Vous rêvez d’une nuit au sommet des montagnes, avec comme seul horizon le soleil couchant derrière les sommets ?
Pour profiter de cette aventure fabuleuse et ne pas risquer l’hypothermie, un bon équipement est de mise, d’autant plus à l’approche de l’hiver.
Si vous ne savez pas par où commencer, voici six équipements essentiels qui vous permettront de bivouaquer en toute sécurité par grand froid.
Sac de couchage, matelas, tente ou encore réchaud, on fait le point.
#1 Un sac de couchage grand froid
Critère 1 : la température d’utilisation
Cela va sans dire, mais votre sac de couchage doit être adapté aux températures extérieures que vous allez rencontrer.
Les températures de confort, de limite de confort et extrême sont réglementées par les normes ISO 23537 et EN 135337, relativement semblables. Ainsi :
- La température de confort est la température à laquelle une femme « standard » (1,60 m, 60 kg) peut dormir agréablement.
- La température limite de confort indique, elle, la température à laquelle un homme « standard » (1,73 m, 73 kg) peut dormir huit heures recroquevillé sans être réveillé par le froid.
- La température extrême indique enfin la température à laquelle une femme « standard » peut dormir six heures sans risquer l’hypothermie.
Ne choisissez jamais votre sac de couchage en fonction de la température extrême.
Selon votre sexe et votre résistance au froid, vous pouvez cependant vous fier davantage à la température limite de confort ou de confort.
Critère 2 : la taille
Deuxième critère important : la taille de votre duvet.
Celle-ci doit être adaptée à votre morphologie. Un modèle trop petit montrera des défauts d’isolation dus à la compression de certaines parties du rembourrage.
À l’inverse, un sac de couchage trop grand laissera trop d’espace entre le duvet et votre corps, amenant obligatoirement une déperdition de chaleur.
Critère 3 : le garnissage
Côté garnissage, deux options s’offrent à vous pour les duvets grand froid :
- Le rembourrage naturel en plumes d’oie, canard, etc. Grâce à leur pouvoir gonflant, les plumes emmagasinent l’air et offrent une isolation particulièrement efficace contre le froid. Ces sacs sont également confortables, légers et compacts, ce qui en fait de très bons équipements pour le trek. Le rembourrage naturel présente cependant un inconvénient majeur : son temps de séchage est très long dès lors que les conditions sont humides. Pour pallier ce problème, plusieurs fabricants proposent aujourd’hui un traitement hydrophobe des plumes ou l’ajout d’une membrane.
- Le rembourrage synthétique (Thermolite, Primaloft, etc.). Plus lourde et moins compacte que les plumes, la version synthétique reste toutefois la meilleure option pour bénéficier d’une bonne isolation thermique même en cas d’humidité.
Critère 4 : la fabrication
Avant d’embarquer votre sac de couchage au sommet des montagnes, voici quelques points à vérifier :
- La présence d’une « capuche » avec serrage par cordon prévue pour envelopper la tête et les épaules.
- L’existence d’une collerette de renfort ou collerette anti-froid au niveau des épaules.
- L’ajout de rabats en tissu sur les fermetures Éclair.
- La répartition du garnissage dans des petits compartiments de façon à ce que celui-ci ne s’agglomère pas dans certaines parties du duvet. Dans le cas contraire, des ponts thermiques pourraient se créer.
- La présence d’un espace d’aménagement spécial au niveau des pieds.
Un drap thermique
S’équiper d’un drap thermique est une bonne précaution si vous avez peur d’avoir froid durant votre périple.
En soie, en fibre polaire ou en laine mérinos, il améliore l’isolation et permet de gagner entre 3 °C et 10 °C à l’intérieur du duvet selon les modèles.
Un sac de rangement étanche
Pour ranger votre sac de couchage, optez pour un sac, voire un sursac étanche. Vous protégerez ainsi votre lit nomade de l’humidité.
Cette précaution est d’autant plus indispensable si vous avez opté pour du rembourrage naturel.
#2 Un matelas isolant
La meilleure des tentes associée au meilleur des duvets ne pourront rien contre le froid en l’absence de matelas.
Tout comme les sacs de couchage, le niveau d’isolation des matelas de sol est encadré par une norme, le « R-Value » :
- R-Value 1 : adapté pour un bivouac en été
- R-Value 2 et 3 : adapté pour un bivouac au printemps, à l’automne et en été
- R-Value 4 et au-delà : adapté pour un bivouac en toute saison.
Gardez cependant en tête que les saisons sont données à titre indicatif, le plus important étant les températures prévues dans votre zone de randonnée.
Pensez également aux petits accessoires : footprint, space blanket ou couverture de survie pourront renforcer l’isolation thermique au sol. Bon à savoir : à poids égal, les matelas gonflants sont les plus isolants.
#3 Une tente quatre saisons
Côté abri, la tente quatre saisons est obligatoire. Conçue pour résister aux conditions extrêmes (amoncellements de neige, gel, tempêtes, etc.), elle est un gage de confort et de sécurité.
Optez pour un modèle avec double-toit prolongé par des toiles à pourrir ou des jupes à neige. Veillez également à la bonne qualité du sol, des haubans et des coutures afin d’éviter les mauvaises surprises au sommet. Les tentes quatre saisons se déclinent en deux formats :
- Les tentes tunnels. Rapides à monter, ultra-stables et très résistantes aux vents, ces tentes offrent également un espace intérieur plus confortable et une meilleure capacité de ventilation. Principal inconvénient : elles nécessitent un montage dans l’axe du vent, ce qui peut vous obliger à réorienter votre bivouac en cas de vent changeant.
- Les tentes géodésiques ou tentes dômes. Le montage se fait grâce à un système d’arceaux qui se croisent à plusieurs points. Très résistantes au vent, elles sont cependant plus complexes à installer. Elle reste toutefois la meilleure option si vous bivouaquez souvent en altitude.
#4 Une pelle à neige
Impossible de faire l’impasse sur la pelle à neige lorsqu’il est question de bivouac hivernal.
Pour préparer la zone avant de planter la tente, creuser un refuge de fortune, construire un mur de neige ou dégager un accès, ses usages sont multiples.
Optez pour un modèle léger et pliable qui vous offrira un encombrement minimal.
#5 Un réchaud résistant au froid
Impensable de se passer d’un réchaud en bivouac hivernal !
Au sommet des montagnes, il vous permettra de vous réchauffer avant de vous coucher en récupérant des forces grâce à un « bon » repas lyophilisé.
Vous en trouverez de plusieurs types dans les magasins :
- Les réchauds à essence. Ces modèles sont les plus adaptés en bivouac hivernal, car l’essence reste efficace même lorsque les températures chutent drastiquement. Leur utilisation peut toutefois se révéler complexe du fait de la mise sous pression par pompe à main. Par ailleurs, les réchauds à essence impliquent un nettoyage régulier et ne peuvent en aucun cas être utilisés sous la tente.
- Les réchauds à gaz. Longtemps proscrits en bivouac hivernal, les marques développent cependant des modèles de plus en plus résistants au froid et faciles d’utilisation. Optez de préférence pour des cartouches de propane-butane-isobutane, plus résistantes au froid.
- Les réchauds optimisés ou « nouvelle génération ». Ils associent un brûleur, un diffuseur de chaleur et une popote équipée d’un couvercle pour offrir un excellent rendement dans toutes les conditions. Autre atout : la consommation de combustible est largement diminuée en comparaison des autres types de réchauds.
- Les réchauds multi-carburants. Ces réchauds haut de gamme fonctionnent avec tous les types de combustibles. Ils nécessitent cependant une certaine pratique pour pouvoir être utilisés sans difficulté. Par ailleurs, leur prix élevé peut être un frein à l’achat.
#6 Des vêtements chauds
Enfin, côté vêtements de nuit, la solution anti-froid la pluie répandue consiste à revêtir une première couche épaisse en laine mérinos composée d’un t-shirt à manches longues et d’un collant.
En seconde couche, optez pour une doudoune ou une polaire, confortable et isolante.
La déperdition de chaleur passant principalement par les extrémités, pensez également à vous couvrir la tête avec un bonnet ou une cagoule et passez des chaussettes pour garder les pieds au chaud !
Une paire de gants fins sera également utile dès lors que vous devrez sortir les mains du sac de couchage.
Comme toujours intéressant et instructif
Excellent article ! Pour ma part, j’aurai ajouté une petite brosse pour enlever la neige des vêtements et j’aurai mis un commentaire sur les techniques particulières de fixation de la tente si 1metre de poudreuse ! Genre les sardines sacs à neige.
Encore bravo pour votre analyse