Rencontrer un patou, aussi appelé chien de protection, n’est jamais anodin lors d’une balade en montagne. De prime abord, ce grand gardien à l’allure impressionnante intrigue autant qu’il rassure les bergers qui comptent sur lui pour protéger leurs troupeaux. Pourtant, pour les amateurs de plein air, la présence de ces chiens soulève parfois des questions : faut-il craindre leur intervention ? Comment réagir si l’on croise leur route avec ou sans animal de compagnie ? Plongeons au cœur de l’univers méconnu de ces fidèles protecteurs et découvrons comment randonner sereinement à proximité des troupeaux.
Quelle est la mission originale du patou dans les pâturages ?
Né dans les contreforts des Pyrénées, le terme « patou » désigne avant tout un chien Montagne des Pyrénées, même si aujourd’hui il s’applique plus largement à tout chien chargé de défendre des brebis ou des chèvres. Son histoire remonte à plusieurs siècles, où ses qualités naturelles étaient déjà plébiscitées par les éleveurs locaux.
Le patou apprend très tôt à vivre parmi le bétail, intégrant quasiment la famille du troupeau dont il partage le quotidien été comme hiver. Plus qu’un simple chien au service d’un seul maître, il devient une véritable sentinelle autonome, apte à discerner toute menace potentielle et à prendre des décisions sans intervention humaine directe. Son objectif : éloigner d’éventuels prédateurs mais aussi prévenir tout agresseur, humain ou animal, tentant de s’approcher trop près de sa “famille” ovine ou caprine.
Comment le chien protège-t-il son troupeau ?
Loin d’être dressé pour attaquer sans discernement, le chien de protection agit d’abord en dissuasion. Il surveille constamment l’environnement, prêt à alerter le berger et à interpeller toute présence suspecte par des aboiements sonores. Cette stratégie vise surtout à décourager l’intrus de poursuivre son chemin vers les bêtes. Ce n’est que face à une menace persistante ou agressive qu’il pourrait chercher l’affrontement pour défendre le groupe jusqu’au bout.
Certaines exploitations misent sur la présence simultanée de plusieurs chiens afin de couvrir de grandes surfaces et renforcer la vigilance collective. Chaque patou travaille alors en coopération, tissant autour du troupeau un filet de sécurité efficace.
Quels comportements adopter lors d’une rencontre en pleine nature ?
Découvrir un troupeau sur un sentier réserve parfois des surprises, notamment lorsque le patou accourt, tous sens en alerte. Face à cette situation, un peu de préparation permet d’éviter bien des soucis et de respecter le travail de ces gardiens zélés.
Sachant repérer à distance toute intrusion, le patou vient à la rencontre de chaque inconnu pour déterminer si celui-ci constitue une réelle menace. Sa réponse dépend en grande partie de votre attitude. En adoptant quelques gestes simples, il se montrera vite rassuré et vous laissera continuer votre promenade sans heurt.
Les règles d’or à suivre face à un chien de protection
- Conserver un comportement calme, éviter tout mouvement brusque ou cri susceptible de réveiller son instinct défensif.
- Ralentir le pas, voire s’arrêter, afin de permettre au chien d’analyser vos intentions. Faire demi-tour prudemment si la zone ne peut être contournée reste une option sûre.
- Ne jamais essayer de caresser, nourrir ou approcher les animaux du troupeau. Le patou percevra cet acte comme une agression directe.
- Éviter de faire barrage entre le troupeau et son chien gardien, sous peine de déclencher une réaction protectrice.
- Une fois le contrôle effectué, le chien raccompagne souvent la personne hors de sa « bulle », puis regagne tranquillement son poste auprès du troupeau.
En respectant ces conseils essentiels, le dialogue silencieux entre marcheur et patou s’établit rapidement et sans danger.
Pour plus de sérénité, se renseigner avant le départ auprès des offices de tourisme ou des mairies concernant la localisation des zones de pâturage limite les risques de mauvaise surprise.
Randonner accompagné de son propre chien : quels risques et quelles précautions ?
La question se pose régulièrement : faut-il emmener son animal de compagnie sur les sentiers fréquentés par des patous ? Les interactions entre chiens de compagnie et gardiens de troupeaux sont parfois délicates, surtout quand ils ne se connaissent pas.
Un patou ne reconnaît pas toujours ses semblables chez les autres races venues d’ailleurs, et certaines rencontres ont déjà viré au conflit. Soucieux de préserver l’intégrité du troupeau, le chien de protection estime parfois l’autre chien comme un rival ou une menace pour ses protégés.
Comment minimiser le risque d’incident avec un compagnon à quatre pattes ?
- Se renseigner exactement sur la présence des troupeaux avant de s’engager sur un itinéraire, principalement pendant la période estivale de pâturage.
- Garder son chien en laisse dès l’approche d’une zone pastorale, pour empêcher tout accès au cheptel ou interaction non maîtrisée.
- Privilégier les randonnées dans des secteurs connus pour être débarrassés temporairement d’animaux de protection.
- Anticiper les réactions de stress de son chien lorsqu’il entend les aboiements puissants du patou, quitte à faire demi-tour au besoin.
Adopter une attitude responsable sert autant à la tranquillité de son animal qu’à la bonne cohabitation entre sportifs, randonneurs et agriculteurs des montagnes.
Respecter les missions confiées aux chiens de protection, c’est aussi valoriser la richesse des espaces naturels partagés, où chaque acteur – qu’il soit homme ou animal – œuvre pour l’équilibre du territoire.
Merci pour cet article super utile !
Si en plus les bergers pouvaient maîtriser leurs chiens…
Une rencontre avec un berger qui avait un vieux chien calme et un jeune pas maîtrisé et qui nous a demandé de tourner le dos à un chien grognant et qui n’arrêtait de nous suivre à la trace est un très, très mauvais souvenir.
Bonjour, votre article sur les patous n’est pas réaliste , en montagne on ne peut pas toujours s’éloigner du GR sans prendre de risque ( dès qu’il y a du brouillard) , on ne peut pas toujours faire demi tour ( si on fait une boucle longue en qu’on croise les patous enfin de journée), tous ces cas sont des cas que j’ai vécus, les patous parfois vous maintiennent en respect en aboyant et sautant pendant plusieurs heures ( cas également vécu) ; s’il y a des patous , il faut des bergers pour surveiller leurs chiens, ce b aba ne semble plus de rigueur ni dans les faits ni dans les esprits, et tout le monde s’aligne sur les mêmes remarques en demandant aux randonneurs de s’adapter