Dire qu’il y a plus de modèles de chaussures de trail que de traileurs est à peine exagéré !
Alors que la pratique connaît un essor sans précédent, les équipementiers rivalisent d’inventivité dans le but de proposer « toujours plus » : toujours plus de légèreté, toujours plus de confort, toujours plus de relance, etc.
Une fois face au rayon, difficile cependant de faire un choix. Voici donc un guide pratique qui reprend les fondamentaux d’une bonne paire de chaussures de trail.
L’accroche : crampons et gomme adhérente obligatoires
L’accroche est le premier critère à prendre en compte au moment de choisir vos chaussures de trail.
En effet, si courir sur la route ne nécessite pas de tenue particulière, les terrains boueux, jonchés de racines ou de pierres n’impliquent pas les mêmes exigences.
Deux éléments principaux jouent sur la qualité de l’accroche :
- La gomme. La matière de la semelle extérieure doit permettre une parfaite adhérence sur les rochers humides, l’herbe, la boue, etc. Toutes les chaussures de trail ne présentent pas les mêmes spécificités en fonction du terrain de course. Votre choix dépendra donc avant tout de votre pratique. Par ailleurs, certains fabricants spécialisés collaborent avec des équipementiers trail, donnant naissance à des gommes haute technologie parfaitement adhérentes. On pense notamment à Vibram ou encore Michelin (Inov8), qui sont des gages de qualité.
- Les crampons. Les crampons de la semelle doivent être marqués. Là encore, les espaces et hauteurs varient en fonction du terrain auxquels ils se destinent afin de répondre à des besoins différents : débourrage, bonne accroche, griffe facilitée, etc. Une constante toutefois : les crampons les plus performants (isolés et marqués) sont aussi les plus fragiles.
Le maintien et la stabilité : un pied tenu pour une course sécure
La pratique du trail amène sur des terrains techniques, tour à tour pentus, rocailleux, glissants, etc. La chaussure doit donc offrir un maintien optimal du pied afin de prévenir le risque de blessure.
Optez pour une semelle assez rigide qui ne vrillera pas sur les pistes en dévers. Veillez également à ce que votre talon soit parfaitement maintenu à l’arrière de la chaussure.
Une chaussure bien ajustée doit offrir un excellent maintien du pied tout en laissant assez d’espace à vos orteils.
Côté lacets, deux systèmes sont principalement proposés aux traileurs : les lacets classiques et les lacets rapides (type Quicklace).
Plus pratique, le laçage rapide permet un serrage parfaitement ajusté en quelques secondes avant de pouvoir être verrouillé à l’aide d’un petit curseur.
Si vous optez pour l’option rapide, vérifiez la présence d’une petite poche destinée à ranger le bouton de serrage, au risque de vous prendre les pieds dans une branche.
Quoi qu’il en soit, vous devez vous sentir pleinement confiant dans vos chaussures.
L’amorti : peu d’amorti pour de meilleures sensations
Contrairement aux modèles de running classiques, une bonne chaussure de trail ne doit pas être trop amortissante.
Les raisons ?
Un amorti limité permet un bon dynamisme pour une bonne relance à chaque foulée. Par ailleurs, une semelle moins amortissante (et donc moins épaisse) offre de meilleures sensations, améliorant la pose du pied sur les terrains techniques.
Moins d’amorti, c’est avant tout plus de précision pour négocier les zones techniques.
Les terrains de trail étant dans leur grande majorité moins durs que le bitume, un amorti limité n’aura pas d’impact négatif sur vos articulations.
Le matériau de la tige : respirant avant tout
Sur terrain humide ou par temps pluvieux, de nombreux traileurs se posent la question d’investir dans des chaussures de trail imperméables.
Les modèles en Gore-Tex nécessitent une précision importante : s’ils contribuent à retarder la pénétration de l’eau, ils en compliquent considérablement l’évacuation.
Or, en courant dans des conditions humides ou pluvieuses, vous finirez la plupart du temps avec les pieds mouillés, soit parce que l’eau aura ruisselé le long de votre jambe, soit parce qu’une flaque sera passée par-dessus votre basket.
Dans ce cas, bonne chance pour faire sécher vos pieds dans une chaussure imperméable !
Nous vous conseillons donc de privilégier deschaussures de trail classiques, respirantes et aérées. En hiver, un rembourrage chaud peut être un petit plus, bien qu’il reste rare d’avoir froid au pied pendant une course.
Le drop : à choisir en fonction de sa foulée
Le drop désigne la différence de hauteur entre l’avant et l’arrière de la semelle. Il varie en général entre 4 mm et 12 mm, avec un talon toujours plus haut que les orteils.
Le bon drop dépend avant tout de vos sensations et de vos habitudes de course.
En fonction de votre foulée, vous devrez trouver le modèle le plus confortable à votre pied.
De manière générale, les coureurs qui « talonnent » ont tendance à s’orienter vers une semelle généreuse à l’arrière du talon afin de bénéficier d’un bon amorti.
Les traileurs « médio-pied » ou « avant pied » privilégient en majorité des chaussures avec moins de drop qui offrent une foulée plus naturelle.
Dans le courant de la course minimaliste, certains modèles proposent également très peu de drop, voire pas de drop du tout.
Ces chaussures nécessitent cependant une approche progressive afin de laisser le temps aux mollets de s’adapter à un stress plus important. La course minimaliste ne s’improvise pas.
La protection : des renforts pour préserver les pieds
Une bonne paire de chaussures de trail doit également offrir une protection renforcée des pieds.
Renforts latéraux, pare-pierre à l’avant du pied ou encore double couture permettent ainsi de préserver le pied (et la chaussure) des agressions extérieures.
Là encore, le niveau de protection conseillé ne sera pas le même si vous courez dans des pierriers ou en forêt.
Orientez-vous vers un modèle qui correspond à votre terrain de prédilection.
Le confort : aucun compromis possible
Vous ne devez faire absolument aucun compromis sur le confort de vos chaussures.
D’une part, parce que des pieds mal logés transformeront rapidement votre course en véritable calvaire, d’autre part parce que des chaussures confortables sont synonymes de performance.
Et oui, même la science le dit : un chaussage confort, c’est de l’oxygène économisé ! Le confort passe d’un notamment par :
- Un bon ajustement, essentiel à la stabilité du pied ;
- L’absence totale de gêne, points de compression, coutures saillantes, etc.
- Une forme adaptée à la morphologie de votre pied ;
- Un poids aussi léger que possible ;
- Des matériaux flexibles qui s’adaptent aux mouvements du pied ;
- La présence de mousses intérieures.
Quoi qu’il en soit, ne faites pas l’impasse sur l’essayage, de préférence avec vos chaussettes de trail habituelles et en fin de journée.
La pointure : une taille au-dessus de la pointure classique
Il n’est pas rare d’entendre qu’une chaussure de trail doit être choisie deux tailles au-dessus de sa pointure habituelle.
Toutefois, cette règle n’est pas universelle et peut provoquer un phénomène d’ampoule récurrent chez certains traileurs.
Nous vous conseillons de vous en tenir à une demie, voire une pointure supplémentaire en fonction des modèles.
Pour savoir si la basket est à votre taille, vous devez pouvoir glisser deux doigts à l’arrière de votre talon lorsque vos orteils touchent l’avant de la chaussure.
Ce test est à réaliser en conditions réelles, c’est-à-dire avec vos chaussettes et vos semelles orthopédiques si vous en avez.
Choisir une chaussure de trail : une question de ressenti avant tout
Quoi qu’il en soit, une bonne chaussure de trail est une chaussure confortable à votre pied, qui correspond à votre pratique.
Les notions théoriques de drop, amorti, pointure supplémentaire, etc. ne valent pas grand-chose en comparaison de votre expérience.
Faites confiance à votre ressenti et affinez votre choix de chaussage au fur et à mesure de vos entraînements et compétitions.