Ne faites pas l’amalgame entre bivouac et camping sauvage, car même si le mode de campement peut être assez similaire, il y a certaines différences notables.
Dans les deux cas, vous profitez d’une immersion en pleine nature loin des infrastructures et de la foule, mais également d’un mode de vie minimaliste.
Cependant, ces deux pratiques se distinguent par leur durée de séjour et leur cadre légal.
En effet, le bivouac se définit comme une nuitée dans le cadre d’une expédition, tandis que le camping sauvage consiste à passer plusieurs jours et nuits au même endroit.
Par ailleurs, alors que le bivouac est plutôt toléré bien qu’encadré, le camping sauvage est, quant à lui, souvent illégal.
Nous vous présentons les règles du camping sauvage pour une expérience réussie en France et vous expliquons comment ça se passe dans les autres pays d’Europe.
Les 4 règles à connaître pour la pratique du camping sauvage
#1 : bien choisir son emplacement pour camper légalement
Dans le principe et selon l’article R111-32 du décret n° 2015-1783 du 28 décembre 2015, le camping sauvage est une pratique autorisée, cependant, elle est entourée de nombreuses interdictions quant au lieu d’établissement.
Il est donc nécessaire de bien se renseigner sur la loi afin de poser sa tente en toute sérénité et toute légalité, car outre la loi, les communes et les propriétaires de terrains ont aussi leur mot à dire et sont en droit d’interdire cette pratique.
Concrètement, vous n’avez pas le droit de camper sauvagement en bord de mer, sur les voies publiques, dans les bois, dans les forêts ni dans les sites protégés, et vous êtes passible d’une amende de 1500 euros en cas de non-respect.
Il va donc vous falloir faire preuve de créativité si vous souhaitez dénicher un bel emplacement naturel.
Ces restrictions visent à protéger l’environnement et les personnes résidant à proximité. Donc soyez ultra-respectueux si vous souhaitez que la loi s’assouplisse un jour.
#2 : être respectueux est la règle la plus importante
Il semblerait que le camping sauvage soit si mal toléré du fait de son impact environnemental et du manque de civisme de ses adeptes.
Dans l’opinion publique, ce type de campeur est souvent assimilé à des sortes de vagabonds anarchistes qui squattent des lieux sans en prendre soin ni autorisation, susceptibles de perturber la faune et la flore, de risquer l’incendie avec leurs feux de camp, d’endommager la végétation et de polluer les sols et les eaux.
Pourtant, nombreux sont les campeurs sauvages qui ne sont pas des squatteurs mais de simples amoureux de la nature.
Pour changer cette image négative, il est donc essentiel d’être ultra-respectueux. Ainsi, voici quelques règles pour respecter les écosystèmes et les locaux :
- Sélectionnez une zone sans végétation fragile et suffisamment éloignée des cours d’eau pour éviter de détériorer l’environnement ;
- Ne nourrissez pas les animaux sauvages, vous leur feriez plus de mal que de bien ;
- Pour votre feu de camp, vérifiez que la pratique soit autorisée, sélectionnez uniquement des branches et feuilles mortes et préférez les foyers déjà existants ;
- Utilisez des produits naturels pour votre toilette et votre vaisselle car les produits chimiques contaminent les sols et les cours d’eau à proximité ;
- Ne laissez traîner aucun déchet derrière-vous ;
- Utilisez des toilettes portables ou creusez un trou pour faire vos besoins car les excréments sont pleins de bactéries ;
- Limitez le bruit pour ne pas déranger les animaux, les locaux ou les autres campeurs ;
- Soyez courtois avec les locaux qui vous ont autorisé à passer la nuit, quelques mots de gentillesse et de politesse peuvent tout changer.
#3 : avoir toujours une tente avec soi pour disposer d’un plan B
Dans la mesure où le bivouac est plus facilement praticable en toute légalité et autorisé dans de nombreux parcs nationaux et régionaux, soyez malin si vous souhaitez profiter de leur cadre magnifique et déplacez-vous chaque jour.
Attention, le bivouac est bien souvent assimilé à un campement léger, c’est-à-dire une tente mais pas de véhicule.
Ainsi, la règle pour ne pas se priver d’environnements splendides est de garer son véhicule dans un lieu dédié à cet effet et de toujours avoir une tente à disposition.
Sachez également que le bivouac est autorisé avec des horaires encadrés, par exemple, entre 19h et 9h.
Renseignez-vous en amont sur les plages horaires possibles, profitez au maximum de votre journée pour arriver suffisamment tard et mettez votre réveil pour partir à l’heure.
#4 : être autosuffisant
Le camping sauvage est une philosophie : vivre en pleine nature en toute autonomie. Il n’appartient donc pas aux autres de financer votre façon de vivre ou de voyager. La solution est donc l’autosuffisance. Voici quelques conseils :
- Utilisez des panneaux solaires portables pour recharger vos appareils et des lampes solaires autonomes pour vous éclairer quand la nuit tombe ;
- Trouvez des sources d’eau naturelles, collectez l’eau de pluie et traitez l’eau récupérée afin de subvenir seul à vos besoins d’hydratation et d’hygiène ;
- Organisez vos repas avec des produits secs, non périssables ou des conserves et n’allez pas faire vos courses dans un verger qui ne vous appartient pas.
Le camping sauvage en dehors de la France, on a le droit ?
Vous l’aurez compris, compte tenu de la réglementation, il n’est pas toujours évident de pratiquer le camping sauvage en France.
Si vous avez envie de tenter l’expérience dans d’autres pays européens, voici quelques informations qui pourraient vous être bien utiles.
Écosse et Islande, terres d’accueil des campeurs sauvages
En Écosse, les campeurs peuvent s’installer sur les terrains non aménagés (collines, montagnes, côtes, etc.), ce qui permet de passer des nuits dans des environnements préservés, isolés, à couper le souffle, et ce, en toute légalité.
En Islande, vous avez le droit de planter votre tente presque partout, sauf en cas de panneau d’interdiction.
Toutefois, le climat peut être imprévisible, donc partez à l’aventure en étant équipé pour faire face aux conditions météorologiques instables.
L’avantage est que ces deux pays, outre le fait que le camping sauvage y soit autorisé, sont également de merveilleux terrains de jeux pour les amateurs de randonnée. Attention, vous risquez de vous en prendre plein les yeux.
Les pays friendly pour les campeurs sauvages
La Norvège, la Finlande et la Suède acceptent le camping sauvage à condition de ne pas dormir à la belle étoile, de ne pas rester plus de 2 jours et de ne pas laisser traîner ses déchets.
Sachez également que l’on se sent parfaitement en sécurité en Scandinavie, même pour une campeuse solo.
Dans une certaine mesure, il est possible de faire du camping sauvage en Estonie, Bosnie, Lettonie, Lituanie, Bulgarie et Roumanie, mais la durée est souvent limitée à 24h et en tout état de cause, il est interdit d’y faire un feu de camp sans autorisation. L’Albanie autorise le camping sauvage mais encadre strictement cette pratique.
Ainsi, les parcs nationaux et les zones naturelles protégées sont interdits au campement et des règles de sécurité sont imposées. En revanche, vous avez le droit de rester jusqu’à trois nuits.
Les destinations où le camping sauvage n’est pas autorisé
Aux Pays-Bas, la pratique du camping sauvage n’est pas autorisée et il est nécessaire d’obtenir une autorisation pour camper sur des terrains publics ou privés.
De même, les campeurs sauvages ne sont pas les bienvenus en Allemagne et en Belgique.
Il vous faudra planter votre tente ou garer votre caravane dans des aires de camping ou de bivouac autorisées. Le Monténégro a, quant à lui, officiellement banni cette pratique.
J ai trouvé ces informations très utiles