Vous partez en vadrouille en Indonésie et plus spécifiquement sur l’île de Java ? Vous avez envie de vous offrir une rando inoubliable qui vous en mettra plein la vue ?
Avec le volcan Kawah Ijen, préparez-vous à vivre une expérience inédite, entre les paysages lunaires, les blue fires et la rencontre des locaux, vous en reviendrez changé à tout jamais.
Déroulement de la randonnée sur Kawah Ijen
En solo ou avec un guide ?
Il faut savoir qu’en Indonésie, on vous oblige souvent à recourir aux services d’un guide.
Non pas parce que le site est dangereux et que les connaissances d’un local vous aideront à survivre dans un environnement hostile, mais simplement parce que cela leur permet de gagner de l’argent.
Si vous vous essayez au mont Batur (volcan sur l’île de Bali) ou sur Kawah Bromo (l’autre célèbre volcan de Java), vous n’aurez malheureusement pas le choix.
Sachez que l’ascension du mont Ijen peut se faire en solo, bien que certains essayeront de vous persuader de recourir à un guide.
Dans ce cas, louez votre propre véhicule, rendez-vous à l’entrée du parc et suivez les autres randonneurs, il n’y a qu’un seul chemin donc impossible de vous perdre.
D’une part, vous ferez des économies et d’autre part, vous ne serez pas obligé de vous coltiner une équipe de marcheurs que vous n’appréciez que très modérément.
Si vous préférez vous faire accompagner d’un guide, cela présente néanmoins l’avantage d’être pratique puisqu’un van viendra vous chercher directement à votre hôtel et vous y déposera une fois l’excursion terminée.
Étape 1 : du point de départ jusqu’à la découverte des blue fires
Le point de départ de la randonnée se trouve au village de Paltuding situé à 1 850 mètres d’altitude, et c’est ici qu’il vous faudra payer les frais d’entrée.
Vous débutez alors l’ascension pendant 1h à 1h30 de marche et soyons honnête, le chemin peut être assez raide parfois.
Vous arrivez alors à l’orée du cratère du Kawah Ijen et c’est de là que débute l’expérience exceptionnelle : vous pouvez y descendre et entrer littéralement dans le ventre du volcan.
Vous êtes en Indonésie, n’attendez pas un chemin bien balisé et sécurisé, cela n’existe pas. Vous évoluez de pierre en pierre et croisez les doigts pour ne pas déraper, tout en étant surpris par les mineurs locaux qui s’y déplacent si aisément.
Mais on vous fournit quand même un masque à oxygène pour éviter les émanations toxiques de soufre.
Une fois en bas, vous pouvez observer les « Blue Flames, » des flammes d’un bleu électrique et intense dues à la combustion des gaz sulfuriques lorsqu’ils sont au contact de l’air à des températures excédant 220 °C.
Entre la descente, l’observation et la remontée, comptez une bonne demi-heure.
Étape 2 : du cratère jusqu’au sommet
Une fois sorti du cratère, il est temps de reprendre votre ascension jusqu’au sommet du Kawah Ijen, culminant à 2 386 m d’altitude.
Il vous faudra encore ajouter une bonne grosse heure de marche, mais la bonne nouvelle est que la pente y est un peu moins raide.
Vous parcourez alors des sentiers sillonnant puis grimpez sur un chemin de lave avec de grosses crevasses impressionnantes.
Certains s’y offrent d’ailleurs une petite pause à l’abri du vent. Vous y découvrirez des arbres brûlés et noircis entourés de petits arbustes verts et aurez du mal à comprendre si la nature a repris ses droits ou non.
Progressivement, vous atteignez le sommet, trouvez-vous immédiatement un petit spot pour admirer le lever du soleil.
Celui-ci est d’une beauté inimaginable avec vue sur les autres volcans environnants et la tête au-dessus des nuages.
Et même si cela semble suffisant, sachez que votre ébahissement ne va pas s’arrêter là.
Le jour se lève et la lumière vous fait découvrir un paysage lunaire et vous donne le sentiment de ne pas être sur la planète Terre.
Vous pouvez continuer à marcher sur le sommet du volcan et si vous aimez les belles photos, alors vous risquez d’être servi. Vous pouvez, en effet, y admirer l’un des plus grands lacs de cratère du monde.
Celui-ci mesure 5 466 hectares, est d’une profondeur de 21 mètres, mais est surtout d’un bleu turquoise étonnant. Cette couleur ahurissante est due à l’acidité extrême du lac (il n’est clairement pas fait pour se baigner si vous tenez à votre peau) et à la présence de métaux fondus.
Étape 3 : la redescente
Certains s’aventurent sur le volcan durant la journée, mais il s’agit là d’une grosse erreur. L’idéal est de débuter l’ascension de nuit, ce qui vous permet, à la fois, de profiter des flammes bleues qui se font voir seulement dans l’obscurité extrême et de savourer un délicieux lever de soleil.
La conséquence est que durant toute l’ascension, vous ne profitez pas réellement des paysages. Mais lorsqu’arrive la redescente, vous en prenez alors plein la vue.
Chemins de lave, sentiers colorés, locaux en plein travail, et vue imprenable sur les montagnes et volcans environnants, vous en oublierez même que vous avez mal aux jambes.
Le choc des cultures
Si vous pensiez avoir déjà vécu une expérience visuelle intense, sachez que le Kawah Ijen va également vous offrir une expérience humaine qui va grandement vous faire relativiser.
Vous allez rencontrer et observer les porteurs de soufre qui travaillent dans des conditions extrêmement difficiles et dangereuses, disons-le franchement, pour des clopinettes puisqu’ils touchent environ 100 000 Rp par jour, soit moins de 6 euros.
Ils exercent certainement l’un des métiers les plus pénibles du monde puisqu’ils descendent quotidiennement dans le cratère pour y récupérer des morceaux de soufre d’une couleur jaune intense et se trimballent des charges de 60 à 90 kilos à plusieurs reprises, et ce, sans être particulièrement bien équipés.
Leur espérance de vie est de l’ordre de 40 ans, mais ils sont malgré tout très fiers de leur profession qui se transmet de génération en génération.
Vous serez également surpris, pour ne pas dire outré, par les porteurs de touristes.
Il s’agit souvent de touristes chinois relativement fainéants qui ont envie de profiter de la vue au sommet sans fournir le moindre effort, et parcourent donc l’ascension tranquillement installés dans une charrette avec une petite couverture sur les jambes.
Il faut pas moins de 3 porteurs, l’un devant muni d’un harnais afin de tirer tel un cheval, et deux derrière pour soulever la charrette. C’est assez révoltant à regarder, mais c’est aussi un excellent gagne-pain pour les travailleurs locaux.
Infos pratiques
Nous vous conseillons de débuter l’ascension vers 3/4h du matin pour être certain de profiter du lever de soleil.
Si vous arrivez un peu en avance, sachez qu’à l’entrée du parc, vous pouvez vous acheter un café, un chocolat chaud ou un petit snack à savourer autour d’un feu de camp, ce qui vous aidera à vous réchauffer et à prendre des forces avant l’ascension.
Attention, il fait froid là-haut, partez avec un manteau technique et un coupe-vent pour ne pas trop souffrir des températures basses. Vous pouvez également acheter bonnets et gants si vous n’en avez pas et on peut vous assurer qu’ils constituent une véritable source de confort.
Enfin, sachez que le Kawah Ijen est certainement l’un des volcans les plus actifs d’Indonésie puisque celui-ci est entré régulièrement en éruption en 1796, 1817, 1917, 1936, 1950, 1952, 1993, 1994, 1999, 2000, 2001 et 2002. L’expérience est unique et exceptionnelle mais ayez conscience de ses dangers.