Si l’Estonie est rarement citée dans le top des destinations rando, ce petit pays européen abrite pourtant une nature préservée propice à la marche.
Preuve en est avec la route Oandu-Argviidu-Ikla qui le traverse du nord au sud pour une plongée exceptionnelle dans un environnement fait de forêts, tourbières et marais.
Sur le chemin, les villages se font rares et la reconnexion avec la nature est garantie. Un beau défi qui n’a rien d’inaccessible.
Tentez par l’expérience ?
Suggestion d’itinéraire et informations pratiques, voici quelques pistes pour programmer votre prochaine escapade.
Le sentier RMK : deux semaines au cœur de la nature estonienne
Entre grandes tourbières, parcs nationaux et réserves naturelles, la nature préservée de l’Estonie offre un cadre de randonnée unique.
Pour les adeptes de la marche au long cours, ce petit pays se traverse du nord au sud, depuis le littoral du golfe de Finlande jusqu’à la frontière estonienne par la route Oandu-Aegviidu-Ikla ou sentier de randonnée RMK.
Long de 370 km, cet itinéraire traverse pas moins de neuf réserves naturelles, deux parcs nationaux et six comtés.
Sans difficulté majeure, la route Oandu-Aegviidu-Ikla se parcourt généralement en deux semaines placées sous le signe de la reconnexion avec la nature.
L’implantation de panneaux informatifs le long du sentier permet également d’en apprendre un peu plus sur le patrimoine et la culture forestière en Estonie.
De quoi mêler sport et culture le temps d’une escapade nature dans un pays peu connu des marcheurs.
Parcourir la route Oandu-Aegviidu-Ikla du nord au sud : suggestion d’itinéraire
Jours 1 et 2 – De Oandu à Kalmeoja
Cette première étape de deux jours mène sur une longue portion de randonnée d’une quarantaine de kilomètres.
Le départ dans le superbe parc national de Lahemaa annonce le programme et la suite du parcours sur le sentier RMK ne tarde pas à dévoiler toute la splendeur des paysages estoniens.
Le sentier passe notamment par le canyon de la rivière Pärlijõgi, les chutes de Nõmmeveski et de Vasaristi.
Quelques petits villages permettent également de se ravitailler sur la route.
Jour 3 – De Kalmeoja à Nikerjärve
Le troisième jour de marche est marqué par la découverte de la tourbière de Viru, avant de gagner la réserve naturelle de Põhja-Kõrvemaa.
Cette dernière abrite de splendides lacs et forêts ainsi que la grande tourbière de Suru.
Jours 4 et 5 – De Nikerjärve à Hirvelaane
La réserve naturelle de Põhja-Kõrvemaa abrite l’une des plus longues promenades en bois du pays.
Construite au-dessus de la tourbière de Kakerdaja, elle s’étire sur 3,5 km et permet de profiter d’un point de vue exceptionnel sur les environs.
À sa sortie, le chemin continue pendant environ 20 km sur des petites routes de gravier jusqu’au lac du réservoir Paunküla.
Un bref retour à la civilisation permet de faire le plein de provisions dans les petits villages d’Ardu ou Kõue, avant d’atteindre lecomté de Rapla et le camping de Hirvelaane, destination de l’étape.
Jours 6 et 7 – De Hirvelaane à Kellissaare
Le début du sixième jour poursuit l’exploration du comté de Rapla, avec ses fermes et ses villages rustiques.
Changement total d’ambiance ensuite avec la traversée de la grande tourbière de Loosalu, nichée sur la colline sacrée de Paluküla Reevimägi.
Vient ensuite une autre tourbière, celle de Mukri et sa tour d’observation haute de 14 mètres.
L’aire de récréation de Sakala et le campement de Kellissaare marquent la fin de l’étape.
Jours 8 – De Kellissaare à Hüpassaare
Au huitième jour d’exploration, le sentier sillonne à travers l’aire de récréation de Sakala, avant de rejoindre Kurgja.
Dans ce petit village, ne manquez pas la visite de la Ferme-Musée C.R.Jakobson qui retrace l’histoire de l’auteur et politicien Carl Robert Jacobson.
Le chemin mène ensuite à Hüpassaare, au cœur du parc national de Soomaa.
Jours 9 et 10 – De Hüpassaare à Kopra
L’exploration du parc national de Soomaa continue au début de cette nouvelle étape.
Ce vaste territoire de 390 km² abrite nombre de tourbières, forêts et prairies protégées, de même qu’un riche patrimoine culturel typique du sud-ouest de l’Estonie.
Une halte au centre d’accueil des visiteurs permet d’en apprendre plus sur la biodiversité de cet environnement préservé.
Jours 11 et 12 – De Kopra à Ikla
La dernière étape mène aux forêts du comté de Pärnu, un site bien connu des cueilleurs de champignons.
Plusieurs options sont possibles pour passer la nuit : aux abords du lac Rae, à proximité du golfe de Riga (à Kapri ou à Lemme) ou dans la forêt, le long du sentier.
Le dernier jour, le chemin rejoint le village d’Ikla où se termine le sentier.
La traversée de l’Estonie : guide pratique
Hébergement
L’Estonie interdit le camping sauvage. Cependant, les campements ne manquent pas et vous n’aurez aucun mal à trouver des emplacements autorisés pour planter la tente.
Ces espaces dédiés mettent généralement à disposition des randonneurs une table de pique-nique, du bois de chauffage et un emplacement pour faire le feu.
Les offices de tourisme et postes d’accueil des parcs proposent des cartes détaillées des installations de camping disséminées sur le sentier.
Un tableau des distances renseigne également sur les kilomètres à parcourir entre chaque spot de bivouac.
Ravitaillement
Le parcours traverse rarement des villages. Vous devrez donc profiter de chaque occasion pour faire le plein de provisions.
Vous trouverez de l’eau dans les centres d’accueil des visiteurs des parcs naturels. Les lacs et rivières sont également de bonnes ressources, à condition d’emporter des pastilles de purification.
Répulsif anti-moustiques
Le climat humide, les lacs et marais offrent un environnement de premier choix pour les moustiques.
Un répulsif est donc obligatoire et un chapeau équipé d’une moustiquaire est vivement recommandé, au risque de perdre patience.
Dans les forêts, les taons prennent le relais. Pensez-y au moment de vous équiper !
Balisage
La route Oandu-Aegviidu-Ikla est indiquée par des marquages blanc-rouge-blanc, des bornes kilométriques et des panneaux de signalisation.
Niveau de difficulté
Les amateurs de marche au long cours qui ne cherchent pas nécessairement la difficulté auront plaisir à parcourir cet itinéraire. Le terrain majoritairement plat rend ce défi sportif accessible au plus grand nombre.