Tout plaquer pour partir à l’autre bout du monde, vous en rêvez ?
Depuis l’Écosse jusqu’aux confins de l’Australie en passant par l’Alaska et le Canada, ces quatre treks aux airs d’ailleurs sont la garantie d’une déconnexion totale avec la civilisation pour mieux y revenir… ou pas !
La traversée des Highlands de l’Ouest : au bout du monde de l’autre côté de la Manche
- Distance : 152 km
- Dénivelé : 4 100 m D+
- Durée : 7 jours
- Niveau : facile à modéré
La Traversée des Highlands de l’Ouest ou West Highland Way est certainement le chemin de grande randonnée le plus spectaculaire d’Écosse.
Depuis Milngavie dans la banlieue de Glasgow jusqu’à Fort William, l’itinéraire traverse quelques-uns des plus beaux paysages de la région des Highlands dans une ambiance sauvage de bout du monde.
Lochs, vastes forêts de chênes, déserts de monts et de landes baignés dans des lumières surnaturelles, la nature est omniprésente et la civilisation se fait souvent lointaine.
Si ce trek donne l’impression de marcher aux confins du monde, il n’en oublie pas pour autant le confort des randonneurs.
La Traversée des Highlands de l’Ouest dispose en effet de très bonnes infrastructures tant sur le plan des hébergements que du ravitaillement. Un service de portage est même proposé afin d’alléger les paquetages.
Condition physique
L’itinéraire est accessible à tout bon marcheur. La principale difficulté réside dans l’instabilité de la météo. Faciles sous le soleil, les sentiers de la West Highland Way deviennent moins agréables dès lors que la pluie et le vent s’en mêlent. Ces phénomènes n’étant pas rares en Écosse, préparez-vous à quelques averses et gardez le moral jusqu’au retour du soleil. Les paysages humides baignés dans la lumière du soleil ne feront que renforcer cette impression d’ailleurs.
Quand partir ?
La West Highland Way est praticable d’avril à octobre. Évitez si possible les mois de juillet et août. En plein été, les sentiers connaissent un pic de fréquentation qui nuit à l’expérience de déconnexion totale. Si vous n’avez pas le choix, préférez un départ en dehors des week-ends.
La piste Chilkoot : marcher vers l’inconnu aux confins du Grand Nord
- Distance : 53 km
- Dénivelé : 1 700 m D+
- Durée : 5 jours
- Niveau : difficile
Au sud-est de l’Alaska, le Chilkoot Trail emprunte le chemin historique des chercheurs d’or du XIXe siècle pour rejoindre la région canadienne du Klondike, avec un passage de frontière au col Chilkoot, à 1 700 mètres d’altitude.
Au cœur de ce territoire mythique où les paysages sauvages s’étendent à perte de vue, le sentiment d’isolement absolu ne tarde pas à arriver.
La sensation est d’autant plus forte que seuls cinquante randonneurs sont autorisés à prendre le départ chaque matin, après réservation auprès des Parcs canadiens.
Dans ce territoire grand comme trois fois la France, l’aventure se vit à l’état brut et ajoute à cette atmosphère de bout du monde.
L’hébergement se fait sous tente et aucun point ne permet le ravitaillement en cours de route. Vous devrez donc prévoir (et porter) vos provisions pour les cinq jours de trek.
Condition physique
La piste du Chilkoot Trail affiche une difficulté modérée, à l’exception du passage de col Chilkoot, plus difficile.
Une mauvaise météo peut également élever considérablement la technicité du parcours.
L’itinérance nécessite donc un bon entraînement avant de s’aventurer dans les paysages sauvages de ce territoire isolé.
Quand partir ?
La période favorable à la randonnée est très courte.
Pour mettre toutes les chances de votre côté niveau météo, mieux vaut miser sur la deuxième quinzaine de juillet ou le mois d’août.
Le trek reste cependant possible de juin à septembre.
La traversée de Charlevoix : au-delà des derniers villages à la découverte de l’arrière-pays canadien
- Distance : 105 km
- Dénivelé : 2 700 m D+
- Durée : 7 jours
- Niveau : modéré
Rares sont les pays qui permettent de se sentir seul au monde.
Avec ses territoires sans frontières qui s’étendent jusqu’à l’océan glacial Arctique, le Canada est l’un d’eux.
Pour goûter à cette sensation du bout du monde chez nos cousins Québécois, rendez-vous sur l’une des plus belles randonnées de la région : la Traversée de Charlevoix.
Ce trek de sept jours créé en 1970 au-delà des derniers villages explore l’arrière-pays, sillonnant à travers des espaces grandioses ouverts sur le Grand Nord.
Ici, la nature semble avoir repris ses droits. La faune et la flore y sont superbement variées, les forêts boréales incroyables et la rivière Malbaie se dévoile dans toute sa majesté.
Dans ces paysages primitifs, seuls les chalets et refuges disposés le long du sentier rappellent la présence des hommes.
Ces abris sommaires offrent le minimum nécessaire pour passer la nuit à l’abri (toilette sèche, poêle à bois, cuisinière et lampe à gaz, table et bancs, couchette).
Un équipement minimaliste qui participe de cette ambiance hors du temps. Vous l’aurez sans doute deviné : le sentier ne dispose d’aucun point de ravitaillement.
Vous devrez donc apporter vos victuailles pour sept jours.
Un service de dépose de nourriture est toutefois proposé par les gestionnaires de la Traversée de Charlevoix.
Condition physique
La Traversée de Charlevoix nécessite un minimum d’expérience du fait de l’isolement. Le sentier en lui-même ne présente pas de difficulté technique majeure et le balisage permet de s’orienter facilement.
Quand partir ?
Le sentier est praticable dès début juin. La période de mi-juin à mi-septembre offre cependant les conditions de marche les plus favorables. Les amateurs de ski de randonnée peuvent également effectuer la traversée en hiver.
L’Overland Track : au bout du bout du monde en Tasmanie
- Distance : 80 km
- Dénivelé : 1 400 m D+
- Durée : 7 jours
- Niveau : modéré
Depuis la France, l’Australie et plus encore la Tasmanie représentent déjà le bout du monde.
Difficile en effet de trouver plus loin que cette île australe bordée par les océans Pacifique et Indien.
C’est au cœur de ce territoire préservé par des zones protégées que se trouve l’Overland Track, un trek d’une semaine aux airs d’ailleurs.
Long de 80 km, l’itinéraire sillonne les hautes terres tasmaniennes pour offrir une randonnée considérée comme l’une des plus belles de la planète.
Et pour cause. L’immersion dans ses paysages grandioses tout droit sortis d’un film fantastique ne manque pas d’émerveiller ceux qui la parcourent.
Dans ces grands espaces aux sommets irréels, voir débarquer un dinosaure n’aurait finalement rien de surprenant, tandis que les lacs de montagne et les chutes d’eau ajoutent à la magie des lieux.
Au beau milieu de ces paysages sauvages, l’offre d’hébergement est sommaire et se fait principalement dans des refuges non gardés installés au bord du sentier.
La place n’est cependant pas garantie, ce qui rend la tente quasi obligatoire.
Condition physique
L’itinéraire est plutôt facile.
Toutefois, l’absence de ravitaillement en cours de route, l’isolement des sentiers et les conditions météo pas toujours favorables en font un trek réservé aux randonneurs expérimentés en matière d’itinérance.
Si vous n’êtes pas certain de vous, optez pour une randonnée accompagnée.
Quand partir ?
De décembre à mai, l’été et l’automne austral sont propices à la traversée.
Le sentier reste ouvert le reste de l’année, mais les conditions de marche y sont bien moins favorables et exigent une certaine expérience de l’itinérance.
Attention également à ne pas partir sur un coup de tête. L’Overland Track accueille seulement soixante personnes par jour. La réservation est donc obligatoire.