23 kilomètres. C’est la distance qui sépare Macinaggio de Centuri le long du mythique sentier du littoral corse.
Un parcours où chaque pas dévoile 117 mètres de dénivelé positif cumulé, entre mer azur et maquis odorant.
Ici, les tours génoises se dressent fièrement, témoins silencieux d’un passé tumultueux. Le sentier des douaniers, comme on l’appelle aussi, offre une immersion totale dans l’âme de l’île de Beauté, où nature préservée et patrimoine séculaire s’entremêlent en une symphonie méditerranéenne unique.
De Macinaggio à Tamarone : les premiers pas sur un sentier de légende
Le voyage commence au port de Macinaggio (42.9594, 9.4539), point de départ officiel de cette aventure littorale.
Les premiers kilomètres longent une côte où le bleu intense de la Méditerranée contraste avec le vert profond du maquis.
Après environ 3 km de marche, le sentier offre une vue imprenable sur la baie de Macinaggio depuis la Punta di a Coscia.
Le balisage, bien qu’ancien, reste visible.
Des marques blanches et rouges guident le randonneur à travers un terrain parfois rocailleux. Il est essentiel de rester vigilant, car certains passages près des falaises peuvent s’avérer glissants, surtout par temps humide.
La plage de Tamarone : une pause bien méritée
À environ 5 km du départ, la plage de Tamarone (42.9794, 9.4639) offre une halte rafraîchissante.
Cette zone protégée, gérée par le Conservatoire du littoral, abrite une faune et une flore remarquables. C’est l’occasion de faire le plein d’eau, car les points de ravitaillement sont rares sur ce tronçon.
« La plage de Tamarone, c’est un petit paradis caché. J’aime dire aux randonneurs de prendre le temps d’observer les lys de mer qui fleurissent ici en été. C’est un spectacle rare et fragile. »
Entre ciel et mer : le tronçon Tamarone – Plage des Îles
Le sentier quitte Tamarone pour s’élever légèrement, offrant des panoramas à couper le souffle.
Sur ce tronçon de 3 km, le dénivelé se fait plus présent, avec environ 50 mètres de montée progressive. Le terrain alterne entre sections rocheuses et passages dans le maquis dense.
La végétation ici est typique du littoral corse : cistes, lentisques et myrtes embaument l’air de leurs parfums entêtants.
Au printemps, les immortelles ajoutent leurs touches dorées au paysage. C’est également sur cette portion que l’on peut apercevoir, avec de la chance, le vol majestueux du balbuzard pêcheur.
La plage des Îles : un joyau isolé
Au bout de ce tronçon, la plage des Îles (42.9894, 9.4739) apparaît comme une récompense. Cette petite crique de galets, accessible uniquement à pied, offre un cadre idyllique pour une pause. L’eau cristalline invite à la baignade, mais attention aux courants qui peuvent être traîtres.
Histoire et nature : de la plage des Îles à la chapelle Santa Maria
Les 4 kilomètres suivants mêlent intimement histoire et nature sauvage. Le sentier s’éloigne parfois du rivage pour serpenter dans le maquis, avant de redescendre vers des criques secrètes. C’est sur cette portion que l’on commence à apercevoir les premières tours génoises au loin, sentinelles de pierre scrutant l’horizon.
Le terrain devient plus technique, avec quelques passages sur des rochers qui demandent de l’attention.
Des chaussures de randonnée avec une bonne adhérence sont indispensables. Le balisage reste présent, mais il faut parfois être attentif pour ne pas manquer les marques.
La chapelle Santa Maria Della Chiappella : un havre de paix
Après environ 12 km de marche depuis Macinaggio, la chapelle Santa Maria Della Chiappella (43.0094, 9.4839) se dresse, solitaire face à la mer. Ce petit édifice du XVIe siècle offre un moment de quiétude et de contemplation.
C’est également un excellent point de repère et un abri potentiel en cas d’intempéries soudaines.
« La chapelle Santa Maria, c’est comme un phare pour les randonneurs. Quand on l’aperçoit, on sait qu’on a fait la moitié du chemin. J’aime m’y arrêter pour écouter le silence, seulement troublé par le chant des vagues. »
La tour génoise Santa Maria : 500 ans d’histoire à portée de main
Le prochain kilomètre mène à l’un des joyaux du parcours : la tour génoise Santa Maria (43.0194, 9.4939). Construite au XVIe siècle pour protéger la côte des invasions barbaresques, elle se dresse fièrement sur un promontoire rocheux.
L’ascension jusqu’à la tour demande un petit effort supplémentaire, avec environ 30 mètres de dénivelé sur un sentier escarpé.
La vue depuis la tour est spectaculaire, embrassant une large portion de la côte nord du Cap Corse. C’est l’endroit idéal pour une pause prolongée, permettant de reprendre des forces avant d’entamer la dernière partie du parcours.
Géologie et flore : un livre ouvert
Autour de la tour, les affleurements rocheux racontent l’histoire géologique mouvementée de la Corse.
On peut observer des schistes lustrés, témoins de la formation des Alpes. La flore, adaptée aux conditions difficiles, offre un spectacle fascinant : les coussinets épineux de l’anthyllide d’Hermann côtoient les touffes argentées de l’immortelle d’Italie.
Le dernier tronçon : de Santa Maria à Centuri, entre défi et récompense
Les 6 derniers kilomètres jusqu’à Centuri constituent la partie la plus exigeante du parcours.
Le sentier alterne entre passages côtiers exposés et incursions dans un maquis parfois dense. Le dénivelé se fait plus marqué, avec plusieurs montées et descentes successives totalisant environ 150 mètres de dénivelé positif.
Cette section demande une vigilance accrue. Certains passages sur des dalles rocheuses peuvent être glissants, surtout par temps humide.
Le balisage, bien que présent, est parfois plus discret. Il est recommandé d’avoir une carte détaillée et, si possible, un GPS en complément.
La faune sauvage du Cap Corse
Ce dernier tronçon offre les meilleures chances d’observer la faune sauvage du Cap Corse.
Les faucons pèlerins nichent dans les falaises, tandis que les goélands d’Audouin, espèce endémique de la Méditerranée, survolent les flots. Au petit matin ou au crépuscule, il n’est pas rare d’apercevoir des belettes ou des renards près du sentier.
Centuri : le repos du randonneur
L’arrivée à Centuri (42.9694, 9.3539) marque la fin de cette aventure de 23 kilomètres.
Ce petit port de pêche pittoresque offre un cadre idéal pour se remettre de ses efforts. Les restaurants du port servent une cuisine locale où les langoustes, spécialité de Centuri, tiennent la vedette.
Pour ceux qui souhaitent prolonger l’expérience, Centuri dispose de plusieurs options d’hébergement, du gîte d’étape à l’hôtel de charme. C’est également l’occasion de découvrir l’artisanat local et de ramener quelques souvenirs de cette randonnée mémorable.
Conseils pratiques pour une randonnée réussie
Équipement indispensable
- Chaussures de randonnée à tige haute et semelles adhérentes
- Bâtons de marche pour les passages techniques
- Chapeau et crème solaire (le soleil est intense, même hors saison)
- Minimum 2 litres d’eau par personne
- Carte IGN 4348OT et si possible un GPS
- Vêtements adaptés (les conditions peuvent changer rapidement)
Meilleures périodes
Le printemps (avril-mai) et l’automne (septembre-octobre) sont les périodes idéales pour cette randonnée. Les températures sont douces et la nature est particulièrement belle. Évitez l’été, où la chaleur peut être écrasante et l’affluence importante.
Sécurité et réglementation
Bien que le sentier soit balisé, il est recommandé de ne pas partir seul et de prévenir de son itinéraire. Le réseau téléphonique peut être capricieux sur certaines portions. Respectez la nature et les réglementations locales, notamment concernant le bivouac qui est strictement encadré.
Et demain, quel avenir pour le sentier du littoral corse ?
Le sentier du littoral corse, joyau naturel et historique, fait face à de nouveaux défis. L’érosion côtière et la pression touristique croissante soulèvent des questions sur sa préservation. Des projets de réhabilitation et de protection sont en cours, visant à concilier accessibilité et conservation.
Chaque pas sur ce sentier est une immersion dans l’histoire vivante de la Corse, une aventure où nature sauvage et patrimoine séculaire se mêlent intimement. Que vous soyez un randonneur chevronné ou un amateur de beaux paysages, le sentier du littoral corse vous promet une expérience inoubliable. Alors, êtes-vous prêt à écrire votre propre chapitre sur ce chemin légendaire ?
Pour préparer votre randonnée et obtenir les informations les plus récentes, n’hésitez pas à consulter le site officiel de l’Office de Tourisme de Haute-Corse : https://www.visit-corsica.com/
Bonjour
La photo utilisée en tête d’article ne montre pas du tout la Corse, mais la Bretagne !! Il s’agit du sentier de randonnée entre perros Guirec et Ploumanac’h. Juste avant d’arriver sur la cale de mise à l’eau de la SNSM.
La photo ne correspond pas, c’est une photo de la côte de Granit Rose sur le GR34 …
Quel intérêt avez-vous à publier de tels articles ?
Je suis certaine que le sentier du littoral corse est magnifique… peut-être pourriez-vous nous en montrer une photo ?! Plutôt que celle de la poudrière du sentier de Ploumanac’h en
Bretagne !!!