L’intelligence artificielle (IA) a envahi presque tous les aspects de notre vie quotidienne, des assistants personnels dans nos téléphones aux recommandations de produits en ligne.
Mais désormais, elle s’invite également sur les sentiers de randonnée.
Les géants de la tech comme Google et Meta proposent des solutions AI pour assister les randonneurs, promettant de simplifier la planification et de perfectionner les compétences en plein air.
Cependant, cette dépendance croissante à l’IA pose la question : jusqu’où vont les géants de la tech ?
Est-ce que ces technologies rendent vraiment les activités de plein air plus accessibles ou est-ce qu’elles compromettent la sécurité et l’authenticité de l’expérience ?
Cet article explore les implications de l’IA dans le domaine de la randonnée, ses avantages, ses risques et les alternatives possibles pour les amateurs de plein air.
L’IA et la planification de randonnées
L’exemple de Google Gemini
Google a récemment lancé sa nouvelle IA, Gemini, intégrée au Pixel 8, en mettant en avant son utilité pour les randonneurs et les campeurs.
Une publicité illustre un père tentant de monter une tente, en proie à des difficultés et sous le regard déçu de son fils.
Le père utilise alors son téléphone Pixel 8 pour prendre une photo de la tente et la soumet à Gemini, qui lui fournit une liste d’instructions numérotées pour monter correctement la tente.
La publicité se termine sur une note positive avec le père et le fils profitant de leur tente parfaitement montée, mettant en avant la simplicité et l’efficacité de l’IA.
Les avantages de l’IA
Simplicité
L’un des principaux avantages perçus de l’intégration de l’IA comme Gemini dans la planification de randonnées est la simplicité qu’elle offre.
Les randonneurs peuvent obtenir des instructions claires et précises en un instant, réduisant ainsi le temps et l’effort nécessaires pour préparer et exécuter leurs voyages.
Gemini peut fournir des informations sur les conditions météorologiques, les itinéraires de randonnée, les équipements nécessaires, et même des conseils pour éviter les erreurs courantes, comme monter une tente ou encore faire un feu de camp.
Accessibilité
L’accessibilité est également un avantage clé.
Avec des outils comme Gemini, les novices peuvent se lancer dans la randonnée avec une plus grande confiance, car ils savent qu’ils ont accès à une assistance en temps réel.
Cela peut donc potentiellement ouvrir les portes du plein air à une audience plus large, et inclure ceux qui pourraient être intimidés par le manque de connaissances ou d’expérience.
Réduction des erreurs humaines
La réduction des erreurs humaines est un autre bénéfice important.
En fournissant des instructions étape par étape et des conseils basés sur une vaste base de données d’informations, l’IA peut, en théorie, aider à minimiser les erreurs courantes susceptibles d’entraîner des situations dangereuses ou inconfortables.
Par exemple, éviter de mal monter une tente ou de laisser une ouverture dans un abri en cas de tempête de neige.
Les risques de la dépendance à l’IA
Incidents liés à l’utilisation de l’IA
L’utilisation de l’IA dans les applications de navigation et de planification de randonnées n’est pas sans risques.
Des incidents notables ont mis en lumière les dangers potentiels de la dépendance à ces technologies.
Par exemple, des erreurs de Google Maps ont conduit des randonneurs sur des sentiers dangereux ou non entretenus, résultant parfois en des situations de détresse.
En 2020, un groupe de randonneurs en Californie a suivi une route suggérée par Google Maps qui les a menés sur un chemin impraticable, nécessitant une intervention des secours.
Dangers potentiels
Les IA comme Google Gemini, bien que puissantes, ne sont pas infaillibles.
Elles reposent sur des algorithmes et des bases de données qui peuvent contenir des erreurs ou des informations obsolètes.
En milieu naturel, où les conditions peuvent changer rapidement, les conseils de l’IA peuvent devenir dangereux.
Par exemple, une IA peut ne pas être en mesure de signaler une inondation soudaine ou une chute de pierres, et cela peut exposer les randonneurs à des risques inattendus.
Le manque de fiabilité de ces technologies en milieu naturel est une préoccupation majeure.
Contrairement à un guide humain, une IA ne peut pas percevoir les nuances de l’environnement immédiat ni réagir en temps réel aux situations imprévues.
Cela peut conduire à des recommandations inadaptées, comme suggérer un itinéraire sans tenir compte des conditions météorologiques locales ou des restrictions temporaires sur les sentiers.
Problèmes de sécurité et de surconfiance
La dépendance excessive à l’IA peut également entraîner des problèmes de sécurité.
En effet, les utilisateurs peuvent développer une surconfiance en la technologie, et négliger les précautions de base ainsi que les compétences essentielles pour naviguer en plein air.
Par exemple, un randonneur pourrait ignorer la nécessité de porter une carte et une boussole, ou de connaître les signes de danger naturels, en se reposant uniquement sur son smartphone pour le guider.
Cette surconfiance peut être particulièrement dangereuse en cas de panne technologique, de perte de signal ou de batterie faible.
Sans les compétences nécessaires pour s’orienter et prendre des décisions en autonomie, les randonneurs peuvent se retrouver en situation de danger accru.
De plus, une confiance excessive en l’IA peut limiter la capacité des individus à réagir de manière appropriée aux situations d’urgence, ce qui réduit drastiquement leur résilience et leur autonomie en plein air.
L’impact sur l’apprentissage et l’expérience en plein air
Perte de compétences traditionnelles et de l’autonomie
L’un des impacts les plus significatifs de la dépendance à l’IA est la perte de compétences traditionnelles en plein air.
Des compétences telles que la lecture de cartes, l’orientation avec une boussole, la connaissance des signes naturels pour prédire la météo et la capacité de survivre sans technologie sont cruciales pour la sécurité et l’autonomie en milieu naturel.
Comme dans d’innumeréables autres domaines, avec l’augmentation de l’utilisation des outils d’IA, les randonneurs risquent de ne plus développer les compétences essentielles à l’exercice de leur activité. Par exemple, savoir identifier les plantes comestibles et toxiques.
Ou encore, peut-être moins fondamental, mais tout de même déplorable, savoir s’orienter grâce aux étoiles.
Diminution de la connexion avec la nature
La technologie, bien qu’utile, peut également interférer avec la connexion profonde et authentique à la nature. Utiliser constamment des gadgets et des applications pour naviguer et prendre des décisions en plein air peut distraire les randonneurs de l’expérience directe de la nature.
Au lieu de ressentir le calme et la sérénité d’un environnement naturel, les randonneurs peuvent se retrouver à interagir plus avec leurs écrans qu’avec leur environnement.
Cette dépendance technologique peut également réduire les opportunités d’apprentissage par l’expérience.
En effet, découvrir un nouveau sentier par soi-même, faire des erreurs et apprendre à s’orienter sans aide numérique sont des expériences enrichissantes qui renforcent les compétences et la confiance en soi.
Les randonneurs qui se reposent trop sur l’IA peuvent donc malheureusement manquer ces occasions de croissance personnelle et d’apprentissage pratique.
Alternatives et solutions
Bien que les technologies de l’IA comme Google Gemini offrent des avantages indéniables pour la planification et la navigation en randonnée, il est crucial de les utiliser de manière responsable, et avec prudence.
Il est donc indispensable de vérifier les informations avec différentes sources, de se préparer minutieusement, indépendamment de la technologie disponible, et de continuer à développer des savoir-faire traditionnels tels que l’orientation et les premiers secours.
C’est en s’appuyant sur des ressources humaines comme les clubs de randonnée, les guides locaux et les amis expérimentés, ainsi qu’en promouvant l’apprentissage traditionnel des compétences en plein air à travers des ateliers et des programmes éducatifs, qu’il devient possible de trouver un équilibre précieux entre technologie et compétences humaines.