Le printemps s’installe peu à peu dans nos montagnes. Son arrivée signe le grand retour des bosquets fleuris, des animaux, des beaux jours et bien entendu des randonnées pédestres.
Oui, mais voilà, le soleil « fragilise » les névés et provoque leur instabilité, si bien que ceux-ci peuvent devenir source de dangers.
Ceux qui savent déjà de quoi nous parlons peuvent aller directement au deuxième paragraphe où nous détaillons les risques liés aux névés pendant le printemps.
Cependant, avant de commencer, nous allons expliquer ce que sont les névés.
Enfin, nous donnerons quelques conseils pour vous aider à éviter les accidents durant vos excursions printanières.
Comprendre ce que sont les névés
Un névé est une plaque de glace plus ou moins importante qui se forme en montagne, sous la couche de neige.
Généralement, le névé provient de l’entassement de neige qui finit par durcir pour se transformer en glace.
Pour être plus précis, l’apparition d’un névé (d’une sous-couche de glace donc) fait suite à la pression causée par les chutes de neige répétées, mais aussi par des phases de gel et de dégel.
On retrouve habituellement davantage de névés sur les flancs de montagne qui sont moins exposés au soleil. L’inclinaison de la pente ou encore l’altitude ont également une incidence sur le développement de ce phénomène.
Il faut savoir que certains névés sont permanents même durant les périodes où la neige ne tombe pas, surtout en haute montagne.
Néanmoins, les névés peuvent aussi être temporaires et disparaître avec l’augmentation des températures au printemps ou en été.
Névés dangereux au printemps
Comme nous venons de le dire, les températures printanières affectent les névés qui deviennent alors une source de dangers. Tout d’abord, la détérioration des névés peut être responsable d’avalanches.
La couche sur laquelle la neige repose devient instable et cette dernière dévale la montagne, emportant habituellement avec elle encore plus de neige.
En se fragilisant, les névés peuvent laisser place à des crevasses qu’ils « colmataient » lorsqu’ils étaient encore intègres.
Cela peut aussi bien se traduire par la présence d’une crevasse qui n’était pas là en hiver que par un névé « cassant » et cédant sous le poids d’un randonneur.
L’état des névés reste relativement délicat à déterminer, surtout au printemps (et en été).
En effet, les névés sont fréquemment « cachés » par la neige et leur fonte dépend de paramètres comme l’altitude, les températures ou le niveau d’exposition au soleil. Cet aspect rend l’anticipation difficile et encore plus pour les néophytes.
Quand les névés fondent rapidement, ils génèrent une grande quantité d’eau qui peut causer des glissements de terrain, particulièrement dangereux en montagne.
En outre, cette situation peut survenir lorsque des randonneurs marchent sur un névé, ce qui les fait tomber.
Il paraît assez évident qu’une chute sur le flanc d’une montagne, surtout avec une pente très inclinée, se révèle très risquée et entraîne bien souvent de sérieuses blessures.
Dans notre pays, les névés sont à l’origine de nombreux accidents.
Dans la majorité des cas, ces accidents proviennent d’un manque de préparation des randonneurs et alpinistes qui n’ont pas une connaissance suffisante du terrain ou bien ne disposent pas de matériel adéquat.
Comment éviter les problèmes avec les névés
En montagne encore plus qu’ailleurs, il convient de respecter les indications et mises en garde. Quand vous partez randonner au printemps, méfiez-vous des zones neigeuses, surtout celles exposées au soleil, car leur névé a de grandes chances d’être fragile.
Prêtez encore plus d’attention où vous mettez les pieds lorsque la pente est assez prononcée pour limiter les risques de chute. Restez vigilant à l’environnement dans lequel vous évoluez et scrutez le terrain.
Si les névés qui recouvrent les crevasses ne sont pas toujours identifiables, certains signes peuvent tout de même être visibles comme des sortes de fissures, de craquelures, d’irrégularités ou de bosses sur la couche de neige.
Pour faire face aux névés dangereux, il reste vivement préconisé d’avoir du matériel adapté.
Si vous allez randonner sur des névés ou dans une zone en comportant, prenez avec vous des crampons d’alpinisme ainsi qu’un piolet, car un bâton de marche ne sera d’aucun secours.
Pour les alpinistes et les environnements particulièrement rigoureux, songez à vous doter de broches à glace et de cordes pour vous assurer.
Sachez que les névés peuvent être plus solides le matin et devenir moins stables au fil de l’après-midi, surtout lorsque le soleil donne le meilleur de lui-même.
Principes basiques de sécurité
Pensez à toujours prévenir quelqu’un avant de partir randonner et indiquez précisément votre itinéraire. Cette personne pourra appeler les secours si vous ne donnez pas signe de vie rapidement.
Ne partez pas randonner en montagne ou dans un lieu exigeant en solitaire. Préférez les excursions à plusieurs et faites appel à un guide de montagne si vous voulez sortir des sentiers balisés.
Veillez à toujours avoir un téléphone portable chargé avec vous pour appeler les secours en cas d’accident.
Préparez votre sortie !
Renseignez-vous sur les risques de la zone que vous comptez emprunter et jeter un œil aux prévisions météo pour éviter au maximum les problèmes.