Passer une nuit en refuge non gardé promet une expérience unique, quelque part entre le bivouac et l’auberge de montagne.
Avec son ambiance conviviale et rustique, ce type de cabane offre un abri simple, généralement mis à disposition des randonneurs et alpinistes de passage par les communes, parcs nationaux ou associations locales.
Contrairement aux refuges gardés, ici, pas de personne sur place pour réchauffer la soupe ou veiller à votre confort.
C’est à vous de jouer ! Voici donc quelques conseils pratiques pour une première nuit en refuge non gardé réussie.
#1 Renseignez-vous avant votre départ
Avant de vous lancer, vérifiez les dates d’ouverture du refuge.
Certains sont fermés hors-saison ou nécessitent de récupérer les clés auprès de l’organisme chargé des lieux. Il arrive également que des gestionnaires exigent une réservation préalable.
Connaître ces informations vous évitera de trouver porte close après une longue journée de marche.
#2 Localisez les points d’eau à l’avance
L’eau est précieuse en refuge, notamment parce qu’il est rare d’en trouver directement sur place. L’approvisionnement se fait généralement auprès des points d’eau environnants.
Mieux vaut donc connaître leur emplacement avant votre départ, en consultant le topo-guide des lieux.
Cela vous permettra de localiser rapidement la source à votre arrivée, mais également de prévoir en conséquence si les abords de la cabane sont dépourvus de ruisseaux, rivières et autres torrents.
#3 Prévoyez vos repas
Dans un refuge non gardé, vous êtes le chef cuisinier ! En effet, vous ne pourrez compter sur aucun gardien pour vous concocter dîner et petit-déjeuner.
Prévoyez-donc de la nourriture en conséquence pour le soir, mais également pour le ou les jours suivants. Misez sur des aliments légers à transporter et faciles à préparer.
L’équipement des cabanes non gardées reste sommaire.
#4 Équipez-vous pour une nuit en refuge
Passer une nuit en refuge nécessite de prévoir quelques équipements indispensables :
- Frontale : pour vous déplacer dans la nuit sans allumer les lumières et déranger vos voisins.
- Sac à viande : les refuges offrent souvent des couvertures, mais pas de draps. Un sac à viande est donc obligatoire pour l’hygiène.
- Bouchons d’oreilles : ils pourraient être vos meilleurs alliés en présence de ronfleurs.
- Sac poubelle : indispensables pour redescendre vos déchets dans la vallée.
- Vêtements chauds : en montagne, les nuits sont (très) fraîches.
Bon à savoir : consultez le site du refuge pour connaître à l’avance les équipements proposés sur place.
#5 Faites preuve de respect une fois sur place
Les refuges non gardés fonctionnent en autonomie, mais cela ne veut pas dire qu’il n’y a pas de règles. Celles-ci sont généralement affichées à l’entrée et concernent principalement l’utilisation des équipements, le nettoyage et la gestion des déchets.
De même, un refuge non gardé est un lieu de partage où chacun espère trouver du repos après une journée sportive. Il convient donc de respecter le rythme des différents occupants des lieux, en évitant notamment les discussions et parties de jeux animées tardives.
Respecter le fonctionnement des lieux et des personnes est indispensable si vous souhaitez voir perdurer cette tradition des cabanes généreusement mises à disposition des randonneurs et alpinistes partis explorer les contrées isolées.
#6 Limitez votre consommation de ressources
L’énergie dans les refuges non gardés est rare et généralement fournie par un système de production in situ.
Il convient donc à chaque randonneur de passage d’en faire une consommation raisonnée. Vous pouvez notamment prévoir une batterie externe afin d’être autonome pour recharger vos équipements électroniques.
Pensez également à emporter une frontale.
Si vous devez utiliser le poêle, ramassez du petit bois sur le chemin et évitez toute utilisation inutile des bûches. On estime à environ 6 € le coût d’un morceau de bois dans ces cabanes isolées en pleine nature.
#7 Participez au livre du refuge
Lors de votre visite, prenez un moment afin de consigner votre passage dans le livre du refuge. Pratique répandue dans les cabanes non gardées, cette indication pourra se révéler utile aux secours en cas de problème (ce qu’on ne vous souhaite pas, bien évidemment !).
Profitez de cet instant d’écriture pour indiquer des informations utiles aux prochains randonneurs ou gestionnaires des lieux : localisation des points d’eau, réparations à prévoir, présence d’une souris affamée, etc.
#8 Adoptez la philosophie « Leave No Trace »
Le « Leave no trace » est un principe bien connu des amateurs de bivouac qui peut parfaitement s’appliquer aux dormeurs des refuges non gardés.
L’objectif est simple : laisser les lieux vierges de toute trace de votre passage. Rapportez tous vos déchets, respectez les affaires des autres et, si vous cassez quelque chose, réparez-le ou signalez-le au responsable du refuge.
#9 Fermez le refuge derrière vous
Enfin, avant de partir, faites un petit brin de ménage. Ramassez vos affaires, éteignez le feu, videz les cendres et assurez-vous de ne rien laisser de périssable.
Si le règlement le permet, vous pouvez laisser quelques bougies, allumettes et autres boîtes de conserve non entamées. Les suivants apprécieront !
Une fois les vérifications terminées, fermez bien la porte et les volets afin de préserver les lieux de la pluie, de la neige et de la poussière.
#10 Réglez votre nuit
Enfin, après une bonne nuit de sommeil dans ce cocon montagnard, n’oubliez pas de laisser votre contribution dans le tronc prévu à cet effet ou de faire parvenir un chèque à l’organisme propriétaire des lieux. Ces fonds permettront d’assurer l’entretien des lieux, les réparations et l’intervention éventuelle des secours.
Une petite somme indispensable à la sauvegarde de ce système basé sur la solidarité et la générosité.