7741 mètres de dénivelé positif cumulé.
C’est le chiffre (le chiffre peut dépendre des variantes) qui résume à lui seul l’ampleur du défi que représente le GR58 Tour du Queyras.
Ce sentier de grande randonnée, niché au cœur du Parc Naturel Régional du Queyras dans les Hautes-Alpes, offre une boucle spectaculaire de 130 km à travers des paysages alpins à couper le souffle.
Des forêts de mélèzes aux alpages verdoyants, en passant par des cols vertigineux et des lacs miroitants, le GR58 est un condensé de ce que les Alpes françaises ont de plus beau à offrir.
Ceillac, point de départ d’une odyssée alpine
Le village de Ceillac, niché à 1640 mètres d’altitude, marque le début et la fin de cette aventure circulaire.
Dès les premiers pas, le ton est donné : le sentier s’élève rapidement, offrant des vues panoramiques sur la vallée.
Les 7,5 premiers kilomètres jusqu’au Col des Thures sont un véritable test pour les mollets, avec un dénivelé positif de 850 mètres.
L’architecture traditionnelle de Ceillac, avec ses maisons en pierre et ses toits en lauze, offre un dernier aperçu de la civilisation avant de plonger dans la wilderness alpine.
Ne manquez pas de faire le plein d’eau à la fontaine du village et de vérifier une dernière fois votre équipement.
Équipement essentiel pour le départ
- Chaussures de randonnée montantes et imperméables
- Bâtons de marche télescopiques
- Veste imperméable et coupe-vent
- Carte IGN 3637OT et boussole (en complément du GPS)
- Réserve d’eau d’au moins 2 litres par personne
Le col des Thures : 2194 m de panorama alpin
Après 3 heures d’effort soutenu, le Col des Thures offre une récompense visuelle exceptionnelle. À 2194 mètres d’altitude, le regard embrasse un panorama à 360° sur les sommets environnants.
Au nord, le Mont Viso domine l’horizon de ses 3841 mètres. À l’est, la vallée de la Durance s’étire à perte de vue.
Ce col marque également la transition entre deux ambiances distinctes. Derrière vous, les forêts denses de mélèzes ; devant, les alpages d’altitude s’étendent à perte de vue, ponctués de blocs erratiques témoins de l’ère glaciaire.
« Le Col des Thures, c’est comme une porte entre deux mondes. D’un côté, la forêt protectrice ; de l’autre, l’immensité des alpages. C’est ici que les randonneurs réalisent vraiment dans quelle aventure ils s’engagent. »
– Marie Duchêne, accompagnatrice en montagne depuis 1995
Saint-Véran : l’art de vivre en altitude
À 2040 mètres d’altitude, Saint-Véran s’enorgueillit du titre de « plus haute commune d’Europe ».
Ce village authentique, étape incontournable du GR58, offre un précieux moment de repos après une journée de marche intense.
Les maisons traditionnelles en bois et pierre, avec leurs célèbres cadrans solaires, témoignent d’un art de vivre montagnard séculaire.
Ne manquez pas la visite du Musée de la Mine de Saint-Véran. Il raconte l’histoire fascinante de l’exploitation du cuivre dans la région, une activité qui remonte à l’âge du bronze. Les galeries reconstituées et les outils d’époque offrent un voyage dans le temps saisissant.
Ravitaillement et repos à Saint-Véran
- Épicerie « Chez Mathilde » pour le ravitaillement en produits locaux
- Gîte d’étape « Le Toî du Monde » pour une nuit réparatrice
- Restaurant « La Table du Queyras » pour goûter aux spécialités locales
Le col Agnel : 2744 m entre France et Italie
Le col Agnel représente l’un des points culminants du GR58. À 2744 mètres d’altitude, il marque la frontière entre la France et l’Italie.
L’ascension depuis Saint-Véran est exigeante : 12 km pour 700 mètres de dénivelé positif. Le sentier, bien balisé, serpente à travers des pentes d’éboulis et des zones de pelouse alpine.
Au sommet, le panorama est à couper le souffle. À l’est, le Mont Viso (3841 m) domine l’horizon italien.
À l’ouest, la vue plonge vers les vallées françaises du Queyras. C’est ici que les conditions météo peuvent changer rapidement : soyez attentifs aux signes précurseurs d’orages, fréquents l’après-midi en été.
Précautions au col Agnel
- Vérifier la météo avant l’ascension
- Prévoir des vêtements chauds (la température peut chuter brutalement)
- Se protéger du soleil (crème solaire indice 50+, lunettes, chapeau)
- Rester vigilant face aux vents violents fréquents au col
Le lac du Malrif : une oasis d’altitude à 2580 m
Après la descente du col Agnel, le GR58 mène au lac du Malrif, véritable joyau niché à 2580 mètres d’altitude.
Ce lac glaciaire, d’un bleu profond, offre un contraste saisissant avec les pentes rocheuses environnantes.
La zone est propice à l’observation de la faune alpine : marmottes, chamois et aigles royaux sont fréquemment aperçus.
Le lac est entouré de pelouses alpines où fleurissent, en été, des espèces rares comme l’edelweiss ou le génépi.
La baignade est tentante mais déconseillée : la température de l’eau dépasse rarement les 10°C, même au cœur de l’été.
« Le lac du Malrif, c’est comme un miroir posé sur la montagne. Quand l’eau est calme, on a l’impression que le ciel et la terre se confondent. C’est un endroit magique pour observer le lever du soleil. »
– Jean-Pierre Coutaz, photographe naturaliste
Abriès : une halte bucolique au cœur du Queyras
Niché à 1550 mètres d’altitude, le village d’Abriès offre une pause bienvenue aux randonneurs du GR58.
Ses ruelles étroites, ses fontaines en pierre et ses maisons aux façades colorées lui confèrent un charme authentique.
C’est l’occasion de se ravitailler, de prendre une douche chaude et de dormir dans un vrai lit avant d’attaquer la seconde moitié du parcours.
Ne manquez pas la visite de l’église Saint-Pierre-et-Saint-Paul, dont le clocher à bulbe est typique de l’architecture religieuse du Queyras.
Le soir, les terrasses des cafés s’animent et offrent l’occasion de partager ses expériences avec d’autres randonneurs.
Services utiles à Abriès
- Office de tourisme : informations sur les conditions météo et l’état des sentiers
- Superette « Proxi » : ravitaillement en produits frais et locaux
- Gîte « L’Echaillon » : hébergement confortable et cuisine familiale
- Bar « Le Petit Abri » : ambiance conviviale pour échanger avec les locaux
Le hameau de Souliers : un voyage dans le temps à 1800 m
Perché à 1800 mètres d’altitude, le hameau de Souliers semble figé dans le temps. Ses chalets en bois et pierre, ses toits en bardeaux de mélèze et ses fenils traditionnels offrent un aperçu de la vie montagnarde d’antan.
Le GR58 traverse le hameau, offrant une pause pittoresque aux randonneurs.
La fontaine centrale, toujours en activité, permet de refaire le plein d’eau fraîche. En été, les prairies alentour se couvrent de fleurs alpines, créant un tapis multicolore propice à la contemplation et à la photographie.
Le col de Furfande : 2500 m de défi technique
Le col de Furfande représente l’un des passages les plus techniques du GR58. L’ascension depuis le hameau de Souliers est rude : 700 mètres de dénivelé sur 5 km de sentier escarpé.
Les derniers hectomètres, sur un terrain d’éboulis, nécessitent une attention particulière, surtout par temps humide.
Au sommet, à 2500 mètres d’altitude, la vue est spectaculaire. Au nord, le massif des Écrins domine l’horizon. Au sud, le regard plonge vers la vallée du Guil.
C’est un endroit idéal pour observer les gypaètes barbus, ces immenses rapaces réintroduits dans le Queyras.
Conseils pour le col de Furfande
- Partir tôt le matin pour éviter les orages d’après-midi
- Utiliser les bâtons de marche pour la stabilité dans les éboulis
- Prévoir des gants légers pour les passages rocheux
- Rester vigilant face aux chutes de pierres potentielles
Arvieux : la dernière étape avant le retour
Le village d’Arvieux, situé à 1550 mètres d’altitude, marque l’avant-dernière étape du GR58.
Son cadre bucolique, avec ses prairies verdoyantes et ses chalets traditionnels, offre un contraste reposant après les passages techniques des jours précédents.
C’est l’occasion de se ressourcer avant la dernière étape jusqu’à Ceillac.
Ne manquez pas la visite de la Maison de l’Artisanat du Queyras. Elle présente les savoir-faire traditionnels de la région : sculpture sur bois, tissage, fabrication de jouets…
C’est l’endroit idéal pour ramener un souvenir authentique de votre périple.
À ne pas manquer à Arvieux
- Dégustation de fromage local à la fromagerie « La Chèvrerie d’Arvieux »
- Visite de l’atelier de sculpture sur bois « L’Art et la Manière »
- Repas traditionnel au restaurant « La Table du Queyras »
Le retour à Ceillac : boucler la boucle de 130 km
La dernière étape du GR58, d’Arvieux à Ceillac, offre une synthèse des paysages traversés durant le périple.
Le sentier traverse des forêts de mélèzes, longe des torrents tumultueux et offre des vues panoramiques sur les sommets environnants. Les 15 derniers kilomètres sont un mélange de nostalgie et d’euphorie à l’approche du but.
L’arrivée à Ceillac est empreinte d’émotion. Le clocher de l’église Saint-Sébastien, point de repère familier, annonce la fin de l’aventure.
C’est le moment de célébrer l’accomplissement des 130 km parcourus et des 7741 mètres de dénivelé positif cumulé.
« Quand on revoit le clocher de Ceillac après avoir bouclé le Tour du Queyras, on ressent un mélange de fierté et de tristesse que l’aventure se termine. Mais on sait déjà qu’on reviendra, car le Queyras ne vous lâche jamais vraiment. »
– Sophie Blanchard, guide de haute montagne
Le GR58 : une aventure à la portée de tous ?
Le GR58 Tour du Queyras est une randonnée exigeante qui nécessite une bonne condition physique et une expérience préalable de la moyenne montagne.
Cependant, sa modularité permet à chacun de l’adapter à son niveau. Que vous choisissiez de le parcourir intégralement en 7 à 10 jours, ou de n’en faire qu’une section, le GR58 offre une immersion totale dans l’un des plus beaux territoires des Alpes françaises.
Avec le changement climatique qui transforme progressivement les paysages alpins, chaque randonnée sur le GR58 est une occasion unique de découvrir un environnement en mutation. Alors, quand partirez-vous à la découverte des trésors du Queyras ?
Pour préparer votre aventure, n’hésitez pas à consulter les ressources officielles du Parc Naturel Régional du Queyras et à télécharger le fichier GPX du parcours sur le site IGNrando.
Bonne route sur les sentiers du Queyras !