Apparue dans les années 1970, l’escalade sur cascade de glace ou escalade glaciaire consiste à grimper le long d’une cascade gelée à l’aide de crampons et de piolets.
Alliant plaisirs de la grimpe et de la haute montagne, elle n’en reste pas moins une discipline exigeante qui nécessite un minimum de connaissances techniques.
Voici donc 6 trucs et astuces récupérés auprès des pros de la grimpe glaciaire pour vous permettre de vous initier en toute sécurité et profiter pleinement de votre première expérience.
#1 Se former aux spécificités de l’escalade sur glace
Pour les novices en matière d’escalade comme pour les grimpeurs de roche, il reste fortement recommandé de suivre une formation initiale.
Souvent proposée sous forme de stage, vous pourrez acquérir les notions de base telles que l’utilisation du matériel, les techniques d’assurage et la progression en cordée.
Comptez environ 400 € pour deux jours d’initiation. La sécurité n’a pas de prix !
Les connaissances techniques
Évoluer sur une cascade glacée nécessite de connaître les techniques propres à cette discipline, de manière à grimper en toute sécurité.
Avant de partir à l’assaut d’un mur de glace, assurez-vous d’être à l’aise avec les notions suivantes :
- Utilisation des piolets : technique du swing, technique de régime ;
- Utilisation des crampons et techniques de déplacement : marche en crampons, régime en crampons, technique de front-point ;
- Utilisation des cordes : nœuds, techniques d’assurage, descente en rappel, etc. ;
- Pose de broches à glaces ;
- Progression en cordée.
Savoir assurer sa sécurité
L’escalade sur cascade de glace n’est pas une activité sans risques.
Avoir conscience des dangers vous permettra de les anticiper au mieux pour garantir une sortie dans les meilleures conditions.
Ainsi, savoir assurer sa sécurité en cascade de glace passe notamment par :
- Un entraînement préalable adéquate : maniement du matériel, solide condition physique ;
- L’utilisation d’un équipement de qualité, adapté à la pratique ;
- La maîtrise de l’assurage en cordée ;
- Un check météo avant le départ ;
- Le respect des consignes de sécurité sur le site ;
- Une certaine humilité dans le choix du spot d’escalade ;
- Le recours à un guide ou un grimpeur expérimenté si vous débutez.
#2 S’équiper en mode « grimpeur de glace »
Pas d’initiation à l’escalade sur cascade de glace sans un matériel adapté ! Prévoyez :
- Des chaussures d’alpinisme d’hiver cramponnables ;
- Des crampons dédiés à la pratique ;
- Deux piolets-traction solides, légers et confortables ;
- Un baudrier ;
- Un casque ;
- Un kit de sécurité DVA, sonde et pelle ;
- Une trousse de secours ;
- Des cordes.
Côté tenue, optez pour :
- Des vêtements thermiques imperméables. Emportez également une tenue de rechange si vous avez une longue marche d’approche.
- Plusieurs paires de gants, indispensables pour protéger vos mains du froid et assurer une bonne prise sur la glace. Dans ces conditions, les gants se mouillent vite. Prévoyez donc des paires de rechange afin de grimper le plus longtemps possible au sec.
- Des lunettes de soleil anti-réverbération pour protéger vos yeux de la réflexion du soleil sur la glace et des potentielles projections.
Enfin, une petite gourde isotherme remplie d’une bonne boisson chaude est un plus appréciable. Prévoyez également d’emballer vos affaires dans un sac plastique afin de les garder au sec.
#3 S’affûter avant de partir à l’assaut de la cascade
L’escalade sur glace est une discipline exigeante qui requiert une bonne condition physique.
Pour une initiation dans les meilleures conditions, n’hésitez pas à faire quelques exercices dans les semaines précédentes afin de profiter de votre expérience au mieux et diminuer le risque de blessures.
Force, endurance et souplesse seront de précieux alliés si vous souhaitez en découdre avec votre première paroi de verre.
#4 Consulter le bulletin météo avant le départ
Les conditions météo jouent un rôle majeur sur la qualité de la glace. Avant le départ, il est donc indispensable de se renseigner sur :
- La température. Des températures négatives extrêmes peuvent rendre l’ascension plus difficile, mais également plus dangereuse.
- La vitesse du vent. Le vent a tendance à souffler glace et neige au visage des grimpeurs. Comme les températures trop basses, une forte brise peut rendre l’ascension particulièrement désagréable, voire dangereuse.
- Les précipitations. Pluie, pluie verglaçante et neige augmentent l’instabilité de la glace.
- L’ensoleillement. Une cascade trop exposée au soleil peut fondre comme neige au soleil. Dans ce cas, reportez l’expérience.
Attention, ce n’est pas parce qu’une cascade est praticable un jour qu’elle le sera forcément le lendemain !
#5 Choisir le bon spot de grimpe
Le choix du spot de grimpe doit se faire avec humilité, d’autant plus si vous n’avez jamais pratiqué. Évitez de surestimer votre niveau physique et commencez par une ascension facile. Vous aurez tout le loisir d’augmenter la difficulté avec l’expérience.
Les cascades de glace répondent à un système de cotation renseignant à la fois sur :
- La difficulté technique. La notation varie de 1 à 7 en fonction de la hauteur, la raideur et de la qualité de la glace.
- L’engagement. Côté de I à VII, l’engagement prend en compte l’exposition aux risques, l’équipement présent pour les relais, la difficulté d’approche, les modalités de descente et la longueur des voies.
Attention cependant, la cotation n’est qu’un indicateur et doit être réévaluée en fonction de la météo et des conditions réelles sur le terrain.
#6 Adopter la bonne position pour grimper sans (trop) se fatiguer
Voici quelques astuces pour vous positionner correctement si vous n’avez jamais grimpé sur la glace :
- Cherchez à transférer un maximum de poids sur les pieds afin d’économiser vos bras.
- Positionnez vos pieds légèrement ouverts, dans la position dite de « 10h10 » ou « 11h05 ».
- Gardez vos crampons à l’horizontale et évitez de vous mettre en extension sur vos pointes de pieds, au risque de riper.
- Fléchissez légèrement vos jambes sans que vos genoux ne touchent la glace.
- Gardez vos hanches près de la paroi et reculez votre buste pour pouvoir lire la trajectoire.
Lorsque vous plantez vos crampons, vous n’avez pas besoin de frapper fort. Griffer doucement la surface suffit à une bonne accroche, à condition d’avoir bien affûté vos crampons avant.
Vous pouvez ensuite choisir de planter vos piolets là où vous le souhaitez, tant que la glace est de qualité. Pour cela, prenez de l’élan en arrière, allez chercher bien haut et terminez le mouvement avec un petit coup sec du poignet. Vous n’avez plus qu’à enchaîner ! Deux options s’offrent alors à vous :
- Ancrages alternatifs de haut en bas. Si vous optez pour cette technique, vous devez toujours conserver trois points d’ancrage, par exemple bras droit, bras gauche et jambe droite plantée dans la glace pendant que la jambe gauche monte. Bien que plus lente, cette méthode est plus sûre et donc conseillée pour débuter.
- Ancrages alternatifs croisés. Plus rapide, la progression se fait avec deux points d’ancrage, une jambe et un bras planté pendant que la jambe et le bras opposés grimpent.