Le récent accident tragique de la gymnaste Natálie Štíchová nous rappelle que chaque année, des gens meurent à la recherche du selfie parfait…
Un article avait même titré en 2023 que les selfies faisaient plus de morts que les attaques de requins…
Le cas Natálie Štíchová
Imaginez une passion inébranlable pour la gymnastique et les sensations fortes combinée à un amour pour la capture de moments spectaculaires en images.
C’était la vie menée par Natálie Štíchová, une jeune gymnaste tchèque dont la fin tragique a choqué bien des fans et amis.
Depuis son plus jeune âge, elle avait gravi les échelons de la discipline, devenant rapidement une figure emblématique grâce à ses performances exceptionnelles.
Outre sa carrière sportive, Natálie affichait régulièrement ses exploits risqués sur Instagram. Grimpeur chevronné et habituée des paysages vertigineux, elle inspirait de nombreux adeptes avec ses photos prises en hautes altitudes.
Une influence digitale
Sa popularité numérique ne faisait qu’augmenter. Avec chaque poste, elle rassemblait une communauté de followers captivés par ses aventures. Ses clichés souvent spectaculaires capturaient l’essence du courage et de l’audace, lui valant des milliers de likes et de commentaires admiratifs.
L’omniprésence des risques
Mais derrière chaque photo impressionnante se cachent des risques considérables. Les hauteurs vertigineuses peuvent être traitres et même pour les plus aguerris, un faux pas peut avoir des conséquences irréparables.
Le drame au château de Neuschwanstein
Le 15 août dernier, ce mélange d’aventure et de danger a atteint un point fatidique pour Natálie. Lors d’une visite au célèbre château de Neuschwanstein en Bavière, elle a tenté de capturer un selfie et a perdu pied, chutant de 70 mètres.
Malgré son habitude des lieux à sensations fortes, ce jour-là, quelque chose est allé terriblement de travers. Les témoignages de ses compagnons présents lors de l’accident restent flous quant aux détails exacts : si elle a glissé ou si une partie du sol a cédé sous son poids reste incertain.
Des séquelles fatales
Natálie n’est pas morte sur le coup, mais souffrait de lésions cérébrales sévères et irréversibles. Après six jours passés à l’hôpital dans un état critique, elle a malheureusement succombé à ses blessures.
Cet incident tragique rappelle les risques élevés associés à la quête de la « photo parfaite« , particulièrement en terrains dangereux.
Réflexion sur la sécurité des aventuriers modernes
Cette tragédie met en lumière une discussion cruciale sur la sujet de la sécurité dans la poursuite des expériences à couper le souffle.
Les aventuriers modernes doivent constamment équilibrer leur soif d’exploration avec une vigilance intense face aux risques potentiels.
- Avertir les jeunes sportifs des pièges des environnements risqués.
- S’assurer que quelqu’un connaît toujours votre localisation exacte.
- Utiliser un équipement de sécurité adéquat en toutes circonstances.
En célébrant la vie intemporelle de Natálie Štíchová, prenons également conscience des précautions vitales nécessaires pour garantir que nos passions ne se transforment pas en périls.
Quelques faits plus anciens
Quelques états de faits :
- En 2023, lors du Tour de France, un spectateur cherchant à se prendre en photo avec les cyclistes a provoqué une chute collective de 20 coureurs durant la 15ᵉ étape.
- L’année dernière, la ville de Portofino, dans le nord de l’Italie, a temporairement interdit les selfies dans certaines zones afin d’éviter l’encombrement de ses ruelles étroites.
- Entre 2008 et 2021, on dénombre 379 décès liés aux selfies dans le monde, dont 37,2% impliquent des voyageurs plutôt que des locaux.
- En 2019, la randonneuse « bikini climber » est décédée après une chute dans un ravin, elle était montée malgré des mauvaises conditions pour capturer un selfie au sommet.
- Dans le grand canyon, chaque année, on compte de nombreux morts qui ont transpassé les barrières pour avoir une « meilleure photo »…
Selon cette étude, ce sont plus de 379 morts dans les 13 dernières années liées de près ou de loi à des selfies.
Sur ces 379 décès, 37,2 % concernaient des voyageurs, et non des habitants. Les chutes de hauteur représentent 49,9 % des décès, suivies des accidents de transport (28,4 %) et des noyades (15,3 %).
L’âge moyen des victimes de selfie au cours de cette période était de 24,4 ans. Les femmes étaient plus susceptibles d’être blessées mortellement dans des chutes de hauteur et des rencontres avec des animaux, tandis que les hommes étaient plus nombreux à être tués dans des risques liés aux transports.
Même si ces chiffres sont déjà préoccupants, une étude publiée dans le Journal of Family Medicine and Primary Care suggère que les décès liés aux selfies seraient largement sous-estimés, car ils ne sont généralement pas répertoriés en tant que cause de décès.
Selfies dangereux : un problème à traiter sérieusement
Une analyse scientifique menée par l’Université de Nouvelle-Galles du Sud à Sydney, en Australie, indique que les médias ont tendance à présenter les selfies dangereux comme des actes stupides et égoïstes, rejetant souvent la faute sur les victimes.
Cependant, l’étude souligne également que les selfies font désormais partie intégrante de notre quotidien.
C’est pourquoi ces chercheurs estiment que la prise de selfies à risque devrait être considérée comme un problème de santé publique.
En reconnaissant ces comportements dangereux comme des problèmes de santé publique plutôt que de blâmer et d’humilier les victimes, nous pourrions commencer à mettre en place des mesures de prévention et d’éducation.
Bannir les zones à risques
Faisant suite à cette approche, certaines villes et lieux touristiques ont choisi d’instaurer des « no-selfie zones » pour limiter les accidents :
- A Mumbai, en Inde, les autorités locales ont identifié des lieux interdits aux selfies tels que les plages, les sites de festival ou les attractions touristiques.
- À Pamplona, en Espagne, il est désormais illégal de prendre des selfies durant l’encierro, la célèbre course de taureaux, après plusieurs accidents impliquant les coureurs et les spectateurs.
Les initiatives à l’échelle internationale
Aux États-Unis, l’État de New York a instauré une loi prohibant les photos avec les animaux sauvages, à moins qu’il n’y ait une barrière physique entre la personne et l’animal.
De même, à Lake Tahoe, les visiteurs sont encouragés à ne pas faire de selfies avec les ours, car cela représente un danger majeur tant pour l’homme que pour l’animal.
Mesures préventives et éducation
Pour endiguer le phénomène des selfies dangereux et mieux protéger le public, plusieurs pistes peuvent être envisagées :
- Lancer des campagnes de sensibilisation sur les dangers liés à la prise de selfies dans certaines situations.
- Informer et responsabiliser les utilisateurs et influenceurs sur les réseaux sociaux, qui peuvent avoir un impact significatif sur les comportements de leurs abonnés.
- Instaurer des réglementations et des amendes pour dissuader les comportements à risque.
- Promouvoir des zones sécurisées dans les lieux touristiques pour la prise de selfies.
Il est essentiel de prendre au sérieux le problème des selfies dangereux, pour que chacun puisse profiter pleinement de ses voyages et sorties sans mettre sa vie en péril.
Le défi principal sera de trouver un équilibre entre le désir de partager des moments uniques sur les réseaux sociaux et la responsabilité individuelle face aux dangers potentiels.