Le FatHiking, ou l’art de faire de la randonnée sans se soucier des diktats de la société, gagne en popularité.
Ce mouvement s’inscrit dans la lignée du body positive, offrant un espace bienveillant où chaque corps trouve sa place sur les sentiers, quelle que soit sa taille.
Dans un monde où l’on associe souvent la randonnée à des silhouettes athlétiques et fines, le FatHiking renverse les codes et revendique le droit pour chacun de profiter des bienfaits de la nature, sans jugement.
À travers cette démarche, ce ne sont pas seulement des kilos qui sont laissés derrière, mais des complexes, pour avancer vers plus de liberté et d’acceptation de soi.
Briser les stéréotypes de la randonnée
Dans l’imaginaire collectif, le profil du randonneur semble immuable : une personne athlétique, endurante, évoluant sans effort sur des chemins escarpés, avec un corps sculpté par l’effort et l’entraînement.
Ce cliché persistant est renforcé par les publicités et l’industrie des équipements de randonnée, qui tendent à limiter les tailles de vêtements techniques, comme si la randonnée n’était accessible qu’à une certaine morphologie.
Cette vision réductrice exclut de fait tous ceux qui ne rentrent pas dans ces standards de beauté imposés par la société.
Pourtant, la randonnée est une activité qui ne nécessite ni une silhouette particulière ni des aptitudes sportives extraordinaires.
Que vous ayez des formes généreuses ou non, ce qui compte, c’est le plaisir de marcher, d’explorer la nature et de repousser ses propres limites.
Le FatHiking propose de briser ces stéréotypes en affirmant haut et fort que les bourrelets, les rondeurs et les cuisses qui se touchent n’ont jamais été un frein à la découverte des sentiers.
Faire de la randonnée quand on est gros, c’est une manière de revendiquer son droit d’occuper l’espace et de montrer que la performance n’est pas réservée aux corps filiformes.
FatHiking : un acte d’émancipation
Le FatHiking, bien plus qu’une simple pratique sportive, est un véritable acte d’émancipation.
Pour beaucoup de personnes en surpoids, l’espace public est souvent synonyme de jugement et de critiques.
Ces regards pesants, ces remarques malveillantes, ces doutes infondés sur leur capacité à pratiquer une activité physique peuvent devenir de véritables barrières psychologiques.
La randonnée, dans ce contexte, prend une tout autre dimension : elle devient une manière de se réapproprier son corps et de célébrer ce qu’il est capable de réaliser, plutôt que de le juger sur ce qu’il « devrait » être. Faire de la randonnée quand on est gros, c’est envoyer un message fort : je suis capable, et j’ai ma place ici.
C’est un pied de nez à la grossophobie ambiante qui voudrait que certaines morphologies soient inadaptées à l’effort ou que les personnes en surpoids ne pratiquent du sport que dans le but de maigrir.
Les bienfaits de la randonnée pour tous les corps
Le FatHiking rappelle que l’activité physique n’a pas pour seul but de « modeler » le corps selon des critères imposés, mais de le fortifier et de l’apprécier tel qu’il est. La randonnée permet de réguler la respiration, de stimuler les muscles et d’apaiser l’esprit.
Elle offre un moment de pause dans un monde où tout va vite, où l’on est constamment sollicité. Ce retour à la nature permet de se recentrer, de prendre conscience de la force et des capacités de son corps, peu importe sa taille ou sa forme.
Au-delà des avantages physiques – meilleure circulation sanguine, renforcement des articulations et des muscles – la randonnée est surtout un excellent outil pour renforcer la santé mentale.
Elle aide à réduire le stress, à combattre l’anxiété et à améliorer la qualité du sommeil. Loin des injonctions à la performance, la randonnée se pratique à son propre rythme, et c’est là toute la beauté de cette activité : il n’y a pas de chrono à respecter, pas de record à battre. La seule chose qui compte, c’est le bien-être que l’on ressent au bout du chemin, ce sentiment de satisfaction personnelle que nul jugement extérieur ne peut altérer.
La communauté FatHiking
Aux États-Unis, un mouvement révolutionnaire a vu le jour : fat Girls Hiking (littéralement “Filles Grosses en Randonnée), une communauté fondée par Summer Michaud-Skog, qui prône la diversité et l’inclusivité sur les sentiers de randonnée.
Avec le slogan « Trails Not Scales » (« Des sentiers, pas des balances »), cette initiative incarne l’essence du FatHiking en créant un espace où les personnes en surpoids, souvent marginalisées, peuvent pratiquer la randonnée en toute sérénité, loin des regards critiques et des jugements.
En redéfinissant ce que signifie être en bonne santé et en forme, cette communauté bouleverse les normes et prouve que chacun a sa place dans la nature.
Et l’impact de Fat Girls Hiking ne se limite pas à ceux qui participent aux randonnées : le mouvement fait également bouger les lignes dans la société en remettant en question la grossophobie.
J’adhère à 100/100. Je trouve bien plus méritant(e)s celles et ceux qui font de la randonnée avec moins de capacités physiques. Et pas seulement en raison d’un surpoids !
C’est quoi cet article idiot ? Incroyable ! Parce que la randonnée est réservée ? Depuis quand ? Ridicule…
Un article qui fait du bien. Tant de récits de randonnées se résument à des moyennes kilométriques ou altimetriques sans le moindre commentaire sur la beauté du parcours, des paysages, la joie des rencontres. Cela dit sans vouloir mépriser l’exploit sportif qui reste une autre activité.
Moi-même en surpoids, c’est ce que j’aime avec la randonnée : pratiquer une activité physique à mon rythme, à l’extérieur, sans pression de performance, ça permet de se réconcilier avec son corps
Beaucoup de clichés dont la description du randonneur parfait. On ne randonne pas avec l’objectif de devenir svelte tel le chat maigre des cimes, genre guide de haute montagne ! C’est la randonnée qui m’a sculpté de la sorte, j’ai rien demandé (!) et selon l’intensité de mes sorties et la programmation sur l’année, je peux reprendre des kilos vite fait !
Attention à la pratique de la randonnée pour les personnes en surpoids sur le plan cardiaque, il faut y aller très progressivement…pour être honnête je n’ai jamais croisé de ces personnes sur mes sentiers et pour cause, elles seraient incapables d’y évoluer. J’applaudis des deux mains les personnes en surpoids désireuses de pratiquer la rando mais elles devront passer par le premier stade de l’initiation avec la marche sur le plat, puis le stade supérieur en augmentant la dose et la difficulté…pour arriver à la vraie randonnée où le marcheur s’est débarrassé des premiers kilos qui le pénalisaient…attention donc au suivi médical ! Kilos et rando ne font pas bon ménage et sans en arriver à évoquer l’obésité morbide, qui a déjà rencontré un marcheur en surpoids en montagne ?
Tout à fait d’accord. Je n’ai jamais rencontré de randonneurs Étant en obésité morbide comme moi.
Tout à fait d’accord il faut se préparer physiquement et mentalement. J’ai mis plusieurs années à faire du dénivelé.
Ce n’est pas forcément les kilos qui gênent mais le regard de pitié des autres.
Je sais que je ne ferai pas certains chemins comme 80% des personnes. Mais quelle importance je me fais plaisir à mon niveau
Qu’est ce que c’est que cette nouvelle mode?Un nouveau créneau commercial ?Influenceurs?Randonneur depuis des années,il n’y a jamais eu de critères physiques,ni de temps…
Les ra donneurs savent prendre le temps pour la vue,la faune,la flore…
D’autres disciplines,sur les mêmes chemins n’ont pas les mêmes objectifs mais chacun sa vie…..
Bonjour, nous sommes en haute corse à l’année et je vous assure que les randonnées avec. des dénivelés cela ne manque pas. Alors bien sûr que la randonnée est pour tout le monde mais pas sur n’importe quel terrain.
Je pratique la randonnée en haute montagne et j’ai croisé des randonneurs « bien enveloppés » doués d’une belle énergie et d’une grande agilité, ce qui signifie simplement que le « FatHiking » est bien une invention américaine et n’a pas lieu d’être sur notre Vieux Continent.