Cette année, la météo automnale s’avère particulièrement instable.
Malgré des conditions favorables au départ d’une randonnée, il n’est donc pas impossible de se faire surprendre par l’orage en cours de route.
Dans ce cas, il convient d’adopter les bons gestes afin d’éviter de se faire foudroyer.
Avant le départ : anticiper le risque d’orage
Vous connaissez l’adage : mieux vaut prévenir que guérir ! Pour éviter de prendre la foudre en randonnée, le mieux reste encore de ne pas se retrouver à marcher sous l’orage.
Pour cela, suivez les évolutions météo les jours qui précèdent votre départ. Référence dans le domaine, l’observatoire français des tornades et orages violents Keraunos fournit des données d’évaluation précises.
Les sites de MétéoFrance et MétéoBlue sont également de bonnes sources, de même que les stations météo installées à proximité de votre secteur de randonnée.
En cas de météo instable, ne prenez aucun risque et différez votre escapade.
Vous aurez d’autres occasions de profiter d’une excursion en pleine nature sans mettre votre vie en péril.
Repérer des points d’abri
Même lorsque la météo semble favorable, anticipez. En montagne, le temps tourne vite et un orage peut survenir à tout moment.
Lorsque vous tracez votre itinéraire, repérez donc à l’avance des villages, des églises, des petits commerces ou des refuges qui pourraient servir d’abri en cas de besoin.
Des outils comme Google Maps ou OpenStreetMap vous permettront un repérage facile.
Reconnaître les signes annonciateurs de l’orage
En pleine nature, les signes annonciateurs de l’orage sont nombreux.
En apprenant à les repérer, vous disposerez généralement d’assez de temps pour vous replier dans un abri sécurisé.
Ainsi, pensez à chercher une solution de repli si :
- Les limaces et escargots se multiplient sur les sentiers ;
- Les insectes et notamment les mouches sont nombreux et agités ;
- Les mammifères semblent nerveux et inquiets ;
- Le ciel s’assombrit ;
- Le vent se lève ;
- Les températures baissent ;
- La pluie tombe à verse.
Au cours de votre randonnée, levez la tête de temps à autre pour regarder les nuages. Typiques des phénomènes orageux, les cumulonimbus se reconnaissent à leur forme d’enclume.
Plus l’extension nuageuse verticale est importante et plus l’orage est imminent ou présent dans les environs.
En effet, ce n’est pas parce que vous ne l’entendez pas que le tonnerre n’a pas commencé à gronder.
Au-delà de 10 km, il y a de fortes chances que votre oreille ne soit pas assez développée pour détecter les grondements menaçants.
La règle des 10 secondes
Pendant un orage, nos yeux perçoivent la lumière d’un éclair avant que le grondement associé parvienne à nos oreilles.
La raison est simple : la lumière se déplace beaucoup plus vite que le son.
Cette propriété physique permet de calculer approximativement la distance à laquelle se trouve un orage.
Pour cela, il vous suffit de compter le nombre de secondes entre l’éclair et le tonnerre, puis de le diviser par trois.
Si vous n’êtes pas un as des maths, gardez seulement en tête qu’en dessous de dix secondes d’écart entre l’éclair et le tonnerre, l’orage est très proche.
Dans ce cas, mieux vaut savoir réagir vite et bien afin d’éviter de se prendre la foudre. Cela vaut également en cas de bruit strident entendu à proximité.
Adopter les bons gestes en cas d’orage
Éviter de paniquer
La panique est source de beaucoup d’accidents. En montagne notamment, le terrain instable demande une attention de tous les instants.
Courir pour éviter de se faire foudroyer, c’est prendre le risque de glisser et de chuter violemment.
Par ailleurs, marcher à grandes enjambées augmente le risque d’être électrocuté par la tension de pas, un phénomène généré lorsque deux points de contact avec le sol n’ont pas les mêmes potentiels.
On vous l’accorde, c’est un peu technique, mais retenez qu’allonger le pas n’est pas une bonne idée.
Si l’orage est au-dessus de votre tête et que vous avez besoin de vous déplacer, optez pour la technique des quadrupèdes : accroupi et en faisant de petits pas.
Quitter les crêtes
Si vous vous êtes fait surprendre par l’orage lors d’une randonnée en montagne, fuyez les crêtes, les arêtes et les sommets qui sont des points d’impact fréquents de la foudre.
Descendez aussi bas que possible de façon à vous rapprocher de la vallée.
Faites en sorte de ne pas vous trouver à moins de 30 mètres du sommet.
Tenez-vous également à une distance minimum de 1,5 mètre de toute paroi rocheuse.
S’éloigner des arbres
Le risque est 50 fois plus élevé de se faire foudroyer en se trouvant à proximité d’un arbre. Lorsque le tonnerre gronde, écartez-vous de tout petit groupe d’arbres ou arbre isolé.
Bon à savoir : contrairement aux idées reçues, une forêt peut vous protéger le temps d’un orage, à la condition que les arbres soient à la même hauteur.
S’écarter des objets métalliques
Les objets métalliques sont de très bons conducteurs d’électricité et ont donc tendance à attirer la foudre.
En cas d’orage, écartez-vous de tout objet métallique : téléphone portable, sac à dos avec armature métal, bâtons de marche, piolets, etc.
De même, éloignez-vous des structures telles que les pylônes, clôtures, barrières et tuyaux.
Pour être en sécurité, vous ne devez pas vous trouver à moins de 30 mètres d’un objet ou d’une construction en métal.
Se tenir à distance des points d’eau
De même que les objets métalliques attirent la foudre, les points d’eau sont de très bons conducteurs.
Il est donc conseillé de se tenir à une distance d’au moins 100 mètres des torrents, rivières, ruisseaux, étangs, etc.
Choisir un abri sûr
Si vous avez la chance d’être à proximité d’une maison, d’une voiture, d’un refuge, d’une grange ou encore d’une chapelle, réfugiez-vous à l’intérieur.
Faites cependant attention à ce que votre abri ne se trouve pas à proximité d’un pylône électrique. Une fois à l’intérieur d’un bâtiment,écartez-vous des fenêtres.
Si votre abri est constitué de parois métalliques, ne touchez pas les murs.
Les abris et endroits à éviter absolument pour ne pas se faire foudroyer
- Les espaces ouverts et dégagés ;
- Les lisières de forêts ;
- Les zones à proximité des fenêtres ;
- Les bateaux ;
- Les tentes ;
- Les montagnes et collines ;
- Les points de vue dégagés.
S’accroupir en attendant que passe
Vous êtes piégé sous un orage sans abri à l’horizon ?
Dans ce cas, accroupissez-vous et mettez-vous en boule, les pieds serrés, les bras autour des genoux et la tête posée dessus.
Placez sous vos pieds un équipement isolant tel qu’un matelas de sol, un sac à dos (sans armature métallique), voire une simple pierre si vous ne disposez d’aucun matériel adéquat.
Vous éviterez ainsi d’être foudroyé par conduction en cas d’impact de foudre à proximité.
Surtout, ne vous couchez jamais à plat ventre sur le sol. Votre zone de contact avec le sol doit être aussi réduite que possible. Évitez également de rester debout, jambes écartées.
Éloignez-vous de vos compagnons de rando
Vous étiez en groupe lorsque l’orage vous a surpris ?
Dans ce cas, le premier réflexe est de vous éloigner les un des autres d’environ 20 à 30 mètres.
L’objectif étant d’éviter à tout un groupe d’être foudroyé en même temps par un unique éclair.
Que faire en cas d’accident ?
Environ une personne foudroyée sur trois succombe à ses blessures. Avec ⅔ de survivants, tout n’est donc pas perdu !
Première chose à savoir : une personne foudroyée n’est pas chargée en électricité.
Après avoir prévenu les secours, vous pouvez donc la manipuler sans crainte de façon à effectuer les premiers soins : massage cardiaque si nécessaire, bouche-à-bouche, refroidissement des brûlures avec de l’eau tiède ou froide, etc. en fonction des recommandations données par les secours.
Dans la plupart des cas non mortels, recevoir un impact de foudre entraîne des pertes de mémoire, des brûlures, une paralysie des jambes, un arrêt cardiaque et/ou respiratoire.
La perte de connaissance peut durer quelques minutes, voire quelques heures. La mémoire revient elle aussi en quelques heures.
De même, la paralysie qui touche principalement les jambes est relativement limitée dans le temps, avec un retour à la normale le jour suivant. Dans tous les cas, il convient de se faire en prendre en charge le plus vite possible.
