Il s’agit d’un sentier de Grande Randonnée qui fait le tour du massif du Queyras, dans le département des Hautes-Alpes, à proximité de la frontière italienne.
La boucle traverse également le parc naturel régional du Queyras, réputé pour ses paysages préservés et ses villages de montagne pittoresques.
Voici un guide ultra complet pour préparer un Tour du Queyras, en abordant les étapes classiques, les variantes possibles, la difficulté, la faune, la flore, la géologie, et tout ce qu’il faut savoir pour en profiter pleinement.
1. Caractéristiques générales du GR 58
Le GR 58 parcourt environ 130 km pour un peu moins de 8000 m de dénivelé positif lorsqu’il est suivi dans sa version la plus courante, dite « classique ».
La plupart des randonneurs choisissent de l’effectuer en 7 jours, même s’il existe plusieurs façons de découper l’itinéraire (de 6 à 10 étapes, voire plus, selon la condition physique et les envies de chacun).
Sur le plan technique, la difficulté est généralement considérée comme modérée : la majorité du parcours se déroule sur des sentiers bien tracés et balisés. Sur le plan physique, tout dépend de l’allure et du nombre d’étapes. Avec environ 20 km et 1200 à 1300 m de dénivelé positif par jour, il est conseillé de disposer d’une condition physique correcte, sans nécessairement être un sportif de haut niveau.
Bon à savoir : Le GR 58 est idéal pour un premier trek de plusieurs jours, à condition de bien préparer son itinéraire et son matériel. Les sentiers du Queyras sont en général « indulgents » et on y trouve de nombreux points de ravitaillement possibles.
2. Points de départ et organisation des étapes
Même si le GR 58 forme une boucle, il est habituel de démarrer la randonnée depuis Ceillac.
D’autres points de départ sont envisageables, comme Abriès ou Arvieux, mais Ceillac est souvent mis en avant pour des raisons pratiques (accès, hébergements, organisation du tracé).
Il existe différentes propositions de découpages en étapes. Un découpage en 6 étapes est possible, même s’il peut alors paraître plus sportif (avec de belles journées à 1200 ou 1300 m de dénivelé). Il n’est pas rare de voir aussi des plans sur 7 à 10 étapes pour alléger la difficulté.
Enfin, il est envisageable d’intégrer une journée de repos (ou « day-off ») à Abriès, qui offre de bonnes possibilités d’hébergement et de ravitaillement.
Le tracé officiel du GR 58 intègre une célèbre variante, la crête de Gilly, qui est très souvent empruntée car elle offre des panoramas plus marquants que l’itinéraire principal sur cette section. En outre, certaines variantes permettent de rejoindre l’Italie, d’autres de passer par des sommets ou des lacs plus sauvages. La flexibilité de ce parcours est un véritable atout pour ceux et celles qui aiment sortir un peu des sentiers balisés.
3. Variantes et parcours revisités
L’un des grands avantages du Tour du Queyras (GR 58) réside dans ses nombreuses variantes. Il est possible d’ajouter ou de retirer des segments plus alpins, de traverser des secteurs sauvages ou d’emprunter des sentiers moins fréquentés.
Certains itinéraires revisités mènent par exemple vers la haute vallée de l’Ubaye, frontière naturelle avec le Queyras, et peuvent inclure un passage « hors sentier » pour se retrouver dans des zones très peu fréquentées. Pour ceux qui recherchent davantage de solitude et de sensations alpines, les possibilités sont multiples.
Autre suggestion : inclure l’ascension d’un sommet à plus de 3000 m le long de l’itinéraire. Plusieurs d’entre eux sont relativement accessibles techniquement, bien qu’il faille toujours rester vigilant quant à la météo et à la difficulté de ces ascensions. Il est judicieux de les planifier à l’avance pour les intégrer correctement à son planning.
4. Géologie du Queyras
Le massif du Queyras se caractérise par une dominante de schistes lustrés, roches métamorphiques typiques des Alpes du Sud. Elles confèrent aux reliefs un aspect moins escarpé que dans des massifs plus « durs » (ex. Ecrins ou Mercantour).
Toutefois, d’autres roches sont également bien présentes. La dolomie se retrouve par exemple au niveau du très reconnaissable Pic de Rochebrune, dont la couleur rappelle parfois les paysages dolomitiques italiens. De la serpentinite peut aussi affleurer localement, donnant aux reliefs des teintes vert-bleu caractéristiques. Il est recommandé d’observer attentivement la diversité de ces roches, qui façonne des ambiances et panoramas très variés d’une vallée à l’autre.
5. Faune et flore
La faune du Queyras est particulièrement riche. En l’espace de quelques jours, il est possible d’observer chamois, bouquetins, marmottes (très présentes et peu farouches), vautours fauves, aigles royaux et parfois circaètes Jean-le-Blanc (caractérisés par un dessous d’ailes blanc).
La flore n’est pas en reste, surtout au printemps, lorsque le Queyras se couvre de fleurs sauvages. À l’automne, ce sont les mélèzes qui embrasent le paysage d’une couleur dorée unique.
Une grande partie du Tour se déroule dans le parc naturel régional du Queyras. Il convient de respecter les réglementations en vigueur :
- Les chiens sont interdits.
- Le bivouac est toléré à l’intérieur du Parc, hors réserve de Ristolas – Mont Viso (que le GR 58 ne traverse pas directement).
Il est donc important de se renseigner sur ces contraintes avant le départ.
6. Le Mont Viso, voisin majestueux
Le Mont Viso, situé de l’autre côté de la frontière italienne, domine souvent l’horizon lorsqu’on évolue sur le Tour du Queyras. Bien qu’il ne fasse pas partie du massif du Queyras ni du parc, sa présence imposante sert parfois de repère et rappelle la proximité de l’Italie.
7. Période recommandée
Le GR 58 peut se parcourir du printemps à l’automne. Au printemps, les paysages sont fleuris et les conditions climatiques plus douces, mais il peut subsister des névés à certaines altitudes. En automne, le Queyras se pare de magnifiques couleurs, principalement grâce aux forêts de mélèzes. Il est cependant important de garder un œil sur la météo car les chutes de neige précoces ne sont pas rares en altitude.
8. Ambiance et accueil
Le Queyras est réputé pour son accueil chaleureux et ses villages typiques (comme Saint-Véran, l’un des plus hauts d’Europe). Les randonneurs constatent rapidement la convivialité des habitants et la beauté singulière de cette région.
Les hébergements en refuges, gîtes et hôtels de montagne sont nombreux et très habitués à recevoir des marcheurs. Il est conseillé de réserver à l’avance en période estivale, surtout si l’on voyage en groupe.
9. Conseils pratiques pour la préparation
- Condition physique : prévoir un minimum d’entraînement (randonnées à la journée avec dénivelé) et augmenter progressivement la charge de marche.
- Équipement : emporter de bonnes chaussures de randonnée, un sac à dos adapté (environ 40-50 L pour plusieurs jours), des vêtements adaptés aux changements de temps rapides en montagne, une veste imperméable et coupe-vent, ainsi qu’un sac de couchage si le bivouac est envisagé.
- Cartes et orientation : se munir d’une carte IGN au 1 : 25 000 du Queyras (par exemple, les cartes spécifiques au GR 58) et/ou d’un GPS de randonnée. Le balisage GR est fiable, mais les variantes hors sentier demandent plus de compétences en orientation.
- Ravitaillement : les villages traversés (Ceillac, Abriès, Arvieux, etc.) permettent de se réapprovisionner en nourriture. Il est tout de même recommandé d’avoir quelques repas de secours en cas de besoin.
- Respect de la réglementation : consulter les règles du parc naturel régional du Queyras : interdiction des chiens, restrictions sur le bivouac dans certaines zones, et veillez à bien redescendre ses déchets.
Ses nombreuses variantes permettent d’adapter le parcours à tous les profils de randonneurs, du trekkeur novice souhaitant vivre sa première expérience en itinérance, au plus expérimenté cherchant des passages hors sentier pour s’immerger dans des zones alpines plus sauvages.
Son terrain globalement accueillant, la variété de sa faune et de sa flore, la richesse de son patrimoine et la disponibilité des hébergements font de ce tour l’un des grands classiques de la randonnée en France. Il est donc vivement recommandé de bien préparer son itinéraire, de se renseigner sur les conditions météo et de partir à la découverte de ce massif d’exception dans les meilleures dispositions.