Si la randonnée est connue pour inspirer les artistes, les artistes inspirent aussi la randonnée.
La preuve avec ces trois sentiers qui proposent de marcher sur les traces de Claude Monet, Robert Louis Stevenson et Edward Harrison Barker.
Amoureux des arts et de la randonnée, cet article est pour vous !
Dans la Creuse sur les traces du peintre Claude Monet
Le passage de Claude Monet dans la Creuse
En 1889, un texte du poète Gustave Geffroy retient l’attention du peintre Claude Monet.
L’écrivain y évoque le « paysage minéral, impénétrable et fantastique » de la Creuse.
Il n’en faut pas plus à l’artiste pour partir explorer ce territoire, dont il tirera vingt-trois tableaux en seulement deux mois, inspirés par ses randonnées hivernales sur les rives de la Creuse.
Parmi cette vingtaine d’œuvres, les dix toiles intitulées « Les Eaux Semblantes » portant sur le confluent des deux Creuses constituent la première série de Claude Monet.
Dans les pas de Claude Monet
Aujourd’hui, la Creuse conserve encore la trace de la visite du célèbre peintre impressionniste. Un sentier propose en effet d’accéder au site des deux Creuses depuis Fresselines.
Cette petite rando de trois kilomètres tracée à travers champs et forêts surprend encore les randonneurs par son côté sauvage.
Une sauvagerie qu’avait déjà soulignée Claude Monet à son époque, en écrivant à son amie impressionniste Berthe Morisot « C’est superbe ici, d’une sauvagerie terrible ! ».
Voilà de quoi motiver une petite excursion dans la Creuse !
Le département abrite par ailleurs une multitude de chemins de randonnée, depuis les petites familiales jusqu’aux sentiers de Grande Randonnée.
L’Office de tourisme en recense plus de 300 sur son site officiel.
Dans les Cévennes sur les chemins de l’écrivain Robert Louis Stevenson
L’aventure de Robert Louis Stevenson dans les Cévennes
En août 1878, le jeune Robert Louis Stevenson se désole que sa carrière ne décolle pas.
Mélancolique et désœuvré, éperdument amoureux de la jeune Américaine Fanny Osbourne repartie dans son pays pour divorcer, l’écrivain écossais décide alors de venir s’isoler au Monastier-sur-Gazeille, un petit village de Haute-Loire.
Il y reste un mois avant de se lancer en mal d’aventures dans la traversée des Cévennes à pied.
Son objectif : rallier Alès dans le Gard, une ville qu’il souhaite visiter depuis longtemps, fasciné par l’histoire de la révolte des camisards en pays cévenole.
Robert Louis Stevenson prend la route le 22 septembre 1878, accompagné de Modestine, une ânesse chargée de porter ses bagages.
220 km et douze jours plus tard, il met fin à son périple pédestre à Saint-Jean-du-Gard (l’animal se refusant à avancer) et rejoint finalement sa destination en diligence.
L’écrivain ayant consigné son aventure dans son journal de bord, sa traversée des Cévennes fait l’objet d’un livre publié l’année suivante sous le titre Voyage avec un âne dans les Cévennes.
Son récit connaît alors un rapide succès, à l’origine d’un véritable engouement pour cette pérégrination.
Le chemin de Stevenson aujourd’hui
Ainsi, depuis 1978, le GR70® propose de marcher sur les traces de Stevenson en empruntant le chemin qui porte désormais son nom, dont le tracé se veut aussi fidèle que possible.
Le parcours offre aux marcheurs de pouvoir contempler les paysages quasi inchangés dépeints par le jeune poète, depuis les « marécages couverts de bruyères » du massif de la Margeride au « cachet méridional indéfinissable » du Pont-de-Montvert.
Long de 272 km, le GR70® se parcourt généralement en douze à quatorze jours, au cours d’étapes de 13 km à 29 km.
Avec ou sans âne, le sentier est réservé aux randonneurs habitués aux dénivelés et à la marche au long cours. Des contournements plus faciles sont toutefois possibles et les étapes peuvent être adaptées en fonction de sa condition physique.
Le chemin de Stevenson en 12 étapes
- Étape 1 – Du Puy-en-Velay au Monastier-sur-Gazeille (19 km)
- Étape 2 – Du Monastier-sur-Gazeille au Bouchet-Saint-Nicolas (24 km)
- Étape 3 – Du Bouchet-Saint-Nicolas à Pradelles (21 km)
- Étape 4 – De Pradelles à Cheylard-l’Evêque (22 km)
- Étape 5 – De Cheylard l’Evêque à La Bastide-Puylaurent (27 km)
- Étape 6 – De La Bastide-Puylaurent au Bleymard (29 km)
- Étape 7 – Du Bleymard au Pont-de-Montvert (19 km)
- Étape 8 – Du Pont-de-Monvert à Florac (29 km)
- Étape 9 – De Florac à Cassagnas (19 km)
- Étape 10 – De Cassagnas à Saint-Etienne-Vallée-Française (24 km)
- Étape 11 – De Saint-Etienne-Vallée-Française à Saint-Jean-du-Gard (13 km)
- Étape 12 – De Saint-Jean-du-Gard à Alès (23 km)
En Dordogne, dans les pas de l’écrivain voyageur Harrison Barker
La découverte de la Dordogne par Edward Harrison Barker
Issu d’une famille de peintres, l’écrivain Edward Harrison Barker a toujours affirmé son amour pour la France qu’il sillonne durant les étés 1892 et 1893.
Au cours de ses pérégrinations, il découvre notammentles vallées de la Dronne, de la Garonne et de la Dordogne, à pied et en barque.
Il en tire de nombreux textes, réunis dans son livre Two Summers in Guyenne, A chronicle of the Wayside and Waterside, disponible dans sa traduction française depuis 2013 (Deux Étés en Guyenne, éditions Fanlac).
Considéré comme le premier visiteur anglais du Périgord de la période moderne à avoir laissé une trace écrite de sa visite, il dépeint dans son œuvre les personnes et paysages croisés sur son chemin.
Ainsi, son texte constitue aujourd’hui un précieux témoignage de la vie rurale de l’époque dans le grand Sud-Ouest.
L’héritage de Harrison Barker en Dordogne
Le conseil départemental de la Dordogne s’est inspiré des écrits du Britannique pour éditer des livrets-guides numériques proposant des itinéraires à parcourir à pied et/ou en canoë (Chemins de terre et d’eau de Harrison Barker).
S’inspirant des pérégrinations en barque de Harrison Barker, plusieurs bases de canoë sont disposées tout au long du parcours pour troquer les chaussures de rando contre des rames à sa guise.
Comme sur les chemins de Stevenson, le tracé se veut aussi fidèle que possible aux chemins empruntés par l’écrivain voyageur anglais.
Le parcours complet propose 80 km de sentiers balisés (7 km de voie verte et 73 km de balises Saint-Jacques) depuis la gare de Sarlat jusqu’à la gare du Buisson de Cadouin.
Le Train Express Régional permet de regagner facilement le point de départ.
Merci beaucoup pour ce partage des randos sur les traces de 3 artistes!!!