit d’eau vers le Canal du Midi. Un panneau explicatif détaille l’histoire et le fonctionnement de cet ouvrage exceptionnel, vous permettant de mieux comprendre son rôle crucial dans l’irrigation de la région.
Le retour au parking de l’Ermitage : 350 mètres de réflexion sur le patrimoine
Les derniers 350 mètres vous ramènent au parking de l’Ermitage, bouclant ainsi votre circuit. Ce dernier tronçon, bien que court, offre une dernière occasion de contempler l’étendue du lac et de réfléchir à l’incroyable héritage de Pierre-Paul Riquet.
Le chemin, légèrement ascendant (20 mètres de dénivelé), vous permet de jeter un dernier regard sur l’ensemble du site. C’est le moment idéal pour prendre quelques photos panoramiques, capturant à la fois la beauté naturelle du lieu et l’ingéniosité humaine qui l’a façonné.