Le 27 juillet dernier, Mohammed Hassan, un alpiniste pakistanais de 27 ans, mourait lors de l’ascension du K2, la deuxième plus haute montagne du monde. Sa mort a suscité l’indignation dans le milieu de l’alpinisme, car elle révèle des comportements choquants et interroge les valeurs fondamentales de ce sport.
Hassan a gravement chuté à la suite d’une avalanche pendant son ascension, subissant de lourdes blessures. Cependant, il ne serait pas décédé sur le coup.
Il aurait été retrouvé suspendu par les pieds, la tête en bas, par une corde. Une cinquantaine d’alpinistes auraient contourné son corps sans lui porter secours, trop pressés peut-être d’atteindre le sommet.
Les critiques fusent après la révélation de certains détails troublants
Parmi les alpinistes présents ce jour-là, Kristin Harila est aujourd’hui sous le feu des critiques pour avoir avoué avoir escaladé un sherpa mourant sur le K2. La légende de l’alpinisme, l’Italien Reinhold Messner, n’a pas hésité à exprimer son dégoût face à cette situation.
Cette histoire incroyable fait trembler la communauté des alpinistes et soulève des débats passionnés sur les limites de l’éthique en montagne. Plusieurs questions se posent :
- Comment peut-on ignorer un homme en détresse pour atteindre un sommet ?
- Quelles sont les priorités des alpinistes sur ces montagnes dangereuses ?
- Faut-il revoir les règles et les valeurs qui guident l’alpinisme ?
Le K2, une montagne réputée dangereuse et meurtrière
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Le K2 est largement considéré comme le plus dangereux à gravir, avec près d’une ascension sur six qui se termine tragiquement par la mort. Bien que cette réalité choquante ne semble pas décourager les riches occidentaux en quête de sensations fortes post-pandémiques, il est essentiel de rappeler les risques liés à l’ascension de ce géant.
Les permis pour gravir le K2 coûtent environ 9 500 £, en plus des frais de déplacement et de l’embauche de guides et porteurs. Ces derniers jouent un rôle crucial dans le succès de chaque expédition, mais leur travail est souvent peu reconnu et sous-payé.
Le rôle indispensable des porteurs et sherpas dans les expéditions en haute montagne
Les porteurs, comme Mohammed Hassan, sont chargés de transporter les équipements des alpinistes et de les soutenir lors de leur ascension. Ils sont généralement originaires des régions entourant les montagnes et connaissent parfaitement leur environnement.
Malheureusement, ils sont souvent considérés comme de simples « outils » pour aider les alpinistes dans leur quête de gloire personnelle. Leur travail est extrêmement pénible et dangereux, et pourtant, leurs efforts ne sont pas toujours reconnus à leur juste valeur.
Un appel à repenser l’éthique de l’alpinisme
La mort tragique de Mohammed Hassan au K2 met en lumière les dérives de l’alpinisme et questionne les valeurs qui guident cette pratique. Face aux comportements indignes révélés par cette histoire, il est temps de repenser l’éthique de l’alpinisme et de redonner la priorité à l’entraide et à la solidarité entre les hommes sur ces montagnes dangereuses.
Il est crucial de reconnaître le rôle essentiel des porteurs et sherpas dans les expéditions en haute montagne et de les traiter avec le respect et la dignité qu’ils méritent. Les alpinistes doivent également prendre conscience de leurs responsabilités face à la vie humaine et accepter que l’atteinte d’un sommet ne vaut pas la peine de sacrifier une vie.
Enfin, il est urgent d’établir un cadre éthique solide pour encadrer l’alpinisme et veiller à ce que les valeurs fondamentales de ce sport soient respectées par tous les acteurs impliqués.