Les Basses Gorges du Verdon font partie intégrante du paysage du Verdon depuis des siècles. Situé à proximité du village de Quinson, dans le département des Alpes-de-Haute-Provence, cette partie des gorges est l’occasion de partir à la découverte de son histoire et de sa richesse, au fil de l’eau. Que ce soit en kayak, paddle ou bateau électrique, plusieurs bases nautiques proposent de traverser les Basses Gorges du Verdon jusqu’au lac d’Esparron.
L’histoire du Verdon
D’une longueur de 155 kilomètres, le Verdon prend sa source dans le massif alpin des Trois Evêchés, à Allos, dont les sommets dépassent 2 500 m d’altitude. Jusqu’à son débouché dans la plaine de Sainte-Croix, il coule dans son domaine alpin, gardant un caractère torrentiel, le plus souvent encaissé dans des gorges profondes.
Entre Castellane et Moustiers-Sainte-Marie, le Grand Canyon du Verdon présente les gorges les plus profondes d’Europe, avec des dénivelés de plus de 700 m.
A partir de Sainte-Croix, coule le Verdon de Haute-Provence. Il creuse ses gorges dans les plateaux calcaires du Haut-Var : moyennes Gorges entre Montpezat et Quinson, avec le canyon de Baudinard et Basses Gorges entre Quinson et Gréoux-les-Bains, avec le canyon de Quinson.
Départ de la base nautique de Quinson
Le départ se fait à Quinson, un petit village d’environ 450 habitants qui se trouve à une 30ène de minutes du lac de Sainte-Croix. Vous trouverez plusieurs bases nautiques sur le lac de Quinson, dont Location Nautic, ou encore Verdon Electronautic. En période estivale, il est préférable de réserver à l’avance si vous souhaitez profiter pleinement de votre journée.
Au niveau des tarifs, cela varie en fonction de la durée totale et du type d’embarcation choisi. Si vous souhaitez aller jusqu’à l’entrée du Lac d’Esparron en bateau électrique (ce que nous avons fait), il faudra compter entre 70€ et 90€ (suivant la taille du bateau), pour une durée totale de 3h A/R, à une allure d’environ 5/6 km/h.
Je vous recommande de réserver le matin en cas de fortes chaleurs pour profiter au mieux des Basses Gorges du Verdon.
La grotte Sainte Maxime
Après avoir quitté le Pont de Quinson, on aperçoit au bout d’une 30ène de minutes la grotte Sainte Maxime, niché sur les hauteurs de la rive gauche. Les traces de fumée, encore visibles, témoignent de la présence d’hommes du paléolithique dans la région. Elle sert aujourd’hui de lieu d’hibernation et de reproduction pour les chauves-souris.
On distingue un peu plus loin, près de la grotte de la carte au trésor, des inscriptions sur les falaises de calcaire qui bordent les Basses Gorges sur plusieurs kilomètres.
La grotte murée
À 45 min depuis le lac de Quinson se trouve la grotte murée, lieu intriguant que l’on remarque assez vite sur les hauteurs des falaises qui bordent les Basses Gorges du Verdon. Cette grotte, que l’on appelle aussi la grotte de Gaspard de Besse, tient son origine du grand brigand du 18ème siècle (né en 1757 à Besse-sur-Issole), du même nom et qui fortifia plusieurs grottes dans le Verdon pour s’y cacher.
La grotte aux chauves-souris
À environ 1h depuis la base nautique, on aperçoit sur la droite la grotte aux chauves-souris. Il faut savoir que les Basses Gorges du Verdon accueillent une espèce de chauves-souris particulièrement rare au niveau européen, la Murin de Capaccini.
L’été, les femelles se rassemblent en colonie de reproduction pour donner naissance à leur unique petit de l’année. L’hiver, 300 Murins de Capaccini occupent les anfactuosités de l’ancien canal du Verdon, avec 11 autres espèces de chiroptères. Insectivores, les chauves-souris hibernent pendant la saison hivernale en raison du manque de nourriture.
Durant cette période, un réveil provoqué leur fait consommer en quelques heures l’équivalent de 2 mois de réserves énergétiques et celles-ci peuvent donc mourir d’épuisement avant le printemps si elles sont dérangées plusieurs fois.
Lors de la période reproduction, de mai à août, la mère peut abandonner son petit en pressentant un danger.
On comprend donc assez vite pourquoi la plupart des tunnels de l’ancien canal du Verdon sont fermés au public, de même que la grotte aux chauves-souris, qui constitue un lieu de reproduction majeur pour ces espèces.
La grotte de l’ours
La grotte de l’ours, que l’on rejoint après environ 1h30, servait autrefois de cache d’armes lors de la guerre 1939-1945 pour la résistance.
Arrivée sur le lac d’Esparron
Peu après la grotte de l’ours se trouve le lac d’Esparron que l’on rejoint au bout d’1h45. C’est à partir d’ici que nous avons décidé de faire demi-tour pour revenir au lac de Quinson et achever cette matinée découverte sur les Basses Gorges du Verdon.
Sur le retour, nous avons pu croiser des écogardes en kayak, qui font essentiellement de la prévention. En effet, il faut savoir que les Basses Gorges du Verdon font partie des Espaces Naturels Sensibles du département des Alpes-de-Haute-Provence, dont l’objectif est de préserver la qualité environnementale et paysagère des sites.
Ce territoire, au cœur du Parc naturel régional du Verdon, est également protégé au titre de Natura 2000, un réseau européen de protection des espèces et des habitats naturels.
Cette balade au fil de l’eau est une activité que je recommande sans hésiter, que ce soit en famille ou entre amis. On y découvre les différents lieux qui composent cette partie du Verdon dans un cadre exceptionnel, entre falaises calcaires et sites historiques qui font la richesse de ces gorges.
Les Basses Gorges du Verdon offrent également l’avantage de ne pas souffrir du manque d’eau, comme c’est le cas en ce moment dans les Gorges du Verdon, près du pont de Galetas, qui connait cette année des restrictions de navigation à cause du déficit en neige de l’hiver dernier et d’une sécheresse record dans la région.
Si vous aimez marcher, il est également possible de remonter les Basses Gorges du Verdon sur le sentier du garde-canal à pied jusqu’à la grotte Sainte-Maxime. Une randonnée de quelques heures qui vous emmènera à la découverte de la chapelle Sainte-Maxime, situé sur les hauteurs.