Vous avez prévu de partir skier ou randonner au sommet des montagnes, mais vous craignez d’être confronté au mal des montagnes ?
Ce phénomène dû à la raréfaction de l’oxygène en altitude peut en effet frapper tout à chacun.
Pas de panique cependant, une bonne acclimatation permet généralement d’y échapper et en cas de symptômes, ceux-ci restent souvent peu graves lorsqu’ils sont détectés et gérés correctement.
Causes, symptômes, prévention et prise en charge, MaPetiteRando fait le point sur le mal des montagnes ou MAM pour les intimes.
Qu’est-ce que le mal des montagnes ?
Aussi appelé Mal Aigu des Montagnes (MAM), le mal des montagnes est un phénomène qui se déclenche dans le cadre d’effort physique réalisé en altitude.
Ainsi, il touche principalement les randonneurs, alpinistes et sportifs amateurs de sports d’hiver. Il survient lorsque le corps évolue à une altitude plus élevée qu’à son habitude.
De manière générale, les symptômes se manifestent assez rapidement (entre 6h et 48h) et peuvent survenir dès 2 300 mètres chez les individus les plus sensibles.
Les causes du mal des montagnes
En altitude, la quantité d’oxygène, d’azote et de CO2 présente dans l’air respiré diminue avec la pression.
Ainsi, l’oxygène est réduit de moitié à 5 500 mètres d’altitude et divisé par trois au sommet de l’Everest.
Conséquence : l’air appauvri en molécules d’oxygène entraîne un déficit d’oxygénation sanguin, à l’origine des symptômes ressentis.
Les symptômes du mal des montagnes
Pour les sportifs les moins impactés, le mal des montagnes peut se manifester par :
- Une accélération du rythme cardiaque ;
- Un essoufflement ;
- Des troubles de l’appétit ;
- Des vomissements ;
- Des perturbations nocturnes ;
- Une sensation de mal-être général : fatigue, malaise, vertige, nausée ;
- Des maux de tête.
S’ils ne sont pas anodins, ces symptômes ne sont pas graves.
Une pause de quelques heures à quelques jours ou le retour à une altitude plus basse le temps de s’acclimater permet généralement d’en venir à bout.
D’autres symptômes plus graves doivent eux amener une redescente et une prise en charge rapide :
- Confusion mentale, hallucinations visuelles, troubles de la vision ;
- Changement de coloration au niveau du menton (menton bleu, gris ou très pâle) ;
- Perte d’équilibre avec difficulté à se maintenir debout et à marcher ;
- Sensation de manque d’air ;
- Toux, essoufflement sans interruption ;
- Symptômes identiques aux manifestations légères, mais plus intenses.
Les conséquences d’un mal des montagnes mal géré
Selon l’altitude et les personnes, les symptômes du MAM peuvent être plus ou moins graves. Ainsi, si certains ne signent pas la fin de la randonnée, d’autres relèvent de l’urgence médicale.
Selon l’intensité ou la durée des troubles, il convient de redescendre à une altitude plus basse, et ce sans tarder. Une consultation par un médecin est recommandée afin de vérifier l’état de santé.
Dans les cas les plus graves, le mal des montagnes peut entraîner un œdème cérébral ou pulmonaire potentiellement mortel.
Heureusement, ces cas restent rares, mais il est important de garder cela en tête afin de prendre rapidement les bonnes décisions sur le terrain.
Tout le monde est-il sensible au mal des montagnes ?
Tout le monde ne réagit pas de la même façon aux effets de l’altitude.
Cela dépend notamment de la sensibilité au manque d’oxygène, de la condition physique et de l’hygiène de vie de chacun (activité physique, tabac, surpoids, etc.).
Toutefois, une personne en parfaite forme physique peut elle aussi se révéler sensible à la montée en altitude.
De même, le temps consacré à l’acclimatation et la rapidité de l’ascension jouent un rôle majeur sur le déclenchement ou non des symptômes.
Comment éviter le mal des montagnes ?
Prendre le temps de s’acclimater
L’acclimatation est le secret d’une ascension réussie.
Au-dessus de 2 500 mètres, comptez en moyenne deux à trois jours de repos pour donner le temps à votre organisme de s’adapter au changement de pression.
Durant cette période, évitez de pratiquer une activité physique intense. Idéalement, votre fréquence cardiaque ne doit pas dépasser les 120 battements par minute.
Optez également pour des repas légers, plus faciles à digérer. Vous n’aurez généralement pas à vous priver : l’altitude diminue la sensation d’appétit.
Progresser par paliers
Pour la suite de votre périple, misez sur une ascension graduelle dès lors que vous dépassez les 3 000 mètres.
Dans la mesure du possible, évitez de vous élever de plus de 300 mètres par jour. Au-delà de 400 mètres, redescendez pour passer la nuit à une altitude plus basse.
Le MAM se fait généralement plus violent la nuit. Enfin, accordez-vous 24 heures de repos à chaque palier de 1 000 mètres.
S’hydrater
En altitude, l’organisme est sujet à la rétention d’eau, à l’origine de violents maux de tête.
Afin de prévenir l’apparition du mal des montagnes, veillez donc à vous hydrater plus que d’habitude, même si vous n’en ressentez pas le besoin.
Un litre et demi par jour est un minimum. Cette quantité peut cependant être augmentée en fonction de l’effort physique fourni et des besoins de chacun.
Éviter les produits « à risque »
Certains produits favorisent l’apparition du MAM.
C’est notamment le cas de l’alcool, du tabac et de certains médicaments tels que les anxiolytiques, les narcotiques et les somnifères.
Mieux vaut donc stopper leur consommation quelques jours avant le départ et durant votre séjour au sommet des montagnes.
Attention, en cas de traitement, demandez l’avis de votre médecin avant de stopper votre médication.
Réduire son temps de sommeil
Les symptômes du mal aigu des montagnes ont tendance à se renforcer durant la phase de sommeil.
Deux stratégies sont possibles : réduire la durée de vos nuits le temps de votre périple ou grimper la journée et redescendre à une altitude plus basse pour dormir.
Embarquer une petite pharmacie
Plusieurs médicaments existent pour prévenir ou atténuer les symptômes du mal des montagnes.
C’est notamment le cas du Diamox qui nécessite toutefois un avis médical avant utilisation (risque d’allergies).
L’acétazolamide peut également être prescrit deux jours avant le départ et tout au long de votre séjour. Ce médicament traditionnellement utilisé dans le traitement du glaucome n’empêche pas complètement le MAM, mais en limite le risque.
Enfin, une boîte d’aspirine, de paracétamol ou d’ibuprofène est un indispensable pour contrer les maux de tête et atténuer certains troubles liés à l’altitude.
Que faire si le mal des montagnes vous gagne ?
Si vous commencez à ressentir les premiers symptômes du mal des montagnes :
- Informez sans attendre vos compagnons d’aventure ;
- Stoppez votre effort et reposez-vous jusqu’à sentir une amélioration ;
- Prenez un médicament type ibuprofène ou paracétamol.
Si les troubles persistent, redescendez de 300 m à 1 000 m en vous faisant accompagner.
Reposez-vous pour laisser à votre organisme le temps de s’habituer.
Dans la plupart des cas, vous pourrez reprendre votre ascension après quelques heures ou quelques jours d’acclimatation.
Si vous n’êtes toujours pas d’attaque après cette période de mise au repos ou si les troubles s’aggravent, consultez un médecin.