Comme tout sport de plein air, la randonnée n’est pas sans risques.
En cas d’accident, être bien préparé permet de garder son calme et d’adopter les bons gestes jusqu’à l’arrivée des secours. Un homme averti en vaut deux, comme le rappelle un dicton bien connu.
Quels sont les principaux dangers à prendre en compte ? Comment faire face aux différents types d’accidents ? Comment gérer les secours ? On fait le point.
Les dangers de la nature
Rassurez-vous, partir randonner en forêt ou au sommet des montagnes est bien moins dangereux que de rouler sur l’A7 un week-end de grand départ en vacances !
Pour autant, alors que nous sommes aujourd’hui plus de 85 % à vivre en ville, la nature et ses dangers nous sont de plus en plus étrangers.
Or, apprendre à connaître les risques liés à un environnement permet bien souvent de les éviter.
Autrement dit, mieux vaut prévenir que guérir. Selon votre zone de randonnée, les dangers peuvent être de plusieurs types. Parmi les principaux risques identifiés, citons :
- Les risques liés au milieu naturel : insectes, animaux sauvages, plantes toxiques, etc. ;
- Les risques sanitaires : maladies présentes dans certaines zones du globe, parasites, eau contaminée, etc. ;
- Les risques météorologiques : températures extrêmes, brouillard, vents violents, orages, incendies, etc.
Cela sans compter sur les blessures et traumatismes fréquents en milieu naturel : entorses, chutes, brûlures, coupures, etc.
Essayer de prévoir l’imprévu
Avant de parler des premiers soins et de la gestion des secours en cas d’accident, rappelons qu’une randonnée bien préparée est la meilleure façon d’aller au-devant des problèmes.
Avant le départ et davantage encore sur les itinéraires au long cours, essayez au maximum de prévoir l’imprévu. Voici certains conseils de base à retenir :
- Choisissez un itinéraire adapté à la condition physique de tous les membres du groupe ;
- Checkez la météo avant le départ et prévoyez des vêtements adaptés ;
- Emportez de quoi vous nourrir et vous hydrater ;
- Prévoyez une trousse de premiers secours ;
- Ne surestimez pas vos capacités physiques.
Malgré toutes les précautions prises, un accident peut toujours survenir.
Dans ce cas, la préparation et l’anticipation des problèmes permettent de mieux gérer le stress pour faire face à la situation avec calme, réflexion et bon sens.
Comment réagir en cas d’accident ?
En cas d’entorse
Les entorses font partie des blessures courantes des randonneurs. Elles peuvent être bénignes (élongation d’un ligament) ou plus graves (rupture du ligament).
Toutefois, si la blessure est douloureuse, elle n’est pas invalidante.
Dans le cadre d’une randonnée à la journée, il est généralement possible de regagner prudemment le domicile en contenant le membre lésé à l’aide d’un bandage posé en « huit » autour du ligament touché.
En cas de fracture
En cas de fracture, le but est de soulager la victime jusqu’à l’arrivée des secours :
- Protégez et immobilisez le membre sur toute la région de la fracture, mais également au niveau des articulations situées de part et d’autre de l’os cassé.
- Improvisez une attelle pour soutenir le membre fracturé (écharpe, morceau de bois, bâton de randonnée, matelas gonflable, etc.).
- Protégez la plaie en cas de fracture ouverte.
En cas d’hémorragies
On distingue deux types d’hémorragies :
- Les hémorragies veineuses avec écoulement sanguin continu de couleur noire ;
- Les hémorragies artérielles, plus rares, avec écoulement sanguin par jets saccadés de couleur rouge.
Sauf en cas d’hémorragie grave, l’écoulement sanguin peut être stoppé avec un pansement compressif.
Le temps de préparer le pansement, comprimez la plaie avec la paume de la main et surélevez le membre atteint. Une fois le saignement stoppé, désinfectez et pansez la blessure.
En cas d’hypothermie
Contrairement aux idées reçues, l’hypothermie (température du corps inférieure à 37 °C) n’arrive pas seulement en hiver.
Une journée pluvieuse et venteuse, même en été, suffit parfois à déclencher l’effet « Winchill ».
Dans ce cas, il est important de réagir à temps, car une chute de la température corporelle en dessous de 34 °C peut avoir de graves conséquences. L’hypothermie se reconnaît aux symptômes suivants :
- Ralentissement de la parole ;
- Engourdissements ;
- Irritabilité ;
- Affaiblissement du pouls ;
- Impossibilité de bouger ;
- Coma.
Une personne victime d’hypothermie doit être manipulée avec une extrême précaution. Si les conditions le permettent, l’idéal est de la laisser sur place.
Le premier réflexe à avoir est d’isoler la personne du froid, du vent et de la pluie afin de stopper son refroidissement (tente, isolation du sol à l’aide de branchage, d’un matelas, etc.). Les vêtements humides doivent être remplacés par des habits secs.
Si vous avez des gants et un bonnet dans le sac, c’est le moment de les lui passer. Servez-lui une boisson chaude, allumez un feu et collez-vous contre elle jusqu’à l’arrivée des secours.
En cas de coup de chaud
À l’inverse, un coup de chaud se manifeste par une peau brûlante et une température corporelle excessive.
La victime doit être refroidie le plus rapidement possible.
Déplacez-la à l’ombre, ventilez-la avec des linges humides et hydratez-la. La reprise d’une activité physique à la suite d’un coup de chaleur peut entraîner une rechute grave. La personne doit donc faire l’objet d’une surveillance renforcée jusqu’au retour. En cas de doute, faites appel aux secours.
En cas d’état de choc
L’état de choc peut survenir à la suite d’un accident violent ou d’une peur extrême. Il se manifeste par une pâleur du visage, de la confusion, une peau froide, des frissons et un pouls déréglé.
Cette défaillance grave nécessite une intervention médicale.
En attendant l’arrivée des secours, la personne doit être abritée, réchauffée et surveillée. Sa tête ne doit pas être surélevée.
Toute évolution de l’état de santé de la personne en état de choc doit être relevée afin de pouvoir être communiquée aux secours dès leur arrivée.
Comment réagir si la victime est inconsciente ?
Si la victime est inconsciente à la suite d’un accident, secouez-la doucement par les épaules, tapotez-lui les joues et interpellez-la. E
n l’absence de réaction, cherchez son pouls et vérifiez sa respiration.
- La victime respire. Placez-la en Position Latérale de Sécurité (PLS), sauf en cas d’hypothermie grave ou de fracture de la colonne vertébrale.
- La victime ne respire pas. Pratiquez la respiration artificielle. Cette procédure délicate implique des gestes précis qui s’enseignent dans les formations de secourisme. Cette formation aux gestes de premiers secours est vivement recommandée, notamment pour les férus de randonnée.
Comment bien gérer les secours ?
À la suite d’un accident, gardez votre calme et sécurisez la victime avant de prévenir les secours. Si vous randonnez en groupe, une personne peut prévenir les secours pendant qu’une autre s’occupe du blessé. Faites un premier bilan :
- La victime est-elle consciente ?
- La victime respire-t-elle ?
- La victime a-t-elle un pouls à la carotide ou au poignet ?
- A-t-elle une lésion visible ?
- Connaissez-vous sa localisation précise ?
- Connaissez-vous son âge et son identité ?
Composez ensuite le 112 (numéro d’urgence européen) ou le 18 et faites un compte-rendu détaillé aux secours. Une fois le contact établi, suivez leurs instructions et continuez à sécuriser la victime jusqu’à leur arrivée.